Chapitre ONZE - Celle que l'on Oublia, Vide d'Importance

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Partie II

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Partie II

Il prit une profonde inspiration.

Son dos solitaire se retourna avec lenteur, son sourire ayant disparu depuis longtemps déjà. Ses grands yeux bleus papillonnèrent, perdus, puis se fixèrent sur les airs moqueurs de la figure qui lui faisait face. Un joli visage, un ange maléfique, une aura meurtrière qu'il était impossible d'ignorer. Un moment. Un flottement entre les deux personnages. Ils se regardèrent, une tension palpable écrasant l'air de la pièce, s'observèrent, un défi muet était lancé. Chien et chat se faisaient face, aucun ne voulait céder sa place. Un moment, le silence s'éternisait, un instant, la Terre avait cessé tout mouvement. Encore, encore puis enfin, relâchement.

Elle soupira.

― Vous ne semblez pas très ravi de me voir, mon cher Prince, elle minauda.

En simple réponse, Moeron ferma ses yeux, fatigué, la lourdeur de la lassitude pesant lourd sur ses épaules. C'était comme s'il faisait face à un supplice. Il n'avait aucune envie de se tenir là, devant cette personne. Et pourtant.

― Votre perspicacité m'étonnera toujours.

Un rire flotta autour d'eux, les engobant d'une harmonie bien étrange. La jeune femme fit un pas, puis un autre et encore un autre, démarche d'une élégance incommensurable. En virevoltant, sa robe d'un pourpre foncé semblait voler autour de ses chevilles, laissant découvrir le blanc laiteux de sa peau. Perdu, Moeron la regardait pendant quelques secondes. Comme surpris par la beauté de la créature. Son charme lui serrant la gorge d'un étau bouillant, il remarquait ses longues boucles brunes, ce rideau aux reflets roux, éclat chatoyant, qui couvrait le sommet de sa tête et qui, à la moindre brise, prenaient leur envol. Des roses blanches, des perles, des cristaux, des pierres tombées du ciel s'étaient perdues entre ses fils comme pour mieux les sublimer. Un bref mouvement, elle était déjà devant lui et le couvrait de son parfum si particulier, si étrangement mystique qui lui collait à la peau ; cette odeur de sapin, un mélange de cannelle et de citronnelle, acide et sucré, si doucereux, la peur amère d'un amour qui éclot.

Elle était magnifique.

Et elle le savait. Débordant d'une confiance qu'on envie, elle lui souriait de ses lèvres rouges.

Une lueur malsaine dansait dans ses prunelles sombres.

Moeron déglutit, prit au dépourvu. Il lui lança un œil noir, sa mauvaise humeur étant revenue. Il grogna, crachant sa colère retrouvée :

― Arrêtez ça tout de suite.

Le sourire de l'autre ne fit que s'accentuer encore plus.

― Arrêter quoi ?

― Qu'est-ce que vous faites là ?

Il claqua sa langue, regrettant presque aussitôt son geste. Manquer autant de contrôle sur ses émotions devant elle était un signe de faiblesse évident qu'il ne pouvait se pardonner. Et, comme en réponse aux craintes intérieures du prince, l'intruse affichait désormais une mine satisfaite.

MAUDITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant