Chapitre 6: You Belong With Me

766 92 10
                                    

I'm the one who makes you laugh
When you know you're 'bout to cry.
I know your favorite songs,
And you tell me about your dreams.
Think I know where you belong,
Think I know it's with me.


J'étais chez Théo en ce moment, il m'avait invité à passer la soirée avec lui. Nous avions juste discuté et regardé la télé en mangeant une pizza. Nous avions souvent ce genre de soirée, à vrai dire. Je préférais mille fois ça, à une fête et il l'avait enfin compris. J'avais ignoré mes sentiments un certain moment, mais Théo et moi avions fini par en parler. Il avait dit qu'il était désolé, mais il semblait vouloir en dire plus. Je l'avais pardonné bien sûr, il avait fait tellement pire par le passée, je ne pouvais pas lui en vouloir pour une chose pareille bien longtemps. Notre film venait de s'achever, lorsque le garçon prit la parole.

- Tu ne veux pas rester dormir ? demanda-t-il, subitement.
- Pourquoi ? demandais-je, à mon tour, surprise par sa proposition.
- Parce que j'en ai envie, dit-il avec un sourire.
- Je croyais que tu aimais rester seul.
- C'est le cas, mais parfois, c'est triste, dans cette grande maison.

Les paroles de Théo me secouèrent un peu. Il avait une situation familiale compliquée, je savais qu'il avait des différents avec sa famille, d'où son comportement, impulsif et indifférent. Ses parents n'étaient presque jamais là, toujours au travail ou en voyage. Le garçon restait donc seul avec sa gouvernante. Je décidais de rester ce soir-là. J'envoyais rapidement un message à ma mère pour la prévenir que je dormirais chez Théo, avant de me lever et de me diriger vers sa chambre pendant que le garçon débarrassait les restes de nourriture. Je fouillais dans ses affaires afin de trouver quelque chose de décent, que je pourrais enfiler pour dormir. Je jetais mon dévolu sur un vieux t-shirt, suffisamment long pour cacher au moins mon derrière. Mais, étant moi, je réussis à faire tomber une boite de « je ne savais quoi » en tirant le vêtement de la commode. Je baissais les yeux pour voir trois préservatifs par terre et la boite les contenants. Je les ramassais, un petit sourire aux lèvres, ils étaient bien cachés pensais-je. J'examinais la boite, Théo s'amusait bien pendant son temps-libre vu le peu de préservatif qui lui restait, ce qui n'était pas vraiment étonnant.

- Tu veux qu'on les utilise ? demanda une voix, derrière moi.

Je n'avais même pas besoin de me retourner pour savoir qu'il affichait son fameux, petit sourire satisfait.

- Avec plaisir, plaisantais-je, sans vraiment plaisanter.

Le garçon se rapprocha de moi et reprit ce qui lui appartenait, de mes mains, toujours avec le sourire. Je ne pus m'empêcher de faire une remarque sur leur quantité.

- Dis, tu as une vie sexuelle active.

Il rit.

- Mouais, mais ne sois pas jalouse, me taquina le garçon.
- Je ne suis pas jalouse, moi aussi, j'ai une super vie sexuelle, mentis-je, avec un sourire.
- Bien sûr, répondit Théo, ne me croyant pas le moins du monde.

Après une petite discussion sur le néant qu'était ma vie sexuelle, et le plaisir que Théo éprouvait régulièrement le soir, je décidais de me changer avant de le rejoindre dans son lit. Je me glissais doucement sous la couverture, Théo était extrêmement près de moi, je pouvais sentir la chaleur qui émanait de lui et j'eus soudain des pensées très malsaines en regardant mon meilleur ami. Comme s'il avait compris, il recula, à mon plus grand regret. Théo était terriblement attirant et être près de lui, comme ça, ne me réussissait pas du tout.

- Jusqu'où tu irais pour moi ? demanda soudainement Théo, me ramenant à la réalité.
- Euh... Qu'est-ce que tu veux dire par là ? répondis-je, ne comprenant pas où il voulait en venir.
- Tu me pardonnes toujours, peu importe ce que je fais et j'en fais des choses... Je veux savoir jusqu'où tu peux aller. Quelles sont tes limites ?
- Mes limites ? J'en sais rien, je ne m'en fixe pas, je ne t'en fixe pas, expliquais-je. Tu le sais, non ? Je veux dire, tu sais tellement bien y faire avec moi que je me demande si j'ai vraiment des limites. Mais, pourquoi cette question ? Tu comptes me tester ?
- Non. J'aimerais juste éviter de les atteindre, dit-il en me regardant droit dans les yeux.

Théo me surprenait vraiment, sur ce coup-là. Pourquoi voulait-il parler de mes limites ? Ce garçon serait toujours un mystère pour moi.

- Vraiment ?
- Oui, vraiment, répondit-il, semblant sincère.

Je ne dis rien. Était-il en train de me dire que je comptais pour lui ? Ce n'était pas la première fois qu'il sous-entendait ses propos. Mais, c'était rare et Théo avait la fâcheuse habitude de se contredire. Il me dirait qu'il avait besoin de moi puis ne me parlerait pas pendant des jours. J'avais l'habitude, mais Théo était tellement contradictoire parfois.

- Je n'ai pas de sentiments, repris Théo. Je suis une espèce de coquille vide et tu le sais. Mais, parfois, j'ai l'impression de ressentir des choses, je ne sais pas si c'est vrai ou si c'est juste une illusion, expliqua-t-il, tout en détournant ses yeux des miens.
- Qu'est-ce que tu as l'impression de ressentir ? demandais-je, essayant de comprendre.
- Je ne sais pas. C'est juste que... Je sais que je te traite comme une merde parfois... Et je fais ça parce que je l'ai toujours fait, avec tout le monde. Mais, tu n'es pas tout le monde. [Prénom], je sais que tu restes parce que tu m'aimes. Mais, le truc, c'est que je ne pourrais jamais te donner ce que tu mérites... Et je ne dis pas ça parce que je suis un loup-garou et toi une humaine, ça ne sera jamais un problème entre nous, malgré mes parents. Je ressens quelque chose pour toi, mais ce n'est pas le genre de chose que tu veux. Tu veux plus et je ne peux pas te le donner. Tu comprends ?

Je ne savais quoi répondre. Entendre Théo me dire ça était vraiment la dernière chose à laquelle je m'attendais. Face à mon silence, il ajouta quelques mots.

- Je suis désolé, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. Mais, c'est juste que je ne le dis pas assez souvent. Tu comptes pour moi, même si ça ne se voit pas toujours et j'ai pensé que c'était important que tu le sache. Parce que les seules fois où je te le dis sont lorsque je te brise le cœur.
- Eh bien... C'est gentil de me faire part de ce que tu ressens de temps en temps.
- Ouais, en bref, même si je suis un connard, je tiens à toi. Tu es ma seule amie, [Prénom].
- Je tiens à toi aussi, dis-je avec un petit sourire que Théo me rendit, avant de changer de sujet.

Secrets (UA) ~ Theo Raeken et Nolan Holloway Où les histoires vivent. Découvrez maintenant