Chapitre 32 : La revanche de Carter.

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     Un fracas métallique réveilla Eden. Voilà trois jour qu'elle était pendue par les mains à une vingtaine de centimètres du sol. Les cordages qui liaient ses mains lui brûlaient les poignets. Le premier jour, elle s'était tellement tortillée pour tenter de se libérer que les cordes lui avaient arraché de la chair, et maintenant, du sang séché s'était collé le long de ses bras. Eden se tenait tranquille, pour ne pas éveiller la douleur. De toute façon, elle s'était bien rendue compte qu'elle était épuisée et des courbatures dans les bras et le dos l'empêchaient de se mouvoir. Sa jambe brisée la torturait d'autant plus. Eden connaissait bien le lieu où elle se trouvait : la grande cave en-dessous de la villa de Carter. Cet endroit vaste, sombre et humide abritait des cachots pour les ennemis du grand chef yakuza. Aucune lumière extérieure ne pouvait s'infiltrer ici. Les sols étaient sales, parsemés de tâches de sang plus ou moins anciennes.

     Dans sa cellule, Eden croupissait dans le froid et l'obscurité. À chaque instant, elle se demandait si son corps n'allait pas se détacher de ses bras. Mais la douleur physique n'était rien comparée à la douleur mentale qu'elle endurait. Coupée du monde et de toute source d'informations, elle ne savait pas si Suga vivait encore. Elle se souvenait parfaitement de ce qu'il s'était passé trois jours auparavant. La douleur et la rage l'avait fait délirer si bien que sur le moment, elle avait perdu la mémoire. Mais à présent, chaque souvenir de ce funeste jour était clair dans son esprit. Et seule la haine lui permettait de survivre à présent. Eden détenait une rancœur tenace envers les Traqueurs qui avaient blessé peut-être mortellement son ami. Leur promesse ne valait rien.

- Achevez-moi ! Je vous en prie !

     Eden releva difficilement sa tête posée abaissée contre son torse. La plainte désespérée s'était échappée de la cellule voisine. Elle n'avait pas remarqué qu'elle avait un compagnon de torture. Selon l'intonation de la voix, il ne faisait aucun doute que c'était une fille. Mais le timbre plutôt rauque laissait envisager qu'il s'agissait d'une femme plus âgée. Une quarantaine d'années sûrement.

- Tuez-moi..., pleurnicha la femme avant d'être prise par une violente quinte de toux.

     Bien qu'affaiblie, Eden fut agacée par ce manque de courage. Peu importe la raison pour laquelle cette personne se trouvait là, il fallait qu'elle fasse preuve de dignité devant Carter. Cet homme était un monstre, certes, mais ses victimes avaient le devoir de garder la tête droite face à lui.

- La ferme, grogna Eden.

     Un petit cri étouffé résonna dans le sous-sol. La prisonnière fut aussi surprise qu'Eden de découvrir qu'une autre personne partageait la même souffrance. Au moins, cela leur retirait une douleur, celle de la solitude.

- Qui est là ?, demanda prudemment la femme.

- Une personne dans la même galère que toi, confessa Eden.

Un amour chez les yakuzas.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant