18. Bon Dieu, tu trembles !

3.8K 304 43
                                    

« - Charlotte ? »

Je m'arrêtai de lire pour regarder Louis Auguste :

« - Oui, mon cœur ?

- Il n'est pas là papa ? »

Je soupirai, avant d'afficher un sourire :

« - Non, pas encore. Mais il a promis de venir vous embrasser, tu te souviens ?

- Oui... »

Il se tourna sous les couvertures. Je remarquai l'air attristé des autres enfants, alors fermai l'ouvrage pour leur sourire :

« - Voyons... Ne vous inquiétez pas. Votre père tient toujours ses promesses, n'est-ce pas ?

- Oui ! répondirent-ils tous en chœur.

- Alors il viendra, même si vous dormez. Et vous devriez dormir, il se fait tard. »

Docilement, ils remontèrent leurs couvertures. Je me levai du tapis pour les embrasser sur le front. Puis, je me dirigeai vers la porte. Sur le seuil, je déclarai doucement :

« - Dormez bien...

- Toi aussi ! »

Je sortis de la pièce en fermant doucement la porte. Il pleuvait toujours.

En souriant, je marchai vers la porte qui menait aux jardins. Il faisait encore suffisamment jour pour y voir. Et je n'avais plus d'obligation. En souriant, je sortis dans les jardins. Je sentis rapidement des gouttes mouiller doucement ma tenue, et ruisseler sur mon visage. Je levai le visage au ciel en fermant les yeux, et écartai les bras. J'adorais cette sensation de caresse. C'était comme si l'eau glissait sur moi. Je tournai sur moi-même en riant comme une enfant, et sortis un bout de langue pour goutter la pluie. Je faisais cela, lorsque j'étais enfant, avec Geoffroy.

Brusquement, un bras s'enroula autour de ma taille, et des lèvres se plaquèrent sur les miennes. Je rouvris aussitôt les yeux avec la ferme intention de résister, mais reconnus Louis. Alors j'enlaçai son cou en me pressant contre lui. La pluie se glissait entre nos bouches, donnant une saveur exquise à nos baisers. Il captura une dernière fois mes lèvres, puis rouvrit ses beaux yeux gris. Un sourire étira ses lèvres :

« - Si je m'attendais à vous retrouver sous la pluie, mademoiselle... »

Je ne pus m'empêcher de rougir en entendant son ton brûlant. Je haussai les épaules, essayant de me justifier :

« - C'est juste que... J'adore la pluie, et... Et voilà.

- Quant à moi, j'adore t'embrasser sous la pluie. »

Je levai un regard surpris vers lui. Il était si grand ! Je me sentais toute petite à ses côtés. Lentement, il se pencha pour m'embrasser de nouveau, tendrement. Je sentais mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine tandis que je répondais à ses baisers. Jamais nous n'avions fait plus que nous embrasser. Il respectait ma pudeur et ma timidité, ainsi que ma virginité. Il était patient, et aimant.

Brusquement, je frissonnai contre ses lèvres. Louis s'écarta de moi pour coller son front au mien :

« - Bon Dieu, tu es trempée ! »

Il me souleva dans ses bras sans effort apparent. Je me raccrochai à son cou en étouffant une exclamation de surprise. Il se dirigea à grands pas vers le château. Le nez contre sa veste trempée, j'eus un nouveau frisson. Il poussa la porte, et se dirigea aussitôt vers ma chambre. Il en referma la porte, puis m'assit sur le fauteuil. Alors qu'il voulait dégrafer mon corsage, je l'en empêchai avec des gestes saccadés, les joues rouges d'embarras et de panique :

Deux sœurs pour un roi (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant