3. Il a sûrement un dessein bien précis.

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J'émergeai lentement du sommeil, deux petits corps chauds blottis de chaque côté de mon corps. Je levai le bras pour me passer une main fatiguée sur le visage. Je fronçai les sourcils, peinant à rassembler mes pensées. J'avais tellement besoin de sommeil ! Que faisaient les enfants dans mon lit ?

« - Je ne savais pas que tu avais quatre enfants, Lottie... »

Je relevai la tête, les yeux écarquillés. Une silhouette était dans la chambre. Je plissai les paupières, et reconnus aussitôt la personne. La lumière filtrant à travers les rideaux m'y aidait. Je me levai, faisant inconsciemment attention aux enfants. Debout, je courus me jeter dans les bras de l'homme :

« - Geoffroy ! Que fais-tu là ? »

Il me serra dans ses bras, puis m'écarta pour embrasser mon front :

« - Je n'avais pas le droit de venir rendre visite à ma sœur ? »

Un sourire m'échappa :

« - Si, bien sûr ! Comment es-tu au courant ?

- Athénaïs. »

Son ton était plein de mépris.

J'entendis soudain du bruit derrière moi. Je me retournai, et vis Louis César remuer faiblement. Aussitôt, je vins m'agenouiller à côté du lit. Je levai le bras, lui caressant doucement le crâne, effleurant ses cheveux noirs. Il ouvrit les yeux, clignant des paupières. Son regard s'éclaira quand il posa son regard sur moi :

« - Charlotte ?

- As-tu bien dormi ? »

Il acquiesça aussitôt, et eut un petit bâillement. Il ferma les yeux, se retournant. Alors je me redressai, et vins agripper le bras de mon frère. Je le tirai hors de la pièce :

« - Laissons-les dormir. »

Je refermai doucement la porte. Mon frère soupira, d'un ton faussement déçu :

« - Et où allons-nous pouvoir nous asseoir ?

- Restons près de la chambre. S'il leur arrive quelque chose... »

Il me prit par la taille, se dirigeant vers la salle de jeu :

« - Eh bien, je ne te connaissais pas aussi sérieuse ! »

Je haussai un sourcil en le fixant, et il eut un ravissant sourire :

« - Très bien, je plaisante ! »

Il m'ébouriffa les cheveux. Comme toujours, je le repoussai en râlant :

« - Arrête Geoffroy ! Je n'ai plus six ans !

- C'est vrai que tu es devenue une belle jeune femme... »

Son regard était sincère. Je m'empourprai, baissant le visage. Je ne supportais pas les compliments, même venant de mon frère. Il eut la délicatesse de ne pas faire de remarques, me suivant silencieusement dans la salle de jeu. Je m'assis sur une chaise, il fit de même. Aussitôt, il me demanda :

« - Et depuis quand t'occupes-tu des enfants de notre sœur bien-aimée ? »

Il détestait lui aussi Athénaïs. Je répondis calmement :

« - Hier.

- Et comment t'a-t-elle convaincue ? »

Geoffroy n'était pas dupe. Je haussai une épaule :

« - Je n'ai pas eu le choix, et tu le sais très bien.

- Comment sont-ils ? »

Je ne pus retenir un sourire :

Deux sœurs pour un roi (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant