20. Père aussi sourit toujours quand il te regarde...

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« - Lottie ?

- Oui, mon cœur ? »

Quittant un instant ses frères et sœur des yeux, je baissai le visage vers Louis-César, que je berçais dans mes bras. Il cligna lentement des paupières, bâilla, puis murmura :

« - Est-ce que tu aimes père ? »

Stupéfaite et paniquée, je balbutiai en cessant de le bercer :

« - Mais... Pourquoi donc cette question ?

- Parce que tu souris toujours quand il est là. »

Je me mordillai la lèvre, et essayai de trouver une justification plausible. Car si jamais Louis-César apprenait que... Que j'aimais Louis, et que lui aussi, et qu'il le répétait à Athénaïs... C'en était fini de moi ! Alors j'étirai un sourire crispé :

« - C'est parce que je suis heureuse qu'il vienne vous voir, mon cœur.

- Ah bon ? »

Il fronça ses petits sourcils, puis déclara avec un sourire :

« - Père aussi sourit toujours quand il te regarde... Alors qu'il regarde mère avec... Comme ça. »

Il plissa légèrement le nez, ce qui me fit rire. J'avais aussi remarqué que Louis regardait Athénaïs comme cela, mais jamais qu'il me regardait moi. Je sentis mes joues chauffer, tandis qu'une douce chaleur se répandait dans mon ventre. J'embrassai le front de Louis-César en murmurant :

« - C'est parce qu'il sait que je m'occupe bien de vous.

- C'est vrai. »

Le petit se tendit pour embrasser ma joue, puis se blottit dans mes bras :

« - Je t'aime vraiment, Lottie. Plus que père ne t'aime.

- Je n'en doute pas, mon cœur. »

J'embrassai son front, et continuai à la bercer. J'adorais cet enfant. Il était si délicat, si adorable...

J'entendis soudain des pas derrière moi, alors me retournai doucement. Louis s'avançait vers nous, un sourire aux lèvres. Je repensais aussitôt à ce que m'avait confié son fils, et me sentis rougir. Il s'assit à mes côtés, et aussitôt, Louis-César gigota dans mes bras :

« - Père ! On parlait de toi avec Lottie !

- Lottie ? »

Le roi leva son regard vers moi, amusé. Je bafouillai, troublée par l'intensité de son regard :

« - Oui, ce... C'est mon surnom, Geoffroy m'appelle comme cela. »

Il prit Louis-César dans ses bras pour l'embrasser, puis déclara :

« - Je préfère Charlotte.

- Et moi Lottie ! »

Louis eut un regard attendri pour son fils :

« - Je sais.

- Père ! »

Les autres enfants coururent vers lui. Je repris Louis-César tandis que ses frères et sœurs se jetaient dans les bras de leur père. Il les embrassa tous en riant, puis écouta attentivement Louise-Françoise, qui lui racontait en détail ses rêves de la nuit. Un sourire amusé m'échappa. Ils étaient adorables, tous. Je ne comprenais pas comment Athénaïs pouvait ainsi ne rien ressentir pour eux...

« - Charlotte ? Il serait temps de rentrer, qu'en penses-tu ? »

Je tournai la tête vers Louis. Il me fixait en souriant. Lentement, j'acquiesçai :

Deux sœurs pour un roi (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant