Vampire - Tome 1

Chapitre 8 : My love

Milford, Massachusetts, 1800 :

J'embrasse Kimberley avec passion. Ses lèvres m'avaient manqué, elle qui était partie rejoindre quelques jours sa famille, à Montréal.

Cela fait maintenant deux ans que nous flirtons, et nous sortons souvent en cachette pour nous retrouver. Nos parents seraient fous s'ils étaient au courant de nos escapades.

-Vous m'avez manqué, ma douce...
-Soyez raisonnable, monsieur de Milford !, dit-elle en riant.
-Votre bonne humeur est si communicative !

La belle m'embrasse amoureusement, puis s'écarte légèrement de moi, contemplant ma chambre.

-Cette demeure aussi, m'avait manqué.
-Voilà maintenant deux ans que vous vivez avec moi, Kim et, j'aimerai vous donner ceci.

Je me redresse, ouvre le tiroir de ma table de chevet et en sort une petite boîte en velours. Kimberley semble intriguée et surprise. J'ouvre le boîtier et lui présente une magnifique bague en argent.

-Voulez-vous devenir ma femme, mademoiselle Kimberley de Montréal ?
-Oui ! Je le veux, Sebastian de Milford !, annonce t-elle, tout en me tendant son annulaire gauche.

Je souris, et lui passe la bague au doigt. Elle la contemple quelques instants, avant de plonger son regard brûlant dans le mien.

-Et si on reprenait là où nous nous sommes arrêtés, monsieur de Milford ?

Je jette le boîtier au sol et embrasse ma future femme.

Chatham, New Jersey, 2017 :

-Je l'ai ensuite épousé le 6 novembre 1800.
-Je m'en rappelle, Sebastian. J'étais là.
-Tout était parfait. Je l'aimais tant.
-C'est du passé. D'accord ? Tu l'as dit toi-même ! Tu dois arrêter de penser à Kim et à ton humaine, Maya.

J'attrape le col de Laura et la soulève de quelques centimètres. Ses pieds effleurent l'herbe.

-Mais c'est différent, cette fois-ci ! Je ressens des choses incroyables lorsque je la vois ! Son rire, ses cheveux, ses yeux, son odeur, ses...
-Tu t'égares, là, me coupe Laura.
-Peu importe ! Ce que je veux dire, c'est que c'est la première fois que je ressens un truc comme ça ! J'ai toujours vécu dans la haine et le malheur. Mais aujourd'hui...
-C'est différent, et elle est différente de Kim. Bon point, tu as retrouvé ton humanité grâce à elle. Je savais qu'en te forçant tu retrouverais tes sentiments. Je suis fière de toi.

Mon regard devient noir. Mes émotions revenues, je peux maintenant exprimer la joie, mais aussi la colère.

-Tu as ruiné ma vie !
-Non, j'ai juste exaucé ton plus grand souhait. Je t'ai rendu immortel, comme tu me l'as demandé.
-Tu n'avais donc rien compris.

Milford, Massachusetts, 1801 :

-Je l'aime tellement, Laura ! C'est si fort, que j'en ai le souffle coupé lorsque je la vois, expliquai-je.

Laura reste muette, mais attentive. J'aime beaucoup me confier à elle. Elle est comme une épaule sur laquelle je peux me poser.

-Je pourrais vivre à ses côtés pour l'éternité.

Mon amie me regarde plus intensément, cette fois.

-Que voulez-vous dire, par là ?
-Je veux vivre avec elle pour toujours, comme dans un rêve où il n'y aurait pas de réveil. Nous vivrons heureux et aurons des enfants, qui eux aussi ne mourrons pas, et ainsi de suite...
-Mais vos proches mourront de vieillesse, sous vos yeux !
-Je ne veux être qu'avec elle, le reste m'importe peu, Laura.

Son regard devient alors sombre, déterminé.

-Et si je vous disais que je pouvais le faire, que diriez-vous ?
-Alors donnez moi cette potion ou cette chose !
-Ce n'est pas une potion...
-Alors qu'est-ce donc ?

Elle regarde son poignet. Que veut-elle faire ? Soudain, elle croque à son avant-bras, et laisse son sang couler dans une tasse en porcelaine.

-C'est le seul moyen. Buvez, Sebastian.

J'attrape la tasse, naïf, et bois quelques gouttes avec une mine de dégoût.

-Ensuite ? Que faut-il faire ?

Rapidement, elle attrape ma nuque et me la tort. Je tombe au sol, inconscient. Laura m'a ôté la vie, ce soir-là. Le 5 juillet 1801. Mais elle ne savait pas que quelqu'un l'avait aperçu, ce soir là.