Chapitre 14

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Le froid m'enveloppait. Je ne voyais rien autour de moi. J'avais beau regarder dans toutes les directions, l'obscurité s'étendait à perte de vue. J'étais seule.

Puis un léger bruit résonna au loin. Je me tournai vers la provenance de ce bruit, mais il était difficile de vraiment savoir d'où il venait. Je tendis l'oreille et l'entendis à nouveau.

C'était un son régulier et répétitif. Un son familier.

Bip. Bip. Bip.

Je me sentis vaciller et l'espace devant moi se troubler.

Une lumière blanche filtra. Je me forçai à ouvrir les yeux. Mes paupières s'entrouvrirent, puis se refermèrent sous l'éclat agressif. Je retentai l'expérience avec un œil, attendis quelques secondes avant de faire la même chose avec l'autre. Il fallut quelque temps avant que mes yeux finissent par s'habituer à la luminosité.

J'étais allongée sur un lit aux couvertures blanches dans une pièce, elle aussi, toute blanche. Deux petites barrières de sécurité étaient relevées de chaque côté de ma tête. Une potence à perfusion avec quelques sachets accrochés dessus se trouvait sur ma gauche avec quelques ordinateurs d'où provenait le son qui m'avait tirée de son sommeil. Enfin, si je pouvais appeler ça vu dans quelle pièce je me trouvais.

Je tentai de me redresser, mais une douleur vive m'élança dans mon abdomen et je lâchai un sifflement. Je me laissai tomber contre l'oreiller et sentis immédiatement les élancements dans mes muscles et mes os. Dans chaque cellule de mon corps en fait. Je tendis les bras devant moi et vis quelques bleus colorer ma peau. Je repoussai le drap et examinai le reste de mon corps sous l'horrible blouse que je portais. Les bleus recouvraient toutes les parties visibles de mon corps, la couleur tirant plus sur le violet au niveau de mes côtes. Je comprenais maintenant pourquoi j'avais aussi mal. Si un punching-ball avait l'apparence d'un corps humain, il ressemblerait au mien.

Je me rhabillai rapidement et remis les couvertures en place quand j'entendis frapper. Julian passa la tête par l'entrebâillement de la porte et me sourit.

— La marmotte est enfin réveillée ?

Il entra doucement dans ma chambre et vint s'asseoir sur la chaise se trouvant près de mon lit.

— Je ne sais pas si tu parles de moi, mais oui, répondis-je, la voix rauque.

Je lui fis signe que j'avais soif et il hocha la tête pour toute réponse. Après m'avoir donné un verre d'eau, il appuya sur le bouton se trouvant au-dessus de mon lit.

Le visage de Julian arborait des traits tirés. Il était clairement fatigué, mais ses yeux exprimaient clairement du soulagement.

— Qu'est-ce que je fiche ici ? lui demandai-je. Et depuis combien de temps suis-je là ?

— Cela va faire quarante-huit heures qu'on t'a retrouvée. Des passants t'ont découverte dans la rue et ont appelé la police. Quand ils ont su que tu étais de l'Agence, ils nous ont prévenus. Tu as été transportée d'urgence au General Hospital.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? demandai-je à nouveau.

— En fait, on espérait que tu nous le dises, indiqua-t-il.

Il fut interrompu par l'arrivée d'une infirmière.

— Vous êtes réveillée, Melle Parker ! s'exclama-t-elle. C'est une excellente nouvelle. Elle vérifia mes signes vitaux et sourit.) Je vais avertir le médecin de votre réveil. Si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas à appuyer sur le bouton.

Alicia Parker, tome 1 (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant