Esclave des Vampires TOME II

Prologue

Ce sentiment est... je ne sais pas. Indescriptible.

Tandis qu'un mélange improbable menait un terrible assaut contre mes tripes, je serrais la main de Lisa si fort, que mes articulations en blêmissaient.
Maintenant qu'elle était là, hors de question qu'on me la reprenne.

J'étais heureux. Tellement heureux.
Mais en même temps, j'avais peur. Peur que ce ne soit là qu'un rêve de mauvais goût, et qu'elle ne disparaisse à nouveau.

D'un côté, j'étaid soulagé. Elle ne semblait pas physiquement blessée. Et son moral n'avait pas non plus l'air trop altéré. Mais aussi, j'étais inquiet. Et si ce n'était qu'une façade ?

Je me sentais à la fois triste, et tellement en colère. En colère contre le monde entier, moi compris.

Par dessus tout, j'avais honte. Honte d'avoir mis tant de temps à la retrouver. Honte, surtout d'avoir cru ne jamais la revoir.

Je tremblais, de tout mon être, comme si j'étais dans un film d'horreur (sans l'option je-me-pisse-dessus, évidemment). Tout se mélangeais si abominablement dans ma tête, j'en perdais le contrôle de mon corps. Le spectacle ne devait pas être des plus anodins. Trois petits boutonneux, qui marchent mains dans la mains dans les bois, tremblants de tous leurs membres, et butant sur chaque racine qu'on puisse trouver, tant leur état émotionnel sont complètement en train de se taper un méga tour de grand huit.

On pleurait tous les trois, comme des gosses perdus. Ruby et moi, en raison du choc. Lisa, par empathie (elle a toujours été très sensible), mais aussi, de panique.

Je le lisais sur son visage, qu'elle flottait dans une incompréhension des plus radicales. "Traumatisme, sans doute", ai-je pensé. Elle ne devait plus avoir le notion de rien du tout, la pauvre.

Elle était dans un tel état, que je ne savais pas quoi faire. Encore cette fichue impuissance, collée à ma peau. Qu'étais-je sensé lui dire ? T'étais où bon sang ? J'avais déjà essayé, elle n'a fait que répondre qu'elle ne savait pas, et qu'elle ne comprenait rien à la situation.

"Mon Dieu, faites qu'elle n'ait rien de grave, et qu'elle puisse s'en remettre", me répétais-je avec insistance.

La suite s'est déroulée rapidement. Nous somme rentrés, sans se dire un mot sur le chemin. Maman est tombée au sol, quand elle l'a vue. Il lui a fallut des heures, pour calmer ses sanglots.

J'ai appelé papa. La porte s'ouvrait violemment une poignée de minutes plus tard. Il a roulé tellement vite, qu'il s'est ramassé deux amendes. Mais ça, nous, nous en en fichions plus que royalement !

Lisa était toujours sous le choc. Nous aussi. La conversation qui a suivi était intense. Elle ne nous a pas cru, quand on lui a dit qu'elle aurait bientôt 17 ans.

Elle ne se souvient de rien.

C'était un coup dur. On voulait tous faire payer au centuple à ceux qui nous l'ont enlevée. Il faut croire que ça n'arrivera pas.

Ce n'est pas le plus important, évidement. Tout ce que je veux, moi, c'est retrouver une vie normale et paisible.

Mais quelque chose au plus profond de mes entrailles (peut-être mon instinct de grand-frère ?) me dit que la vie d'avant, c'est pas pour tout de suite...

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