Alicia Parker, tome 1 (Sous contrat d'édition)

Chapitre 35

Tout comme la dernière fois, je déboulai à grande vitesse dans le parking et sortis précipitamment de la voiture. Je n'avais pas eu de nouvelles de Paul après notre conversation téléphonique et les nuages menaçants au-dessus de ma tête n'avaient rien fait pour apaiser mes craintes. L'atmosphère était littéralement pesante et très vite, j'eus du mal à respirer correctement alors que je courais en direction de la barrière magique. Je slalomai entre les arbres et dus me baisser plusieurs fois pour éviter de me prendre des branches basses. Je me tordis une ou deux fois les chevilles à cause des racines ou des gros cailloux qui traînaient ici et là, mais je ne me focalisai pas trop dessus, car ce que je voyais devant moi était plus urgent. Je m'arrêtai brusquement.

La barrière qui faisait le tour du campement des dryades n'était plus le voile translucide protégeant complètement toute personne dans cette bulle. Ce que je voyais à présent était une grande bande lacérée à plusieurs endroits, les bords pendant piteusement dans le vide. Je franchis la barrière avec précaution, étudiant attentivement les environs. Je m'avançai lentement tout en jetant des coups d'œil autour de moi. Soudain, un craquement venant sur ma gauche me fit tourner la tête et je sortis mon arme. Je continuai de marcher en direction du bruit que j'avais entendu tout en gardant mon pistolet braqué devant moi. Après avoir avancé de quelques pas, j'entendis un faible gémissement venant de derrière moi. Je me retournai vivement, puis baissai automatiquement mon arme quand je vis qui se trouvait caché entre deux grosses racines d'un chêne.

— Ayla !

J'accourus auprès de la dryade qui tentait péniblement de se lever. Je lui agrippai le bras afin de l'aider à rester debout et elle s'accrocha aussitôt à mes épaules.

— Alicia Parker, il faut nous aider, il est trop fort, dit-elle en tremblant.

— Que vous est-il arrivé ? Vous êtes blessée ? lui demandai-je en voyant du sang sur sa jambe droite.

— Ce n'est qu'une coupure, répondit-elle en me tirant par le bras. Je me suis blessée alors que je fuyais le camp. Il est revenu. Tout est arrivé très vite. (Elle commença à paniquer, une lueur de folie gagnant son regard.) Vos collègues le retiennent, mais il est très fort.

— Paul et Josie sont avec vous ?

Elle hocha vivement la tête.

— L'homme m'a demandé de vous attendre, il m'a dit que vous étiez en route. J'ai quitté mon clan pour vous avertir et c'est là que j'ai été blessée, indiqua-t-elle en baissant rapidement les yeux sur sa jambe. Je crois que c'est lui qui m'a fait ça. Je crois que... (Elle se prit soudainement la tête entre ses mains.) Je ne sais plus. Je ne sais plus !

Je lui agrippai les épaules et la secouai fort. Elle faisait une crise de panique et ça n'allait pas m'aider si je devais gérer en plus une dryade en pleine crise.

— Ayla, calmez-vous et dites-moi où il est, lui ordonnai-je doucement.

— Il se trouvait précisément au sud de notre camp, répondit-elle en se reprenant. Il n'a pas réussi à atteindre le cœur grâce à vos amis.

— Très bien. Je veux que vous restiez le plus loin possible de cet endroit, lui expliquai-je. Vous mettrez vos sœurs à l'abri pendant que j'irais aider mes collègues, compris ? (Elle opina.) Vous restez loin de tout ça, d'accord ?

Je voulais m'assurer qu'elle ferait bien ce que je lui demandais, qu'elle mettrait ses sœurs en sécurité et qu'elle ne nous gênerait pas.

Après m'être assurée qu'elle m'avait bien écoutée, nous nous ruâmes vers l'arbre dans lequel elle s'était cachée et je ne pus retenir une grimace quand je sentis la désagréable sensation d'inspiration. Ce n'était pas aussi bizarre et déplaisant que la première fois, mais je n'étais toujours pas fan de ce déplacement. Lorsque nous débarquâmes dans le campement, je remarquai qu'Ayla avait eu l'excellente idée de nous amener de l'autre côté de la zone. Nous nous précipitâmes derrière une maison pour nous cacher, puis je lui attrapai le bras pour attirer son attention. Je lui montrai les bois sur ma droite et elle hocha la tête pour confirmer qu'elle avait compris. Soudain, nous entendîmes un gros boum et nous nous accroupîmes inconsciemment. Des cris résonnèrent de l'autre côté de la maison et je pris sur moi pour ne pas foncer tête baissée. Je fis un signe de la tête vers les arbres et Ayla détala.