Le Grand Méchant Loup

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Il a beaucoup réfléchi, avant d'enfin savoir quoi me dire.

-Le problème dont il est question est... vivant, dit-il en déglutissant de façon peu élégante. Il s'agit de son frère, en fait.

Je vois alors mes yeux s'agrandir, mes sourcils se hausser et ma bouche adopter une courbe improbable.

Vivant ? m'étais-je demandée quand il me dit ça.

-Attendez ! m'écriai-je. De la dératisation... Ça veut dire que je dois assassiner son frangin !?

Je commençais à paniquer. Un meurtre ? De sang froid ? Impossible. Je n'en étais pas mais alors pas du tout capable.

Lui aussi, il paniquait. Je ne l'avais pas remarqué quand j'y étais, trop occupée à déclamer intérieurement à quel point ma bonne étoile s'était foutu de ma poire quand je lui ai demandé de faire en sorte qu'il se passe quelque chose dans ma vie. Mais maintenant, quand je regarde d'un point de vue extérieur, on ressemble à deux crétins en train de stresser inutilement.

Je crois qu'il était en train de s'affoler parce qu'en essayant de me ménager, il me faisait mal interpréter ce qu'il disait.

-Non, non bien sûr que non ! répondit-il aussitôt. Au contraire, c'est pour éviter que Vincent en arrive à tuer son frère qu'il vous demande d'intervenir.

Ah encore mieux ! Je me suis abstenue de demander si le comte était un de ces fameuses personnes normales en apparence, mais aux tendances meurtrières qu'on voit dans les films et essayai de me calmer un peu.

"Après tout, me rassurai-je, ce n'est sûrement qu'une autre phrase qu'il a mal tournée"

Lui aussi, il avait une façon de penser si bizarre que même moi, je ne parvenais pas à le suivre.

-Attendez... Je ne comprends plus rien. Qui doit tuer qui ? Et qui doit sauver qui ?

-Je sais que ça peut paraître assez saugrenu, mais je vous assure que je ne suis pas là pour essayer de vous éloigner du comte. Enfin... Ce ne serait pas une mauvaise chose, mais en même temps si. Oh... Comment dire... Il y a de fortes chances que son frère finisse par s'introduire dans votre vie, et ce serait loin d'être une bonne chose.

Dans le miroir, je me vois, hocher la tête avec l'air assez simplet de quelqu'un qui n'a rien compris, mais qui fait poliment comme si.

Un frère qui s'ajoute à l'équation, c'est assez évident que je n'allais plus rien piger.

Il s'était bien foutu du ma poire, le comte.

Je crois que mon interlocuteur n'a pas tardé à remarquer mon aura faite à la fois de colère, de tristesse et d'incompréhension.

Alors, en souriant d'un air plutôt gêné, il dit :

-Je n'ai pas été très concis, excuse-moi. Je n'ai absolument pas été clair, n'est-ce pas ?

De mon air abasourdi, je fis non de la tête.

Clair ? Il osait me demander ça ? Même une tarte aphone (les tartes sont toujours aphones, c'est vrai) aurait été plus explicite.

-Arrête d'essayer de me ménager, m'entends-je dire. C'est encore pire. Dis le cash, sans détour, s'il-te-plait.

-V-vous... vous croyez en la magie ?

Je me vois alors ouvrir des yeux aussi grands que les mains de ce type.

Magie ?

Est-ce que...

-Je ne sais pas, mentis-je au bout d'un moment. Je devrais ?

-Et bien.... Le comte est un ex-vampire, son frère en est toujours un, et toi, t'es la sorcière qui doit l'aider à redevenir humain.

Esclave des Vampires TOME IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant