Esclave des Vampires TOME II

Le Chat

Tiens ? C'est le matin.

On est quel jour, déjà ? Ah ouais, samedi. J'ai pas cours, tant mieux.

Je me repositionne confortablement dans mon lit, en espérant que Morphée ait encore une petite place dans ses bras pour m'y accueillir encore un peu. Traînasser au lit quelques heures de plus, à qui ça peut bien faire du mal ? De toute façon, il ne doit pas être plus tard que 8h30.

Waaah ! Il est quelle heure ? 10h15, je parie. Ou 10h30 ? Ouais, c'est ça. Entre 15 et 30.

Je jette un petit coup d'œil sur mon réveil. Raté. 9h37. Ça y est, j'ai déjà raté mon samedi.

Bon. Je vais attendre un peu. Promis, à 10h00 pile, je bouge mon arrière-train de ce nid si doux, confortable, paisible....

Tiens ! Je me suis rendormi.
Mais qu'est-ce que... ?

-Un chat !!?

Je dévisage la bête qui m'a réveillé, perplexe.

-Aller gros flemmard! Debout. On va bientôt déjeuner !

Lisa trottine gaiement jusqu'à mes rideaux pour les tirer d'un coup sec. Le charmant monsieur soleil me réveille définitivement, et assez brutalement, à deux doigts de faire de moi un tas de cendre. Je dois dire que je me sens très vampire, en ce moment.

Elle me sourit, sadiquement, avant de décamper.

-Je te conseille de te dépêcher, avant que ta part ne disparaisse mystérieusement, minaude-t-elle avant de refermer la porte.

-S'pèce de sale bourreau des champs, maugréai-je pas trop fort.

Progressivement, je me lève, m'habille, avant de me traîner jusqu'en haut de l'escalier. Dans des gestes pachydermiques, je descend chaque marche, une par une, en prenant garde à ne pas faire des culbutes dans l'escalier. Pour avoir déjà vécu ça, je sais que c'est douloureux. Arrivé au rez de chaussée, j'oublie ce que j'étais sensé y faire. Ah oui, manger.

Seigneur, je suis pas du matin !

Je secoue la tête, et grogne un bon coup, pour me réveiller un peu mieux. Je tapote gentiment mes joues, avant faire un bond de 4 mètre de haut, en voyant ce fichu chat me faire une queue de poisson dans le couloir. Sale bête... Il a voulu me tuer, je le sais !

-Hé ! m'écriai-je en débarquant dans la cuisine, depuis quand on a un chat ?

-Depuis ce matin, Lisa l'a trouvé en rentrant du piano, m'explique calmement maman.

-La pauvre bête errait toute seule, ajoute Lisa avec de grands gestes. Elle m'a suivie de l'Académie jusqu'à la maison, en miaulant avec tant d'instance que je n'ai pas pu résister ! Je l'ai officiellement adopté comme animal de compagnie.

-J'suis pas d'accord ! Un chat ça pue, c'est moche et c'est odieux ! Il voulait juste que tu lui donnes à bouffer. Alors donne lui du lait et fous le dehors ! Pas content, pas content, manifestai-je.

-Tu aurais peut-être eu ton mot à dire si tu t'étais levé plus tôt ! me sermonne (injustement d'ailleurs) maman.

-De toute façon, rien ne dit que personne ne la réclamera cette bestiole, ajoute mon père en débarquant du salon, un air d'indifférence pure peint sur son visage.

Je grommelle un juron approximatif avant de lancer à la bête un regard digne de lui faire comprendre qu'elle n'est pas la bienvenue. Qui sait, peut-être que mon air de super-vilain prêt à détruire le peuple des chats la fera fuir.

Il suffit d'avoir vu La Belle et le Clochard  rien qu'une seule fois dans sa vie pour comprendre que les chats sont opportunistes, manipulateurs, sadiques et... en bref, des crapules.