Chapitre 15

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Julian resta avec moi jusqu'à ma sortie de l'hôpital et s'assura de me raccompagner jusqu'à mon appartement. Je lui avais demandé plusieurs fois de me laisser et d'aller bosser, mais il m'avait assuré que j'étais son boulot. Je n'avais pas arrêté de le chercher jusqu'à ce que je reçoive une visite surprise.

— Nicholas ?!

— Salut, Alicia, dit ce dernier avec un petit sourire.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Je voulais voir comment tu allais, répondit-il. Je peux entrer ?

Je me rendis compte que je bloquais l'entrée et m'écartai pour le laisser entrer. Je l'invitai à s'asseoir sur le canapé et lui proposai un verre qu'il refusa d'un signe de la tête.

Nicholas s'efforça de caser sa grande carrure sur mon petit canapé. C'était lui qui dirigeait la cellule de Boston. Il était donc mon chef, mais lui ne se voyait pas comme tel. Avant de devenir directeur, il avait été agent comme moi, et j'avais eu la chance de l'assister sur l'une de ses missions. C'était l'un des meilleurs membres de l'Agence que j'aie jamais connus. Sa carrure impressionnante et ses yeux gris avaient intimidé plus d'une personne. Je l'avais toujours vu avec la même coupe de cheveux, coupés à ras comme à l'armée, renforçant son visage rond.

Même s'il était devenu notre chef, Nicholas refusait qu'on le voie comme tel. Pour lui, il resterait toujours un agent avant tout, avec de la paperasse en plus. Lorsqu'il avait été promu, il nous avait clairement indiqué qu'il n'arrêtait pas le terrain, et nous lui avions répliqué qu'il faisait ce qu'il voulait vu qu'il était chef maintenant. Il avait hoché la tête après y avoir réfléchi pendant quelques secondes.

— Julian n'est pas avec toi ? demanda Nicholas après avoir inspecté mon salon.

Je tirai une chaise de ma grande table de salon et m'installai en face de mon chef.

— Je crois qu'il en a eu marre de moi, répondis-je en haussant légèrement les épaules, comme pour m'excuser.

— Tu sais que je l'ai envoyé ici pour veiller sur toi.

Je grognai légèrement.

— Je n'ai pas besoin de baby-sitter.

— Je n'en doute pas, mais il fallait que je m'assure que tu respectes les ordres du médecin, expliqua-t-il.

— Tu sais donc comment je vais, rétorquais-je.

— Entre connaître l'avis d'un médecin et entendre ce que tu ressens toi, il y a quand même une petite différence. Je veux que tu sois franche, me dit-il en me regardant droit dans les yeux. Tu es l'un de nos meilleurs éléments, Al, et il est hors de question que tu retournes sur le terrain si tu n'es pas à cent pour cent.

Nicholas était comme ça. Il ne supportait pas qu'on lui mente et notre santé lui importait grandement. Pour lui, un agent qui était en bonne santé était un agent qui ne risquait pas de mourir en cours de mission.

— OK. Mes côtes se remettent, mais elles sont encore un peu douloureuses. Mon épaule va très bien. Ainsi que mon dos. Je n'ai plus de bosse, mais je ne sais toujours pas ce qui s'est passé, et ça me frustre, répondis-je en soufflant.

Il appuya ses avant-bras sur ses genoux et posa son menton sur ses poings.

— Nous avons analysé la substance que la police a prélevée dans ta rue. Il s'agit bien de glaise, et la même que les autres. Ce sont bien des golems qui t'ont attaquée l'autre nuit.

Je fermai les yeux et tentai à nouveau de me rappeler quelque chose. Je me revoyais rentrer chez moi et m'arrêter brusquement, mais ça s'arrêtait là. Je racontai à Nicholas le début de ma soirée en n'omettant aucun détail. Ce que je lui avouais le fit froncer les sourcils.

Alicia Parker, tome 1 (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant