Chapitre 20

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Après un acharnement et une scène ridicule devant un arbre qui était resté muet à mes demandes, j'avais laissé tomber et étais retournée auprès de mes collègues qui m'avaient attendue patiemment. J'étais agacée, car la personne qui pouvait faire avancer toute cette histoire refusait de sortir et de nous aider à comprendre ce qui se passait. J'étais agacée, car je savais que ce spectacle de désolation qui se jouait devant moi allait se répéter, encore et encore, jusqu'à ce que l'individu atteigne son but. Et ça m'énervait de ne rien pouvoir faire pour l'en empêcher.

Après de bonnes heures de « nettoyage », ma frustration avait fini par quitter chaque cellule de mon corps. Seules Josie et moi étions restées en arrière pour nous assurer que les dryades avaient tout ce dont elles avaient besoin et pouvaient réutiliser leurs habitations en toute sécurité.

À présent, nous nous tenions près de la barrière magique, Leyna et Ayla avec nous.

— Merci à vous, dit Leyna. Nous n'oublierons pas ce que vous avez fait pour nous.

— Comme je vous l'ai dit, c'est notre boulot, répliquai-je avec un sourire. Je suis heureuse et soulagée de voir que tout le monde va bien.

Leyna haussa un sourcil dans ma direction. C'était étrange de la voir faire ça.

— Oui, bon, aussi bien que possible.

— Nous avons eu de la chance, convint Ayla.

Les deux dryades se regardèrent pendant quelques instants avant de se tourner vers nous.

— C'est pour cela que nous allons faire une chose que nous n'avons jamais faite avant, annonça Leyna.

Elle se baissa et ramassa deux brindilles près d'un grand chêne. Elle passa sa main dessus et marmonna quelques mots que je ne comprenais pas. Dès qu'elle eut fini, les deux petites branches s'illuminèrent d'une lueur verte pendant quelques secondes avant de redevenir normales. Je pensais avoir imaginé ce passage, mais en jetant un coup d'œil à Josie, je sus que je n'avais pas rêvé. Elle était aussi éberluée que moi.

Je pris prudemment la brindille que Leyna me tendait et attendis patiemment. Rien ne se produisit. Aussi, je ne m'étais pas rendu compte que j'avais cessé de respirer quand j'avais touché le petit bout de bois. Je soupirai de soulagement en constatant que le truc dans ma main resta inerte et indolore.

— Qu'est-ce que c'est ? demandai-je.

— Une brindille, répondit tout simplement Leyna.

Question stupide, réponse stupide.

— Je me suis mal exprimée. Pourquoi vous nous avez donné ce morceau de bois ? précisai-je.

— Ce morceau de bois vous permettra de passer notre barrière magique sans que nous soyons là pour vous aider, indiqua Leyna. Je les ai enchantés de notre magie, ainsi quand vous vous approcherez de la limite que nous avons érigée, cette dernière sentira l'enchantement que j'ai jeté et créera une brèche qui vous permettra d'entrer toute seule.

— Si nous nous retrouvons à nouveau dans une telle situation, poursuivit Ayla, vous pourrez intervenir dès votre arrivée.

— Mais votre campement n'est pas si facile à localiser, intervint Josie.

— La brindille vous mènera directement jusqu'à nous, répondit Leyna. La magie répond à la magie. Elle nous sentira et vous indiquera où nous serons.

Ça nous serait très pratique si elles rencontraient un nouveau problème avec leur inconnu et que personne n'était là pour nous accueillir comme aujourd'hui.

Alicia Parker, tome 1 (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant