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Je me retourne pour faire face à un être de type piment rouge en phase périmée, je m'explique ; il s'agit d'une demoiselle rouge pivoine aux longs cheveux bruns, ses yeux baissés, ce qui explique donc que je n'en connaisse pas la couleur. Elle est vêtue d'une chemise blanche et porte une jupe, des collants ainsi qu'une paire de talons -le tout étant de couleur noire.

- Oui ? Demandé-je, voyant qu'elle ne poursuit pas.

- ...

- Oui ?

- ...

- Mais qu'est-ce qu'il y a, bon sang ?! M'écrié-je presque, perdant patience.

- Hey ! Salut salut, désolée pour ça ; Chloé ici présente est très timide, donc hum.. T'es un gars ou une fille ?

J'analyse un instant la personne de qui viennent ces paroles ; c'est une demoiselle blonde aux yeux verts, et de la veste en jean au jean lui-même sans oublier le débardeur blanc ainsi que les chaussures de cette même couleur, cette demoiselle semble bien différente et beaucoup plus.. sociable que ce qui doit être son amie.

- Apparemment, je dirais une fille.

- Ok, merci. Une dernière chose: t'as un cell ?

- Non, conclus-je.

Je me retourne et commence à partir pour de bon, ne sachant ni où je vais, ni si je vais vraiment quelque part alors que j'entends le piment annoncer timidement "je te l'avais bien dit", tandis que ce qui semble être son amie lui grogne un "la ferme".

J'arrête un serveur afin de payer la note et je m'élance le long de la rue,
lançant une playlist après m'être enfoncé des écouteurs dans les oreilles.

Je m'éloigne alors de la route, perdue dans mon monde et c'est seulement quand mon téléphone sonne que je reviens sur Terre, répondant au passage.

📞

- T'es où grosse ? On t'attend, nous ! S'écrie aussitôt la voix d'Elena.

- Où je suis ? Hum, attends.

Je regarde autour de moi et je ne vois rien d'autre que des champs, des champs, des champs, des champs, une route, hem... Ça promet.

- Donc ? S'impatiente-t-elle.

- Perdue, je suis perdue.

- ...

- ...

- Tu pourrais me dire que c'est une blague, s'il te plaît ?

- C'est une blague.

- Vraiment ?

- Non.

- Bon, passe-moi ça grosse couille ! Vous êtes vraiment cons, vous, ici, rah... Allô, commence une voix masculine.

- Euh ouais, allô...

- Y a quoi autour de toi ?

- Des champs.

- Mais encore ?

- Des champs.

- Et... ?

- Des champs...

- N'y a-t-il que ça ? Désespère l'étranger.

- Non.

- Ah ! Et donc, il y a ...

- Une route, le coupé-je.

- ...

- ...

- ...

- Il y a le ciel, aussi...

- J'abandonne !

J'entends le bip significatif, il a raccroché. Bon, je n'ai plus qu'à rentrer chez moi et, accessoirement, trouver comment faire.

Je m'apprête à relancer la musique lorsque j'aperçois une silhouette marchant tranquillement au loin, je m'avance vers elle ; elle semble sereine, ce qui signifie qu'elle connaît le chemin, donc qu'elle n'est pas perdue, et donc...

- Bonjour, lancé-je.

- Oh ! pardon, bonjour, répond la demoiselle.

Je l'observe un instant, elle n'est franchement pas mal. (Voir média).

- Est-ce que vous connaissez un chemin pour retourner en ville, s'il vous plaît ? Demandé-je, gênée.

Elle rit, j'ai peur.

- D-désolée, mais, je... moi-même je suis perdue, alors vous savez ! Répond-elle, ne cessant de rire.

Je la suis, ce même son s'échappant de ma bouche et nous décidons de chercher ensemble. Sur le chemin, j'apprends :

- son prénom, Ophélie;

- son âge, 19 ans;

- sa passion, lire;

- son talent, se perdre absolument partout;

- j'ai oublié la suite.

Elle  m'a raconté quasiment toute sa vie je crois, mais malheureusement pour elle, nous venons d'arriver devant son lieu de destination: un hôtel, je m'apprête à lui dire au revoir pour m'en aller lorsqu'elle se penche à mon oreille ;《Ça te dirait de monter avec moi ?》

Je m'écarte et cherche une preuve que c'est une blague, mais je ne trouve qu'un sourire aguicheur sur son visage, je me passe alors la main dans les cheveux, la dévisageant une minute et quelque chose me tire en arrière.

- Tu m'as manqué, bébé, annonce une voix familière.

Une paire de lèvres se lie à la mienne,

Leur goût me donne envie de vomir et
Son parfum me fout la nausée,

Ses paroles me reviennent en tête,

Je la repousse violemment et je pars ;

Alexia rit,

Une porte claque.

Tant pis pour Ophélie.

Cute, jealous and bad. [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant