Je passais distraitement un doigt sur la table, ne sachant que faire. J'avais couché les enfants pour leur sieste quotidienne, et... Je me retrouvais seule. J'avais essayé de lire, mais je ne parvenais pas à me concentrer. Alors j'étais réduite à observer l'horloge.
La porte s'ouvrit dans mon dos. C'était sûrement Athénaïs, ou le roi. J'inspirai profondément, puis me levai et me retournai. Mais c'était Geoffroy. Il avait un grand sourire sur le visage, et un bouquet de roses dans la main. Je fronçai les sourcils, m'avançant vers lui :
« - Geoffroy ? Mais... Qu'est-ce que tu...
- Je te souhaite un très heureux anniversaire, Lottie ! »
Je m'arrêtai, ouvrant de grands yeux. Mon... Mon anniversaire ? Aujourd'hui ? Devant mon air stupéfait, mon frère soupira :
« - Ne me dis pas que tu as encore oublié... »
Ma mine coupable lui fournit la réponse. Il eut un sourire désabusé, mais s'avança vers moi pour me tendre les fleurs :
« - Tiens. Je sais que tu adores les roses. »
Je pris le bouquet, et humai le parfum délicat des fleurs. Des larmes me montèrent aux yeux. Brusquement émue, je me jetai dans les bras de Geoffroy pour le serrer contre moi :
« - Merci... Merci ! »
Il m'enserra dans ses bras en me soufflant à l'oreille :
« - Ne me remercie pas, Lottie. C'est normal. Après tout, ce n'est pas tous les jours que tu as vingt-quatre années... »
C'était vrai, j'avais à présent vingt-quatre ans... Et je n'étais pas mariée, ni même fiancée. J'éclatai en sanglots, heureuse et affligée à la fois. Je sentis mon frère me bercer doucement. Je relevai le visage vers lui en reniflant :
« - Je suis désolée, je... Je devrais être heureuse, mais...
- Mais rien. Tu n'as aucune raison d'être triste. Surtout que je ne suis pas venu avec qu'un bouquet de roses. »
Il m'écarta de lui, puis sortit de sa poche un petit paquet, qu'il me tendit :
« - Tiens. Ouvre-le. »
Je déposai le bouquet sur la table, puis pris le paquet. Je le soupesai discrètement. Il n'était pas très lourd. J'essuyai mes joues, puis ouvris mon cadeau. C'était un magnifique collier d'émeraudes. J'écarquillai les yeux, stupéfaite. Je levai la tête vers Geoffroy :
« - Mais... Tu...
- C'est pour compenser les cadeaux que ne te fait pas ton époux. »
Ma gorge se noua de tristesse. Et il dû s'apercevoir de ma peine, car il posa ses mains sur mes épaules pour me retourner :
« - Allez, je vais te le mettre. »
Je sentis la chaîne froide du collier sur ma peau, et ses mains effleurèrent ma nuque. Puis je le sentis s'écarter. Il me prit par le bras pour me faire tournoyer, m'arrachant un éclat de rire. Son regard noir me détailla, amusé :
« - Tu es magnifique, Lottie. »
Je me sentis rougir, alors baissai les yeux en murmurant :
« - Merci Geoffroy. Je... J'avisai alors les fleurs. Je vais chercher un vase. Je reviens vite. »
Je me retournai pour sortir de la pièce. Il y avait un vase dans ma chambre. Je m'y dirigeai d'un pas rapide, tout en faisant attention à ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller les enfants.
VOUS LISEZ
Deux sœurs pour un roi (Tome 1)
Fiction Historique1676, France La Marquise de Montespan rayonne à la Cour et dans le coeur du Roi Soleil. Pour s'occuper de ses enfants légitimés, elle décide de faire appel à sa sœur, Charlotte. Mais bien vite, le roi remarque cette jeune et délicate jeune femme...