Tout est écrit ⎜Deen Burbigo⎟

Chapitre 17

-     « Rooooh commence pas » lui demandai-je, excédée

-     « Pourquoi tu me caches ? » enchérit-il d'un air amusé

- « Parce que j'aime pas raconter ma vie, c'est tout ! » dis-je afin de couper court à la conversation

- « Non mais là t'as carrément menti, d'ailleurs c'est pas bien de mentir, mais bref explique moi pourquoi ? »

- « Parce que je sais très bien, si je leur avais dit que j'allais manger avec un mec, elles se seraient imaginé des choses qui n'ont pas lieu d'être  vu que le repas qu'on a eu s'est fait en toute amitié »

-     « Ouais après c'est toi qui le dit, cela n'engage que toi comme tu le dis si bien » me répondit-il amusé

-     « Bon t'arrête de reprendre mes phrases s'il te plait, on dirait un psychopathe ! » lui dis-je en me foutant de sa gueule

-     « C'est pas de ma faute si tu es un personnage, c'est trop tentant aussi »

-     « Tu vas me faire regretter d'être venue si tu continues »

C'est dingue mais chaque petit détail de nos conversations donne matière se chamailler. J'adore la relation qu'on a, ça faisait longtemps que je n'avais pas vécu ça pour ne pas dire jamais. Mais j'espère ne pas trop en faire, je ne veux pas qu'il s'imagine des choses que moi-même n'imagine même pas en rêve. C'est clair, dans ma tête, je ne recherche que de nouvelles rencontres et rien d'autre. Après avoir passé tout le chemin à se chamailler comme des gosses de CE2, nous arrivons au point de départ, c'est-à-dire celui ou maintenant nous devons nous séparer.

-     « Bon, il faut que je me dépêche si je veux pas rater le dernier métro » dis-je

-     « Ouais je vais pas te retenir plus longtemps, c'est mieux pour toi et pour moi parce que si je continue d'écouter tes conneries, ça va me rendre bête »

-     « Plus bête que tu ne l'es déjà, ca va être dur hein » l'attaquai-je morte de rire

Il m'attrapa par le cou et on marcha jusqu'à la bouche de métro :

-     « Bon allez, fais un bisou à Tonton Deen, ou plutôt cousin Deen » me lança t-il mort de rire en me tendant sa joue 

-     « Purée, mais t'es grave gênant Deen, bouge ! » lui répondis-je en lui poussant la joue. Mais vu qu'il me tenait par le cou j'arrivais pas trop à me défaire de son emprise et il me força presque à lui faire un bisou jusqu'à ce que quelqu'un cria son nom :

-     « C'est bon j'arrive ! » cria t-il pour répondre à cette personne « Bon, moi aussi je dois y aller, vu que tu veux pas me donner de bisou, c'est moi qui t'en donne un et la prochaine fois c'est toi alors entraîne toi miss »

Il me prit dans ses bras et me fit un bisou sur la tempe tandis que moi je restais les bras ballants, le long du corps, ne sachant pas quoi faire. Les marques d'affection, c'est pas trop mon truc, je me sens toujours mal à l'aise quand je dois prendre quelqu'un dans mes bras, embrasser quelqu'un et inversement... Il n'y a qu'avec ma famille que c'est banal pour vous dire.

- « Fais attention à toi miss, envoie moi un message quand tu es arrivée. En tout cas, c'était un plaisir que tu acceptes » dit-il en me faisant un clin d'œil

Une fois notre « accolade » terminée, il s'éloigna en direction de chez lui et moi je m'enfonçai dans la bouche de métro. Sur le chemin du retour, je repense à cette soirée et me demande si c'est une bonne idée de remettre ça un autre jour. Comme je l'ai dit, je ne veux pas qu'il s'imagine quoi que ce soit et je l'aime bien et je ne veux pas lui faire de mal alors le revoir en tête à tête ne serait pas une très bonne idée. Je cogite tellement que j'ai failli rater mon arrêt... L'histoire de ma vie, car pour moi le métro c'est le deuxième meilleur endroit pour penser après la douche. Dans le métro, j'enfile ma paire d'écouteurs et mets à cogiter sur le sens de la vie, des fois ça va tellement loin que j'en loupe mon arrêt. Mais cette fois-ci c'est évité de peu. A peine descendue du métro, toute ma fatigue me retombe dessus, c'est comme si Deen m'avait fait oublié cette fatigue. J'ai vraiment hâte de retrouver mon lit et d'avoir une vraie nuit de sommeil.

Sweet Home, Paris 17, lundi 16 septembre, 00h28

J'entre dans l'appart qui est encore bien trop vivant à mon goût pour une heure si tardive. Je sais pas à quoi jouent les filles à laisser la télé aussi forte sans même la regarder. Il faut pas qu'elles se plaignent que les voisins nous détestent. Après avoir éteints la télé, je me dirige vers la cuisine, la seule piece éclairée dans l'appart. J'entre dans la pièce et m'étouffe clairement. La cuisine a littéralement été transformée en aqua.

-     « Vous êtes sérieuses là ? » leur dis-je en apnée

-     « Ah t'es rentrée ? On t'a même pas entendu meuf » sortit Ray avec difficulté

-     « Pourquoi vous vous fumez un joint ? Y'a quelque chose à fêter, ou peut être j'ai raté un épisode ? »

-     « Non, on le fume au nom de la vie » s'écria Sha'

Okay, elles sont déchirées. Et mes soupçons se confirment lorsque je vois la bouteille de vin vide posée sur la table de la cuisine

-     « Ok d'accord, bon moi je vais me coucher hein parce que demain c'est lundi, tout le monde reprend le court de la vie »

-     « Ah bon ? Demain c'est lundi ? Zuuuuut, je travaille » s'exclama Ray

-     « Donc ça veut dire qu'il faut aller se coucher les filles » leur dis-je en arrachant le joint des mains de Ray et l'éteignant dans l'assiette qui leur fait office de cendrier. C'est l'une des choses que je ne comprendrai jamais, elles ont des cendriers partout dans la baraque, bah non il faut qu'elles mettent leurs cendres partout.

-     « Mais j'avais pas fini de fumer Cam » me dit Ray

-     « C'est pas grave tu le finiras demain, t'inquiète il va pas bouger »

Je vais donc les coucher une à une (après ça, c'est moi la plus jeune des trois hein) et je me prépare pour aller au lit : je me démaquille, j'enfile mon pyjama et me dirige vers ma chambre. Je prends mon téléphone pour le foutre à charger et je vois que j'ai des messages :

Deen : T'es arrivée ?

Deen : Allo ?

Deen : Sérieux, tu me fais flipper Cam

Moi : Désolée j'ai eu un léger soucis avec mes colocs mais t'inquiète je suis dans mon lit, bonne fin de soirée à toi

Deen : Rien de grave j'espère ? Bonne nuit miss rêve pas trop de moi mdddr

Moi : Non, je t'expliquerai mais s'il te plaît laisse moi dormir maintenant

Moi : Ou plutôt rêver de toi comme tu le dis mddddr

J'ai eu sommeil toute la journée, et comme par hasard au moment ou je suis bien installée sous ma couette le sommeil se fait la malle. J'ai vraiment une vie de merde sérieux. Je decide donc d'allumer la télé et finis par m'endormir devant les experts.