Je m'éveillai doucement, agréablement réchauffée. Louis avait été si gentil, si patient... Et je l'aimais tellement ! Je remuai un instant, avant de sentir un contact contre mon crâne. Louis ? N'était-il pas parti ? J'ouvris les yeux, mais reconnus le visage de mon frère. Il avait un sourire attendri aux lèvres, et m'embrassa le front avant de déclarer :
« - Cela fait bien longtemps que l'on ne dort plus ensemble... »
Je ne pus m'empêcher de sourire en répondant :
« - C'est vrai... Mais l'on n'a plus dix ans. »
Il s'allongea sur la couverture pour me caresser la joue :
« - Comment vas-tu, Lottie ? »
Je compris aussitôt ce qu'il voulait savoir. Il me demandait si tout se passait bien avec Louis. J'eus un léger sourire en me blottissant contre lui :
« - Je vais très bien. Louis est vraiment très gentil, doux, et... Patient. »
Geoffroy m'entoura de ses bras pour me serrer contre lui, et passa une main dans mes cheveux avec un sourire presque gêné :
« - Oh, donc... Vous n'avez pas... »
Je me sentis rougir avec force. C'était toujours difficile de parler de cela avec mon frère... J'enfouis mon visage dans son cou en secouant la tête. Il eut un souffle soulagé, resserrant son étreinte autour de moi. J'hésitant un instant, puis lui demandai doucement :
« - Et toi ? »
Sa main arrêta de me caresser les cheveux, et son ton surpris me parvint :
« - Moi ?
- Oui, tu... As-tu trouvé une... Une fiancée ? »
Une brusque jalousie m'envahit soudain, en pensant à la jeune femme qui allait épouser mon frère. Mais Geoffroy haussa une épaule :
« - Oh, non... Je... Elles ne m'attirent pas. »
Il semblait légèrement effrayé. Sa voix tremblait. Lentement, je tournai mon visage vers lui, et passai le doigt sur ses sourcils froncés :
« - Geoffroy ? Qu'est-ce... Te sens-tu bien ?
- N'as-tu jamais remarqué que je passais plus de temps avec mes amis qu'avec des jeunes femmes, Lottie ? »
Je lisais une peur infinie et une douleur dans ses yeux. Ne comprenant pas, je pris sa main dans la mienne pour presser ses doigts :
« - Et alors ? Tu as tout à fait le droit de préféré tes amis à des femmes qui ne se préoccupent que de leur apparence... »
Il ferma les yeux, comme s'il s'apprêtait à me dire quelque chose de difficile. Il soupira :
« - Lottie, je t'en prie... Réfléchis une minute. »
J'aurais pu me vexer, mais il semblait tellement appréhender quelque chose que je retins ma réplique. A la place, je murmurai :
« - Réfléchir ? Mais... Tu viens de me dire que tu préférais la compagnie de tes amis à... A celle des femmes... »
Je me tus, réalisant soudain ce qu'il essayait de me dire depuis le début. Et depuis quelques années, mais j'avais été trop stupide pour le comprendre. Je m'écartai de lui en plaquant mes mains sur ma bouche, cherchant dans son regard la confirmation de ce que je pensais. Tristement, mon frère acquiesça. Je balbutiai :
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Deux sœurs pour un roi (Tome 1)
Tarihi Kurgu1676, France La Marquise de Montespan rayonne à la Cour et dans le coeur du Roi Soleil. Pour s'occuper de ses enfants légitimés, elle décide de faire appel à sa sœur, Charlotte. Mais bien vite, le roi remarque cette jeune et délicate jeune femme...