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Nous pouvons remercier les adorables videurs du soir : la laideur incarnée n'a pas le temps de s'attaquer à qui que ce soit que le voilà déjà contrôlé par nos chères armoires à glace.

Le plus baraqué -Gary, me sourit, l'air amusé.

- Alors soit tu te bats, soit tu provoque des coups, maintenant ? Tu nous en veux à ce point ? Me taquine-t-il.

- J'ai beaucoup de rancoeur dont je ne connais même pas l'existence alors, ris-je.

Il rit à son tour et Bruce disparaît à ses côtés, je me retourne vers la demoiselle -dont j'avais presque oublié l'existence, pour la retrouver rouge tomate, tête baissée, c'est alors que je me rends compte que mon bras est autour de ses hanches. Bon, c'est foutu pour mon coup du soir, je crois.

Je la lâche et elle lève la tête ; elle pleure. Fait chier. Mon cellulaire vibre.

La parfaite gentlewoman que je suis la prends dans ses bras afin de la consoler. Elle se cache la tête dans mon cou, et devinez qui va avoir un tatouage fait maison avec du mascara, ensuite ? Qui ? Alicia, bien sûr !

Je profite du fait qu'elle ne me voie pas pour regarder mon téléphone, j'ai 12 messages, dont 11 qui viennent de ma meilleure amie et un autre de l'adorable gentleman du soir : Ethan,  le barman qui se fout de la gueule des demoiselles en détresse.

📞 De : Eth l'amphét' 📞

Et un potentiel coup du soir transformé en séance de psy, un !
Elle est passée de bombe ultime à.. peinture de Picasso.. Son mascara lui a reconstitué la mer noire sur les joues, elle est presque aussi laide que Bruce !

Je m'empêche difficilement de rire ; il adore exagérer les choses et se moquer des autres pour amuser la galerie, je le regarde et il me fait un clin d'oeil, l'air amusé, alors je lui tire la langue.

Je caresse les cheveux de... euh... ma cliente ? Elle finit par se calmer et je me détache d'elle, elle me sourit, je lui rends.

- Je suis désolée que tu aies assisté à.. ça, dit-elle.

- Ah, c'était si horrible que ça ? Je croyais avoir vu pire dans ma vie, désolée madame ! Tenté-je avec un clin d'oeil.

Elle rit aux éclats : tentative réussie, elle me remercie et me dépose un baiser sur la joue. Je lui réponds qu'il n'y a pas de quoi, elle me propose de sortir, j'accepte.

Et un coup du soir sauvé, un !

En sortant, je m'allume une cigarette sous le regard désaprrobateur de...


- Au fait, je ne connais toujours pas ton nom.

- Ashton, et toi ?

- Alicia.

- Enchantée.

- De même.

- Fumer tue, gromelle-t-elle.

- Vivre tue, corrigé-je, amusée.

Elle grogne dans son coin et je souris, si elle croit me dissocier de mes tiges de nicotine comme ça, elle est vraiment bête.

Je finis ma clope et elle me décoiffe. Je la regarde, un sourire en coin; défi relevé, elle tente de reculer mais je lui attrape le bras et la tire vers moi.

- Alors mademoiselle, on veut jouer ? Lui murmuré-je au creux de l'oreille.

- Mmh.. peut-être.

Elle sourit, se mordille la lèvre et me fait un clin d'oeil. Oh putain.

Un sourire en coin se dresse sur mon visage, je me penche et lui murmure à l'oreille 《Que la partie commence》avant de lui mordiller légèrement le lobe.

Elle frissonne, je m'écarte pour mieux la regarder : c'est notre nouveau piment rouge. Je lui fais un clin d'oeil à mon tour, elle fait la moue.

- Mais tu triches... tente-t-elle.

Je ris.

- Ah ? Parce que toi tu joues de façon honnête ?

Elle sourit et détourne le regard, telle une enfant. Je lui dépose un baiser sur la joue et murmure《mais c'est toujours mieux, une sauce épicée》.

Elle hausse un sourcil et fait une fausse moue vexée.

- Tu oses comparer une demoiselle à de la bouffe ? S'indigne-t-elle.

- Peut-être est-ce parce que, excusez-moi mademoiselle, vous êtes délicieuse. Qu'en pensez-vous ? Dis-je avec un clin d'oeil.

- Séductrice ! Rit-elle.

- Ah oui ?

- Parfaitement.

- Eh bien, si cette charmante jeune femme me qualifie ainsi, cela signifie qu'elle est sous le charme.

Elle rougit et attrape mon menton pour me baisser la tête. Elle se rapproche de moi. Nos lèvres se frôlent presque.

- Vas-tu te taire, maintenant ? Murmure-t-elle.

- Pourquoi ferais-je cela ?

- Parce que si tu ne te tais pas, je te déchiquete les lèvres.

- Oh, et c'est censé m'effrayer ?  Souris-je d'un air vainqueur. Si tu m'embrasses, tu perds, darling.

《Oh, la ferme !》

Son grognement parvient à peine à mes oreilles que ses lèvres sont déjà scellées aux miennes. Elles ont le goût de margarita, en hommage à son verre de tout à l'heure.

Cute, jealous and bad. [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant