Chapitre 1

536 25 24
                                    

« Joe, je dois y aller. A ce soir ! criai-je en dévalant l'escalier comme une furie. J'embrassai mon grand frère juste avant de partir.

- A plus, tu as pris ton déjeuner ? Demanda-t-il juste avant que je franchisse la porte.

Je m'arrêtais net. Et me retournai lentement voyant mon frère tenant mon sandwich dans ses mains, mais ce qui attira mon attention fut la plaquette de chocolat qu'il dissimulait derrière son dos. La veille, il m'avait informé qu'il allait m'offrir un réconfort, a partir d'aujourd'hui. Enfin pour quelques temps. Comment ai-je pu oublier, je me le demande encore.

- DONNE MOI CE CHOCOLAT ! hurlai-je en me jetant sur lui. Retard ou pas je prendrais cette plaquette de chocolat avec moi, quitte à avoir quelques doigts dessus.

- Jamais Nomi, je souris à mon surnom. Du moins tant que tu ne me diras pas pourquoi tu sors toutes les nuits et revient parfois avec ce satane bouquet de fleur.

- Alors là, je suis vexée, en mettant ma main sur le cœur. Petit un, je ne sors pas toutes les nuits, c'est juste de temps en temps. Et tu sais bien que je vais juste au parc.

- Allez est un bien joli mot, je dirais juste m'introduire par effraction dans un parc au milieu de la nuit.

Je lui souris simplement, mon cœur battant la chamade. Je ne savais qu'il savait que je sortais le soir, enfin plutôt le matin.

- Et petit deux, le bouquet je l'ai acheté pour toi, parce que tu es mon frère PRÉFÉRÉ que j'adore, en chantant la fin d'une voix mélodieuse, haha faux !... Et aussi parce que je le trouve chaque fois devant la maison de cette vieille femme amnésique. Donc je me dis au lieu de le laisser au main d'une personne qui ne trouverait aucun intérêt à le garder, je préfère te le donner.

- Ça expliquerait le message « je vous aime tendrement Mylène, votre Jules de quatre-vingt ans »

Je rigolai simplement. Je regardai alors l'heure, et j'hurlais presque :

- Oh Mon Dieu !! je vais être en retard !

Je me précipitais hors de la maison, mais de nouveau, juste avant que je franchisse le pas de la porte Joe m'appela :

- Naomi, slow down. Tu as le temps, j'avais avancé ta montre et ton alarme. Etant donné que tu n'es jamais fichu d'arriver en avance.

- Argggg Joe, tu es sans aucun doute le frère le plus maniaque que je n'ai jamais vu. Je me demande comment tes patients font ? ils doivent camper devant ton cabinet ? sur ce, je te souhaite une bonne journée.

Je pris le sandwich et bien sûr le chocolat et m'en alla en sautillant, heureuse d'aller à l'école pour m'instruire et m'éclater comme une petite folle. (A lire avec BEAUCOUP de sarcasme)

- Passe le bonjour à Erika et à sa sœur, finit-il en rougissant. Il avait un coup de foudre de malade sur la grande sœur de Erika, elle aussi médecin.

- Tu la verras de toute façon. Allez bye !

- Attends ! Je devais te dire quelque chose mais j'ai oublié. Pas grave.... Ah si, ne fais chier a tes profs, s'il te plait. Au moins pas avec tous tes profs, les trois quarts c'est bon.

Au passage Joe est mon frère, il a vingt-quatre ans et travaille pour son propre cabinet comme médecin généraliste, il voulait faire une spécialisation en tant que cardiologue mais a préféré abandonné à la mort de nos parents lorsque j'avais onze ans fetant mes douze ans que dans quelques mois. Joe étant âgé d'alors vingt ans, a obtenu ma garde. Il était à l'université et après le décès j'avais déménagé dans une petite maison que nous partagions, pas loin de son campus. Ça faisait donc bientôt quatre ans je vivais avec mon frère. Il avait toujours été là pour moi, et je lui serai éternellement reconnaissante. Pendant les premières années suivant le drame, j'avais toujours l'impression que j'empêchai Joe de vivre sa vie comme il le méritait. C'était lui qui me réveillait (pas toujours de la manière la plus souhaitable), lui qui me préparait à manger. Bon, normalement a seize bientôt dix-sept, j'aurai du savoir comment on cuisine. Mais qui aurait cru que faire bouillir des pates aurait été aussi dangereux. Pas besoin d'être pompier pour avoir l'air courageux. Cuire des pates est déjà un exploit.

Moi, Folle? Mais Nan!! 🍕✔️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant