Sebastian est un vampire sanguinaire et sans âme.
Son seul but ?
Tuer un maximum d'innocents en les vidant de leur sang. Il a fait taire ses émotions et n'a plus aucune humanité depuis bien longtemps. Mais tout change alors qu'il s'attaque à une no...
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Cela fait maintenant quelques mois que j'ai emménagé à Chatham et, à vrai dire, je m'y sens plutôt bien. Tous les soirs, je reste caché dans la lisière de la forêt, près du lycée, attendant que mon humaine sorte de l'établissement. Lorsqu'elle est à l'extérieur, je la contemple quelques secondes. Ses longs cheveux bruns et ses yeux verts font une parfaite combinaison. Toujours bien vêtue, elle longe le lycée, rentrant chez elle.
Parfois, la nuit, je lui rend visite. Oui, je sais où elle habite. Vers trois heures du matin, je suis dans sa chambre, et je la regarde dormir. Elle est si belle.
Mes sentiments grandissent de jours en jours. Ils me tenaillent. Je ne peux les contrôler. Avoir un contact avec l'humaine peut me faire du bien, alors c'est décidé. Demain, j'irai lui parler.
*
Ressemblant à un homme d'une vingtaine d'années, je me vois mal m'inscrire à ce lycée. Il faut que je trouve quelque chose d'autre...
Il est dix-huit heures... Il faut que j'y aille ! J'utilise mon don de rapidité pour arriver en avance au lycée. En quelque secondes, je remarque mon humaine parler à ses amies. Elle rigole. Son rire est si beau et communicatif...
Alors qu'elle s'éloigne de ses proches, mon adrénaline monte. Comment l'aborder ? Je me cache alors derrière un immeuble, dans une avenue. Malheureusement pour moi, elle tourne là où je suis et je croise son regard émeraude. Je suis pétrifié. Pourquoi passe t-elle par ici, précisément aujourd'hui ?
Je sens son cœur battre très vite. Laura m'a expliqué que dans ces conditions, soit mon humaine ment, soit elle a peur, ou alors elle ressent de l'excitation. Je pense qu'elle panique.
-Euh... Comment connaissez-vous mon nom ?
Je regarde partout autour de moi, je pourrais simplement l'hypnotiser et... Non ! Je dois trouver une autre alternative... Et vite !
-Sur la bretelle de ton sac, il y a un prénom, j'ai pensé que c'était le tien.
Je suis le maître des bobards ! Elle regarde sa bretelle, et souffle.
-Excusez-moi, j'ai cru que vous étiez un psychopathe !, avoue t-elle, en rigolant. -C'est moi, j'ai du vous effrayer... Mon nom est Sebastian, enchanté ! -Enchantée. -Et bien, que faites-vous ici, dans cette ruelle ? -Je rentre chez moi, elle replace un mèche de ses cheveux derrière son oreille. Et vous ? -On peut se tutoyer, non ? Cela facilitera la conversation.
Elle semble surprise de ma spontanéité et mon manque de tact. Il est vrai que cela fait plusieurs siècles que je n'ai pas accosté une fille, sans vouloir lui arracher la gorge juste après.
-Oh... D'accord ! -Je suis nouveau dans cette ville et complètement paumé... -Se paumer ici ? Dans cette petite ville ?, dit-elle en riant.
Je hausse les épaules et porte la paume de mes mains vers le ciel.
-Je suis nul en orientation.
Elle me fait un signe de tête. Je sens alors que notre échange va continuer encore quelques minutes, ce qui me fait plaisir. Pourtant, je cache cette part de moi.
-Je vais t'aider, suis-moi et dis-moi où tu habites.
*
Je connais ce chemin par cœur. Nous avons marché environ dix minutes pour arriver devant ma demeure.
-C'est là où tu habites ? -Oui. -Ce manoir est très beau. J'aime beaucoup ce style de maison, avoue t-elle, gênée.
Je la contemple, tandis qu'elle baisse les yeux. Ma main vient caresser doucement sa boucle d'oreille.
-J'aimerai te revoir, Maya.
Elle relève des yeux pétillants vers ma direction. Ses joues sont rougies et elle semble bégayer.
-Oh, et bien...
Elle réfléchit, et ouvre grands ses yeux, heureuse d'avoir trouvé un moyen de me revoir.
-Il y a une fête, dans quelques jours, près du lycée. Tu viendras ? -Pourquoi pas.
Son sourire en dit long. Notre rencontre semble si naturelle, que j'ai l'impression de redevenir un humain. Mais mon côté vampire me chuchote que ma vraie nature va ressurgir.
-Bon et bien, à la prochaine, Sebastian ! -À très bientôt, Maya.
Nous nous séparons devant la grille du manoir, tandis que le ciel se couvre et les grondements du tonnerre commencent à se faire entendre.
