19. Où je suis avec lui

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"C'est pas trop dur ?, demande Elliott.
-Si. J'ai trop de travail."

Tu parles, elle passe ses journées avec ses amis !

"Il me faudrait bien un passe-temps, ajoute ma sœur avec un clin d'œil.
-Je peux m'en occuper si tu veux."

Ok, c'est trop. Je me casse. Je ne suis pas en colère, qu'on soit clair, je m'en vais juste comme si de rien n'était et je les laisse flirter et faire leurs cochonneries ensemble.

Je sens quelqu'un qui me suit derriere mais je ne me retourne pas pour vérifier. Je sais que c'est Elliott. Je marche juste. Même si ca me rassure énormément après l'épisode de la nuit où je devais rencontré mon inconnu connu. Si il ne m'avait pas suivi je pense que je ne serais pas aller bien loin.

J'arrive dans un parc toujours avec lui derriere. Il s'est rapproché mais n'a pas oser me dépasser ni me faire face. Je continue ma promenade plus lentement en regardant le ciel qui commence à s'assombrir.

Apres que le soleil se soit couché, je décide à m'assoir sur un banc. Il est très froid. Je me les gèle... Il fait de même au bout. Il se rapproche petit à petit tout en me regardant. Moi je fixe le sol à qui je donne de petits coups de pied.

Une fois qu'il me touche, je me décide à lever la tête vers lui. Ses yeux expriment de la culpabilité et une pointe de tristesse. Il est éclairé par un lampadaire. Je peux voir que le vent a fouetter ses cheveux mais il reste beau. Je me demande même s'il ne l'est pas plus. Mais qu'est ce que je raconte ?

Il passe son pouce sur mon visage pour essuyer des larmes, mes larmes. Ces perles d'eau qui expriment tant de douleur. Ces gouttelettes qui peuvent faire ressentir aux autres toute la tristesse que nous ressentons.

Il prend mes mains et je ne l'en empêche pas car je suis frigorifiée donc un peu de chaleur humaine ne me fera pas de mal.

On se regarde toujours. Il continue de me réchauffer tout en enlevant ce qui peut couler de mes yeux, celles qui persistent à sortir.

Il murmure juste "je suis désolée". Je ne sais pas quoi faire. Je serais tenté par le fait de l'excuser mais est ce que j'ai vraiment quelque chose à lui pardonner ? Ce moment est en quelque sorte gênant...

"Pourquoi ?, je demande.
-Pour tout, répond il simplement.
-Tu n'as rien fait de mal après tout, on ne sort pas ensemble."

Son visage se décompose. Zut, pourquoi j'ai dit ça ? Je m'empresse de reprendre :

"Pardon, ce n'est pas ce que je voulais dire. Je... Je veux dire... Euh...
-Je sais.
-Je ne te ferrais jamais de mal."

Qu'est ce qui se passe ce soir ? C'est je dis ce que je veux quand je veux ? C'est la fête ? Va falloir que j'arrête de parler parce que là je ne fait qu'empirer la situation. Il va se faire des idées. Et surtout la gêne s'empire.

"Moi aussi. J'aime beaucoup ton nouveau look.
-Merci.
-Avec les feuilles dans les cheveux je trouve que ca donne un petit côté femme des cavernes."

Je lui donne une tape et il tombe en arrière. Il ne bouge plus.

"Elliott, réponds ! Elliott."

Je lui donne des calques mais toujours aucun signe de sa part. Sa tete à heurtée le sol mais au point de le faire mourir ?

"J'appelle une ambulance."

Paniquée je prends mon portable mais une main m'attrape le poignet. Je le regarde. Il sourit comme un enfant, heureux de m'avoir fait flipper.

"T'es chiant."

Il se relève et se rassoit. Je me mets devant lui, les bras croisés contre ma poitrine. Il me tend ses mains mais je n'en fait rien alors il me prend les miennes. Il lève la tête pour me regarder et sourit faiblement.

Comment résister a quelqu'un comme lui ?

Il me fait assoir sur ses jambes sur le côté, mes jambes pendantes, mes pieds touchants à peine le sol.

Sa main droite me tenant les miennes et son bras gauche m'entourant en passant par mon dos pour atteindre mon épaule gauche.

Une fois calmée, il ose me poser une question avec une pointe d'humour toujours, ce n'est pas lui sinon !

"Pourquoi tu étais comme ça tout à l'heure ? Tu tiens tellement à moi que tu t'es mise à pleurer ?"

Je prends une profonde bouffer d'air et pour me donner confiance il me sert plus contre lui.

"Quand j'étais petite, mon père trompait tout le temps ma mère. Elle ne le savait pas et ne le sait toujours pas mais nous on le voyait avec ses conquêtes. Il nous donnait des cadeaux qu'on trouvait super bien alors on se taisait. Il achetait notre silence en quelque sorte. On était petit, on était naïf mais jamais je n'aurais dû me taire. J'ai l'impression d'avoir trahi ma mère et maintenant c'est trop tard. Elle ne me croira pas : mon père niera et ma sœur ne me soutiendra sûrement pas parce qu'elle est la chouchoute de papa. Et maintenant je ne peux presque plus regarder dans les yeux ni mon père, voyant tout ce qu'il fait, ni ma mere, car la culpabilité vient me ronger. Et te voir flirter avec ma sœur, ça m'a fait penser à cet episode de ma vie."

Je n'avais encore jamais raconté ca à part à Loraine qui connaît évidemment tout. Elle m'avait dit "c'est pas ta faute" et toutes les phrases que les gens sortent dans ce genre de situation, mais lui se contente de me serrer dans ses bras qui sont rassurants. Je m'agrippe simplement à son cou en retour.

Mon inconnu connuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant