Sam & Anna, Rédemption.

Chapitre 23: Stéphane

Un petit mot avant de débuter ce chapitre ;) désolée d'avoir tant tardé à le publier, mais mon autre histoire "Détraquée", me prend en ce moment toute mon énergie créative...

Bonne lecture :)

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Point de vue de Stéphane.

Nous nous tenions là, au milieu de cette clairière qui contrastait grandement avec l'environnement ou je vivais avec mon peuple.

Etrangement, j'aimais cet endroit. Peut-être parce qu'il en émanait tout ce que je n'avais pas. 

Mais je n'étais pas là pour rêvasser. Il fallait que je lui parle. Il fallait que je la persuade. C'était la seule solution. Même si ma conscience me soufflait que c'était injuste pour Anna, je ne pouvais me résoudre à laisser Kalima payer le prix fort.

S'il y avait bien une chose que nous avions en commun, Sam et moi, c'était l'amour inconditionnel que nous portions à nos soeurs respectives. Ainsi que le besoin viscéral de les protéger et ce même contre leur gré.

-Bonjour Anna.

-Bonjour, me répondit-elle d'un ton glacial.

Sois patient, m'intimais-je.

Je repris d'une voix plus douce encore:

-Tu ne me regardes pas?

-Je n'ai nul besoin de vous regarder pour vous écouter.

Je ravalai un soupir...

Après tout je devais y mettre du mien alors autant commencer par ne pas l'agacer.. Enfin tenter ne pas l'agacer encore plus, puisque je voyais bien que ma présence lui était insupportable.

Mais comment lui dire... Comment lui dire sans passer pour un lâche, un égoïste...

Dis-lui tout simplement, va droit au but...

Je pris une grande inspiration avant de commencer mon monologue puisque apparemment elle n'avait pas l'intention de m'adresser la parole.

-Anna, j'aimerai que tu m'écoutes et surtout que tu me comprennes.Il faut que tu saches que si je suis ici ce n'est pas pour te forcer à faire quoi que ce soit... Mais il y a certaines choses que tu devrais savoir avant de prendre ta décision.

Si jusque là, je me sentais franchement insulté du fait qu'elle ne daignait pas même poser les yeux sur moi, la fureur que je décelais dans le regard qu'elle me lança alors, me fit presque regretter l'instant précédent où elle m'ignorait royalement.

-Ma décision ? Parce que j'ai une décision à prendre peut-être ? Vous débarquez dans ma vie, qui n'en est plus une d'ailleurs, en prétendant que mon destin est de vous épouser et de mettre au monde l'héritier d'un peuple disparu depuis plus d'un millénaire et vous osez me parler de décision ! 

Je savais au fond de moi qu'elle avait raison, mais bon sang que voulait-elle que je fasse ! Et cette façon qu'elle avait de me défier... Ce qu'elle pouvait être exaspérante !

-Et tu crois peut-être que ça m'enchante de ne pas choisir qui je vais épouser ! Tu crois peut-être que je fais ça de gaieté de coeur ! Moi non plus je n'ai pas choisi, moi aussi je suis coincé dans une destinée qui m'a été imposé. Tout comme toi, je paie le prix des erreurs de nos ancêtres, mais contrairement à toi, je ne fuis pas mes responsabilités.

Ce n'était pas ainsi que j'avais envisagé notre conversation. J'avais prévu d'y aller en douceur, de lui expliquer calmement pourquoi je ne pouvais, ni ne voulais me défiler face à l'avenir qu'on avait tracé pour moi.

Mais en voyant ses beaux yeux étinceler de colère,  je n'avais pu m'empêcher de lui révéler ce que je n'avais jamais encore oser dire à personne. 

Ses beaux yeux ?! Parfois j'avais envie de me mettre des claques...

-Appelez ça comme vous voulez, à mes yeux, c'est seulement de la lâcheté.

Elle l'avait dit. Ce mot. Ce mot que j'abhorrais par dessus tout.

Et je le savais. Je savais qu'on en arriverait là. J'étais certain que c'est ainsi qu'elle me verrait. Et peut-être même qu'elle n'avait pas tout à fait tort. J'étais sans doute un lâche. Mais en aucune façon, je n'acceptais que quiconque me qualifie ainsi. Et certainement pas elle.

-Tu ne sais rien de moi, lui répondis-je durement.

Point de vue Anna.

-Et je ne veux rien savoir, lui répondis-je sur un ton identique.

-C'est faux, et tu le sais aussi bien que moi.

Bien sûr que c'était faux.

En fait, je mourrais d'envie d'en savoir plus sur lui. Mais j'avais déjà bien du mal à admettre l'intérêt que je lui portais, alors avouer au principal intéressé qu'en effet je désirais en savoir plus sur sa personne était totalement inenvisageable.

-Et qu'est ce qui vous fait dire ça ? le questionnai-je effrontément, pourtant loin d'être prête à renoncer à notre échange.

-Jamais tu n'aurais accepté de sortir quelques instants pour discuter avec moi si c'était le cas. Et d'autant plus contre l'avis de ton frère.

Un point pour lui, pensais-je. 

Mais hors de question de le laisser croire qu'il lui suffisait d'attiser ma curiosité pour que j'accepte de poursuivre cette discussion.

-Il vous a suffi d'une phrase pour me confirmer que ma première impression était la bonne. Vous n'êtes qu'un lâche.

A ces mots, il me tourna brusquement le dos et s'éloigna en direction de la forêt.

Alors que je pensais en être débarrassée, Il s'arrêta non loin de l'endroit où nous nous tenions, et c'est quand il passa les deux mains dans ses cheveux tout en soupirant bruyamment, que je compris qu'il luttait pour ne pas perdre contenance.

Et quand il revint vers moi, d'un air moins sûr de lui, d'une allure moins déterminée aussi mais surtout le regard empli d'une détresse que je ne lui avais encore jamais vu, je sus alors que je l'écouterai.

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Et voilà, un chapitre d'un point de vue différent, en espérant que ça vous a plu ;)

Laetitia, si tu passes par là, je te dédie ce chapitre que j'ai écrit portée par ton impatience à savoir enfin ce que Stéphane avait à dire à notre chère Anna.

En espérant que tu n'es pas déçue ;)

Evidemment, leur discussion ne s'arrête pas là, la suite au prochain chapitre où Stéphane et Anna devraient communiquer plus calmement dirons-nous ;)

A très vite !

Paix & Amour,

Emya.