Chapitre 13

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La nuit était tombée maintenant. Je ne m'étais pas rendu compte que le temps avait défilé avant que je me retrouve dans le noir, la rue illuminée par de nombreux réverbères, le défilé de voitures ayant considérablement diminué pour permettre à quelques passants de traverser sans encombre.

J'étais plus qu'heureuse de prendre le T pour rentrer parce que mes pieds me faisaient souffrir. Je n'avais plus l'habitude de marcher autant en une journée. Alors qu'un bâillement m'échappait, je reconnus que je m'étais trop habituée à mes journées tranquillement passées dans mon bureau. Mon corps me le rappelait cruellement.

Le métro était encore bondé en dépit de l'heure tardive. Je croisai encore quelques hommes d'affaires dans leurs costards coûteux, la veste posée sur leurs avant-bras et les manches de leurs chemises roulées jusqu'aux coudes. Des jeunes discutaient entre eux et à en juger par les livres et les titres barbants sur l'économie qu'ils tenaient dans leurs bras, c'était des étudiants qui avaient dû profiter de la soirée pour étudier. La belle époque.

Le métro arriva et je trouvai rapidement une place, même si je devais me lever dans quelques minutes. Je voulais surtout soulager la plante de mes pieds.

En attendant mon arrêt, j'observai les personnes présentes dans le wagon. Un homme attira mon attention.

Il était de profil et portait une grande veste marron et un jean noir. Mais ce qui me poussa à l'observer était ses cheveux blonds tirant sur le caramel, presque vénitien. L'homme se détourna un court instant, et pendant un bref instant, je crus reconnaître l'homme qui avait quitté le bar peu de temps avant moi.

Je l'examinai attentivement, mais je n'arrivai pas à déterminer de quelle espèce il venait. L'homme était concentré sur son téléphone portable et semblait se ficher de ce qui se passait autour de lui. Je me penchai en avant pour l'étudier davantage. Il dut sentir mon regard posé sur lui, car il releva la tête pour jeter un coup d'œil autour de lui. Je pus voir son visage, ses jolis traits et son regard noisette. Ses yeux passèrent rapidement en revue les gens présents dans le wagon, puis il reporta son attention sur son portable.

Je me renfonçai dans le siège, puis croisai les bras tout en continuant de l'observer du coin de l'œil. L'inconnu continuait de jouer sur son portable, indifférent à ce qui l'entourait, mais mon instinct me disait que l'image qu'il donnait était fausse.

Le métro s'arrêta et l'homme descendit. Je me tournai légèrement, faisant semblant de lire la carte des stations située au-dessus de ma tête. Le type poursuivit sa route sans se retourner. Les portes se refermèrent et nous repartîmes sans qu'il ait jeté un coup d'œil en arrière. J'avais sûrement imaginé des choses.

Je descendis au prochain arrêt et entrepris de grimper les quelques marches donnant sur la rue. J'avais une bonne centaine de mètres à faire pour rejoindre mon appartement.

Je fourrai mes mains dans les poches de mon jean et pressai le pas.

La rue était pratiquement déserte. Quelques passants se dépêchaient aussi de rentrer chez eux.

Je sortis les clés quand je vis un homme planté en plein milieu de la rue.

Mes pas ralentirent jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent complètement. Je jetai un coup d'œil autour de moi, mais ne vis rien. Personne. Il n'y avait que cette personne et moi.

Elle était enveloppée d'un grand manteau noir, la capuche remontée recouvrant son visage. Un pantalon large et noir et des chaussures foncées complétaient l'ensemble. Impossible de savoir si c'était un homme ou une femme.

Alicia Parker, tome 1 (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant