Il n'y a pas à dire, ma maison est vraiment bien placée. Dans une petite rue, datant d'un peu plus d'un siècle, où toutes les maison sont collées, les unes aux autres. Je me trouve littéralement à quinze minutes du centre (bien qu'il soit tout petit), à deux minutes de l'arrêt de bus qui mène aux plus grandes villes, et à dix minutes de la gare. Décidément, si je ne nourrissais pas une telle haine pour mes sales gnômes de voisins, ce serait vraiment parfait.
Enfin bon. C'est vrai que le centre-ville est très petit, mais il y a l'essentiel : un supermarché, un glacier, un coiffeur, une brasserie, et presque tout ce qu'on pourrait trouver dans les boites de construction Lego (sauf l'animalerie, les pompiers ou l'aéroport, évidement)
Par contre, un tout petit peu en retrait, on trouve ce fameux salon de thé, Au Milieu de Nulle part. Le seul endroit dans le centre où on trouve de la verdure. En effet, le bâtiment se trouve sur un immense jardin plutôt bien entretenu et quand il fait beau, on peut s'y installer. Les pâtisseries ne sont pas des meilleures, et le thé n'est pas non plus incroyable, mais au moins, c'est un endroit agréable.
Je m'y rends souvent avec mon frère et je m'y trouve en ce moment même, en face du comte Debray.
Tiens. Je ne serais pas contre le fait de l'appeler autrement, mais franchement, je ne vois pas comment.
Vincent ? J'aimerais éviter, on ne se connait pas assez.
Le comte ? Mon Dieu, beaucoup trop classieux.
M. Debray ? Horreur, on dirait que je parle d'un professeur.
Finalement, l'anonymat, c'est pas si mal. le Type, l'Homme, j'aime bien.
Donc, Il est en face de moi, l'air intrigué par la carte.
Moi, j'ai déjà choisi, évidement. Le thé maison est certainement le meilleur de tous. Presque à la hauteur de mon délicat palais !
Que voulez-vous, j'ai du goût !
-C'est lumineux, ici, constate l'Homme, en regardant autour de lui.
-Plutôt, oui.
Maintenant que nous sommes dans un lieu public, j'ai déjà un peu plus confiance. Et puis, une partie de moi ne peut admettre que c'est un mauvais bougre.
Les boissons arrivent, il remercie poliment le serveur, avant d'enfin se tourner vers moi.
Je troque donc mon air béat avec mon air sérieux. L'allégorie même d'une pierre Tombale, soit dit en passant.
-Merci d'avoir appelé, dit-il inopinément. C'était inespéré.
Inespéré...
-Vous voulez dire que vous n'auriez pas chercher à prendre contact si je ne l'avais pas fait ?
-Non.
Il boit une gorgée, j'en fais de même.
-Et... pourquoi ? demandai-je interpellée.
-Permettez-moi de répondre à cette question ultérieurement. Vous ne comprendriez pas maintenant, affirme-t-il.
Je trempe les lèvres dans la tasse, il me suit.
Le silence vient s'installer sur notre table. Ce calme se couche de tout son long, et écrase même nos tasses, qui n'osent alors plus faire un seul bruit.
Même le vent, semble nous contourner, pour éviter de nous déranger.
À vrai dire, j'ai l'impression qu'il n'y a plus rien autour de nous.
Le néant. C'est effrayant
-Dites, repris-je après un temps pour chasser ce brave Silence qui était trop bien installé, j'y ai un peu réfléchi... Est-ce que c'est vous qui avez essayé de voler mon sac, la première fois ?
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Esclave des Vampires TOME II
VampireNon mais franchement ! Vous y croyez-vous ? À quoi ça sert de prétendre lui rendre sa vie d'avant, si c'est pour revenir foutre un bordel monstre un an après, alors qu'elle est en pleine reconstruction !? Je vous le dis moi, les vampires n'ont aucun...