Oasis D'amour

Mascarade

Chaque fois que je pense que tout va bien, il se passe quelque chose, je finirai par être superstitieuse. Je dirai de ma vie amoureuse, qu'elle dandine sur un pied. Par contre je me sens plus épanouie dans ma vie professionnelle.

Mes carrières ne me laissent plus assez de temps, pour jouer à la femme au foyer, mais je n'ai pas le courage de sacrifier une comme me l'a suggéré Illan. Je suis désormais habituée à cette vie que je trouve palpitante.
Participer aux galas de bienfaisance pour récolter des fonds, être sous le feu des projecteurs est encore plus excitant que mon travail à DBM. J'évite quand-même que cette vie me rende prétentieuse, dans ce métier rien n'est acquis.

Illan ne cesse de m'accabler de reproches. Au fond il aimerait que je laisse tomber le mannequinat à la fin de mon contrat à M. Je le sais possessif mais là ça tourne à l'obsession. Si ce n'est pas le styliste qui me colle trop, c'est le photographe qui me déshabille du regard ou des admirateurs impertinents. Quand je l'écoute, j'ai le sentiment d'être un objet exposé à la vue de tous. C'est peut-être sa stratégie pour que cette vie finisse par me soulever le coeur.

De toute façon, j'ai largement ce qu'il faut pour investir dans l'immobilier comme prévue. Je compte rendre une petite visite à monsieur Duran, et j'en profiterai pour lui demander que faire des affaires de Joyce. Ça fait six mois qu'elle nous a quitté, pourtant ses affaires sont toujours, telles qu'elle les avait laissées. Je n'ai touchée à rien malgré les recommandations de mon psychiatre.

Chaque soir depuis une semaine en rentrant, j'appréhende une dispute. Ça finira par arriver j'en suis consciente. Il m'arrive souvent de rentrer à vingt deux heures sollicitée par M, pour soit un dîner d'affaires, soit pour faire des essayages aux studios. C'est embarrassant de le laisser préparer le dîner, mais ça ne va durer qu'un an. Des dîners je lui en préparerai toute ma vie, alors il s'en remettra.

Je trottine lasse vers la chambre. Tout est calme, Illan n'est pas rentré du service. Je me fais couler un bain bien tiède, et m'allonge dans la baignoire. La vapeur de l'eau pénètre mes pores, la senteur des huiles induite dans l'eau détend mes nerfs. J'aime ce que je fais pourtant les soirs en rentrant à la maison je me sens courbaturer. Quinze minutes après je mis mon peignoir et me dirigeai vers la cuisine pour réchauffer le reste du dîner laisser au frais hier.

C'est la première fois que je dîne seule, mais je suis trop épuisée pour l'attendre. J'ignore s'il va rentrer, on n'a vraiment plus le temps de discuter.

Le bruit de clef introduite dans la serrure attira mon attention. Il est rentré une demie heure après, je doute que ce soit le boulot qui l'ait retenu.

- Bonsoir...

Il déposa son trousseau de clés sur un tabouret et s'assied sur un autre en face de moi. Je le dévisage espérant y lire du mécontentement, mais il ne laissa rien paraître.

Bonsoir Ishane me répondit-il sèchement.

- C'était le bureau ou...

Je fais exprès de ne pas finir ma phrase espérant qu'il me donne une réponse mais il se sert un verre de vin évitant de croiser mon regard.
Un silence pesant s'installa dans la cuisine.
J'eus envie de pousser ma curiosité mais me retins. Je ne prendrai pas le risque de me faire disputer ce soir. Il le fera demain s'il en a envie,au moins je suis rentrée avant lui.

Je n'en ai sincèrement pas envie, mais je compte vérifier si je me fais des idées ou pas. Il ne me touche plus depuis deux semaines, je me demande s'il n'a pas retrouvé une de ses anciennes amies. J'attendis qu'il finisse de prendre son bain, et enlevai délicatement mon peignoir devant lui, feignant de ne pas constater sa présence, puis je portai la nuisette que Tessa m'a fait livrer ce matin. J'étais certaine qu'il réagira mais rien.