Chapitre 4

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J'ouvris brusquement les yeux. J'étais toujours debout, pourtant j'avais eu l'impression de flotter pendant un très court instant. Je regardai autour de moi et vis que j'étais toujours au même endroit. Je secouai la tête pour m'éclaircir les idées, inspirai profondément pour calmer mon rythme cardiaque qui venait brusquement de s'emballer, puis repris lentement la route.

Je continuai d'examiner la scène autour de moi, mais rien ne semblait avoir changé. Je ne comprenais pas ce qui avait pu se passer. J'avais eu le sentiment de m'endormir, mais en observant la position du soleil que l'on pouvait difficilement distinguer entre les branchages épais, il était évident que très peu de temps s'était écoulé.

Je restai sur mes gardes tout en poursuivant mon chemin. Il s'était passé quelque chose, mais quoi ? Je ne cessai de jeter des coups d'œil à droite et à gauche, à me retourner, à écouter chaque bruit. Paul ne m'avait pas prévenue qu'il pourrait m'arriver ce genre de truc. Et voilà que j'avais l'impression d'être épiée. À mon avis, je devenais légèrement parano.

Je marchais depuis cinq minutes quand j'entendis le fameux bruit que nous redoutions tous d'entendre quand nous marchions seuls dans les bois. Quelques mètres sur ma droite, le craquement d'une branche rompit le silence qui m'accompagnait depuis le début. Je marquai une pause.

— Y a quelqu'un ? demandai-je sur mes gardes.

Je me dirigeai vers l'endroit d'où provenait le bruit tout en restant prudente. Je ne savais pas du tout sur quoi ou qui je pouvais tomber. J'atteignis un petit espace légèrement déboisé. Quelques branches recouvraient le sol, des brins d'herbe poussant ici et là, cachés par quelques feuilles, branches et pierres. Quelques mètres devant, le sol semblait avoir été foulé par quelqu'un, car une empreinte de pied était parfaitement visible sur la terre. Le bruit que j'avais entendu provenait d'une petite branche sur laquelle on avait marché.

J'étudiai attentivement les alentours. L'empreinte ressemblait à un pied humain et elle était trop petite pour qu'elle appartienne à un homme. Les seules personnes qui me venaient à l'esprit, c'était les fées. L'une d'elles m'observait, mais elle restait en retrait.

— Je m'appelle Alicia Parker, criai-je. Je travaille pour l'Agence et on m'a avertie de votre problème. Je suis là pour vous aider !

Je ne voyais pas quel autre moyen je pouvais utiliser pour attirer son attention. Elle se montrait toujours méfiante alors qu'elle devait m'observer depuis un moment.

— Je vous jure que je suis là pour vous !

— Bonjour, dit une petite voix derrière moi.

Je fis volte-face, surprise.

— Pu...naise, jurai-je. Désolée, dis-je rapidement quand je vis la fée reculer. Je ne m'attendais pas à vous voir.

— En effet.

Elle pencha la tête sur le côté tout en m'examinant. Je fis la même chose.

La fée qui se trouvait devant moi était une jolie jeune femme, la petite vingtaine, qui m'arrivait à peine à l'épaule. Sous sa robe légère verte qui pendait de ses épaules se dessinait une silhouette assez svelte. Avec de longs cheveux blonds légèrement bouclés, des sourcils fins encadrant de grands yeux verts, une bouche fine, elle était l'image même de la fée que l'on rencontrait dans nos bons vieux livres sur les créatures magiques.

— Alicia Parker, répéta-t-elle d'une voix fluette. Êtes-vous avec l'homme de grande taille qui nous cherchait ?

L'homme de grande taille devait être Paul.

Alicia Parker, tome 1 (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant