Esclave des Vampires TOME II

Le Royaume des Matous

Bonté divine !

Plus j'avance dans les petits escaliers miteux qui mènent au sous-sol, plus je me dis que j'aurais dû prévenir les autres avant de m'aventurer ici comme une poire.

Mais il faut dire que c'était la bonne occasion... Il y avait ce type pas commode devant la porte des escaliers, interdite au public. J'ai bien eu de la chance que quelqu'un ait essayé de voler un article du musée et qu'il ait dû courir derrière lui.

Du coup, je me suis faufilée discrètement à l'intérieur. Et là, je descends des marches si étroites que je manque de me casser la pipe à chaque pas.

Je n'ai pas réfléchi, alors je m'arrête pour le faire maintenant.

Je devrais envoyer un message aux autres maintenant, avant que je n'aie des problèmes. Je vois d'ici les gardiens du musée débarquer et me mettre en prison. Et encore, la prison me semble être une peine trop basse, si je me rapproche vraiment du feu. À mon avis, je vais me faire décapiter publiquement.

Bref, entre deux théories, j'envoie un message aux autres.

"Je crois que le feu est dans le musée. Débrouillez vous pour entrer aux sous-sols. Moi, j'y suis et je ne vois pas comment en sortir sans me faire remarquer. Help."

Je continue ensuite à descendre, pressée.

J'ai vraiment peur qu'un gros méchant gardien ne débarque. Mais plus je m'enfonce, plus je remarque qu'il n'y a personne, ici. C'est assez rassurant.

Quoique... L'absence de sécurité me fait vraiment douter. Je me suis trompée ?

Ou alors ils font exprès de ne mettre aucun élément dissuasif pour faire croire qu'il n'y a rien à cacher !

Ou alors un piège mortel m'attend en bas de ces escaliers et je vais mourir. Un gros marteau va tomber du plafond et m'assommer ! Ou alors un ours va sortir du mur et me manger !

Oh zut... Pourquoi je suis venue seule ! J'aurais dû emmener Anatole avec et le faire marcher devant. Hop, d'une pierre deux coups !

Trop tard, maintenant. J'aurais vraiment dû réfléchir avant.

Par prudence, je décide de m'asseoir au milieu de l'escalier en attendant que le renfort arrive. Autant éviter de me faire trucider par une hache sortie de nulle part.

J'attends.

Longtemps.

Et j'ai froid. Et si je chantais pour me faire penser à autre chose ?

Hum... Oui mais quoi ? De l'Opéra ?
Surtout pas, je risquerais d'attirer du monde. En même temps... Pourquoi pas, après tout... J'ai toujours rêvé de chanter de l'Opéra. Aller, c'est parti !

J'étais en plein récital, quand enfin arrive quelqu'un.

-Bravo ! Bravo, s'écrie Greg en applaudissant. À quand le concert entier ? Je peux faire le chœur ?

-Greg ! Enfin !

Je me jette sur lui, sans penser à me fâcher pour son effroyable plaisanterie. Je suis profondément soulagée de voir ici une présence (que je peux faire marcher devant moi pour se faire assommer à ma place).

-Oh mais enfin, on ne voit rien ici ! peste Claude en arrivant à notre niveau.

-Comment vous avez fait pour venir ici sans vous faire voir ?

Claude et Greg se regardent gênés.

-Ah, hum... hésite Claude. Ton frère a fait tomber un vase, accidentellement. Ça a fait remuer les quelques employés du musée. Et maintenant, il essaye avec Vincent de les retenir le plus possible, en négociant le prix du remboursement. Et du coup, plus personne ne surveillait la porte.