27. C'est toi que j'aurais dû rencontrer en premier !

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Je me réveillai en sursaut, le cœur battant. J'essuyai mon front poissé de sueur, les mains tremblantes. Je reconnus, malgré l'obscurité, ma chambre. Ce n'était qu'un cauchemar. Lentement, je me rallongeai, avant d'aviser une silhouette dans mon lit. Louis ! Il dormait sur le dos, une main crispée sur le drap entre nous deux. Aussitôt, je me coulai contre son flanc. J'enlaçai doucement sa taille, et enfouis mon visage dans son cou. Je refermai les yeux, rassurée qu'il soit là.

Soudain, Louis frémit contre moi. Son bras enlaça ma taille, et caressa ma hanche nue. J'eus un frisson, et l'entendis rire doucement. Il remonta les draps sur nous deux, me demandant d'une voix lente :

« - Est-ce déjà l'heure de partir ?

- Non, je... J'avais juste fait un mauvais rêve. »

Sa main remonta pour caresser ma chevelure, et je sentis sa bouche se poser sur ma tempe. Il souffla contre ma peau :

« - Vas-tu bien ?

- Oui, merci. »

Il se cala confortablement, sans me lâcher, et sa main glissa jusqu'à mon ventre. Il caressa mon nombril de son pouce, laissant échapper un soupir presque triste. Surprise, je lui demandai doucement :

« - Qu'y a-t-il ?

- Aimerais-tu un enfant ? »

Son ton était douloureux. Aussitôt, je me libérai de son étreinte pour allumer la bougie. La lumière tremblotante envahit faiblement la pièce. Je retournai m'asseoir près de Louis, qui semblait attristé. Je pris son visage entre mes mains, inquiète :

« - Pourquoi me demandes-tu cela ?

- Parce que... »

Il secoua la tête, et se dégagea soudain pour se lever. Il passa sa chemise, avant de s'agripper les cheveux, comme en proie au désespoir. Paniquée, je me relevai rapidement pour me précipiter vers lui. Je l'enlaçai, le suppliant :

« - Louis, regarde-moi ! Je t'en prie...

- C'est toi que j'aurais dû rencontrer en premier ! C'est à toi que j'aurais dû faire ces enfants ! s'écria-t-il. »

Je plaquai aussitôt mes mains sur sa bouche, le cœur battant la chamade :

« - Ne réveille pas les enfants ! »

Il ferma les yeux, semblant être en proie à une profonde douleur. Aussitôt, je caressai son visage aux traits torturés :

« - Louis, ne dis pas cela... Tu ne peux rien changer.

- J'aurais dû m'apercevoir que ta sœur n'était qu'une pauvre égoïste ! J'aurais dû te remarquer plus tôt, au lieu de m'enticher d'elle ! J'aurais pu... »

Il semblait au bord d'un gouffre. Mon cœur se serra brusquement devant son désespoir. Je l'entraînai vers le lit. Il se laissa faire, mais je vis une larme rouler sur sa joue. Angoissée, je le fis asseoir sur le bord du lit, et agis sans réfléchir. Je grimpai sur lui, et le pris dans mes bras, comme je faisais avec Louis César ou Louise Marie Anne. Il s'agrippa aussitôt à moi, enfonçant ses doigts dans ma peau. Ses épaules commencèrent à tressauter. Et pour la première fois, je le vis pleurer. Ses larmes glissaient sur ma peau. Jamais je ne l'avais vu dans un tel état.

Je le berçai tendrement, comme s'il était un petit enfant, et lui murmurai des paroles apaisantes. Je ne savais ce qui avait déclenché cette crise d'angoisse et de remord, mais... Je n'aimais pas cela. Athénaïs avait été sa maîtresse, et nous ne pouvions rien y changer. Il fallait l'accepter.

Deux sœurs pour un roi (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant