Chapitre 3

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Gare Marseille St Charles, dimanche 8 septembre, 16h36

- « Tu reviens quand tu veux ma fille, fais attention à toi et tu m'appelles quand tu es arrivée ok ?»

Ma tante Layal, c'est ma deuxième mère depuis que je suis petite, elle s'occupe de moi comme ma mère le fait. Quand j'étais bébé, elle me m'emmenait partout et tout le monde pensait que j'étais sa fille vu nos ressemblances physiques. Nous sommes toutes les deux châtains très clair limite blonde et claires de peau donc c'est assez compréhensible.

- « T'inquiète pas Tata et encore merci pour tout » lui répondis-je entre deux sanglots et en la serrant dans mes bras.

Et voila, le pire moment des vacances est arrivé, le moment de dire au revoir à ma cousine et ce qui me fait le plus de mal, c'est de ne pas savoir quand est ce que je vais la revoir.

- « Tu viens me voir à Paris quand tu veux, fais attention à toi et surtout travaille bien à l'école si tu veux venir vivre avec moi le plus vite possible, ok ? »

- « Ça me saoule, tous les ans c'est pareil, j'en ai marre de vivre ici, dès que je peux je te rejoins t'inquiète » essaya t-elle de me dire tout en pleurant.

Mon train était sur le point de partir et je fis un dernier au revoir à travers la fenêtre. Au démarrage du train, ma nouvelle vie commençait...

Gare Paris Gare de Lyon, dimanche 8 septembre, 20h15

- « Dépêche-toi je vais rater la météo à cause de toi ! » cria ma mère dans le parking de la gare

- « T'es marrante, je suis déjà en train de courir derrière toi avec une valise de mille tonnes hein et puis t'as un Iphone, je te rappelle que tu peux regarder la météo dessus, pas la peine d'attendre Catherine Laborde »

- « Ouais mais je sais pas trop m'en servir, tu pourras me montrer s'il te plait Lili »

Ah ma mère... c'est tout un personnage ! Ma vie entière, ses petites phrases remplies d'amour m'avaient manquer et rien que le fait de ne pas avoir entendu son « Lili » depuis deux semaines, cela me fait tellement plaisir de l'entendre à nouveau. C'est le surnom qu'elle me donne depuis toute petite et c'est la seule à m'appeler ainsi.

A peine la portière claquée, ma mère a déjà le pied sur l'accélérateur :

- « Je me dépêche, tes frères ont école demain »

- « Moi aussi d'ailleurs... »

- « En parlant de ça, ton père t'a envoyé l'argent pour tes frais de scolarité cette semaine, il faut que tu ailles déposer le chèque à la banque »

Mes parents sont divorcés depuis peu, mais sont quand même restés en bon terme malgré le fait que mon père soit retourné vivre en Algérie alors qu'il est père de quatre enfants, enfin nous ne sommes plus trop des enfants... Je suis la seule fille parmi mes trois frères et je le vis plutôt bien, je donnerai ma vie pour eux. Je suis très proche de tous, mais surtout de mon grand frère Hayder. Il est de 4 ans mon ainé mais nous avons toujours eu les mêmes délires. Quand on était petits, il a essayé de me transformer en petit frère et il a presque réussi. C'est pour ça qu'aujourd'hui j'adore tous les sports mais surtout le foot et je ne suis pas du genre a chercher le dernier highlighter Kate Von D mais plutôt les dernières places pour aller voir un match du Real Madrid ou bien de l'OM (et oui, parisienne et supportrice de l'OM), un vrai garcon manqué. Il vit dans un petit appart dans le 11ème arrondissement de Paris. C'est un beau gosse, grand et brun aux yeux bleus avec une dentition parfaite. Plusieurs seraient prêtes à se tuer entre elles pour l'avoir et je ne dis pas ça parce que c'est mon frère. Grâce à ça, il s'est fait connaître sur les réseaux sociaux et vit de petits boulots de mannequinat et tient un petit bar à chicha près de Dausmenil dans le 12ème. Puis il y a mes deux petits frères, Naël et Melih, 15 et 13 ans respectivement, tout le temps ensemble comme des jumeaux, on les surnomme d'ailleurs les microbes depuis tout petit mais apparemment, ça ne les gêne pas. Inutile de mentionner qu'ils habitent avec ma mère, Nada le sang pour les intimes, à Bagnolet près du 20ème. Ma mère est hôtesse d'accueil et malgré son faible salaire, elle a toujours su subvenir à tous nos besoins, nous n'avons jamais manqué de rien. Elle a décidé de déménager lorsque mon père s'en est allé. On habitait en banlieue loin de Paris. Ma mère n'a jamais vraiment aimé le coin mais mon père s'y plaisait donc elle ne disait rien. J'ai passé la moitié de mon adolescence dans cette ville de campagne, c'est là bas que j'ai rencontré mes meilleures amies, mais c'est vraiment l'un des seuls souvenirs que je garde de cet endroit. Je n'ai ni apprécié ma période collège, ni la période lycée et dès que j'ai eu l'occasion de partir de cette ville, je l'ai fait sans hésiter. C'est pourquoi, à l'âge de 18 ans, je vivais seule dans un petit studio de 18m carré à Cergy Pontoise dans le 95. Une ville dont je ne connaissais rien à part l'université. C'était un mal pour un bien de ne connaître personne, je me disais qu'au moins je pouvais me concentrer sur mes études. Loupé. C'était sans compter sur les nombreuses rencontres que j'ai faite et le train de vie que j'ai mené. Au final, mon année est partie en fumée mais je ne regrette pas, même si ça m'a valu de belles embrouilles avec ma mère qui me payait mon loyer à cette époque là pour « ne rien faire » d'après ses dires. J'étais en LLCE et c'était vraiment pas fait pour moi, ça je peux vous le dire.

Tout est écrit ⎜Deen Burbigo⎟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant