Non-Sens

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Je suis rentrée une demie heure plus que prévue. Qu'est-ce qui m'a pris de lui dire que je ne ferai pas plus de deux heure?
Il m'a en fait demandé de lui envoyer l'adresse de l'appartement pour la recevoir ici.
Je lui ai dit que ce serait pour une prochaine fois. Que je reviendrai plus vite qu'il ne le pense.
Malheureusement j'ai pas vu le temps passer. Je suis totalement conquise. Joyce est drôle, et sympathique. J'ai eu le plaisir de la regarder causer joyeusement. Ses lèvres bougeaient sensuellement, et je ne compris pas mon envie de les embrasser.
Les femmes sont comme moi et je ne suis sensée ressentir une quelconque attirance que pour le sexe opposé. Je n'ai jamais ressenti plus qu'une simple amitié pour elles. Alors pourquoi elle ne me laisse pas indifférente, est-ce de la fascination? Elle a quoi de particulier alors que je ne suis pas une homosexuelle. Je n'ai rien contre eux,  mais il est certain que je ne le suis pas. Il suffit de me voir me fondre comme du sucre quand il me fait l'amour pour le savoir.

De retour chez moi, je cherche mon trousseau de clés dans le sac en vain. J'appuie la sonnette, attends qu'il vienne m'ouvrir.
La porte s'ouvrit, Ian est visiblement mécontent avec la mine qu'il fait. Qu'est ce qui peut l'irriter?

- Coucou chéri, tout va bien?

Il s'avança au salon sans répondre.

Je n'insiste pas non plus. Je me rends à la cuisine pour me laver les mains. Je constate qu'il a chauffé le tchep et a même dîner. Ça doit être sérieux pour qu'il dîne sans moi.

Une douche me fera du bien.
Ian regarde la télé, ignorant toujours ma présence.

Je prends mon bain en pensant à ma soirée. Un tendre sourire étire mes lèvres, quand l'image de la belle dame me vint à l'esprit. Elle doit aimer prendre des risques. Une moto n'a rien de rassurant. Mais elle m'a confiée qu'elle se sent vivante sur sa moto.

Ma journée a été longue, je ne sens plus mes pieds. Je répond à l'appelle du lit, et me mis sous la couverture. C'est relaxant d'allonger son corps sur un matelas.

Je combats le sommeil, les paupières lourdes. Ian se fait désirer ce soir. Ce laps de temps relativement court passer dehors suffit-il pour le mettre en courroux ou il s'est passé quelque chose à mon absence ?
Il ne m'impose pas souvent le mutisme dans lequel il s'enferme quand il est embarrassé. Peut-être que cela n'a rien à voir avec moi.
J'ai de plus en plus du mal à résister à morphée qui commence par me bercer. Je suis tiraillée entre deux mondes.

La porte de la chambre s'ouvre et Ian se déshabille avant de se mettre au lit. Je ne peut faire flèche de tout bois, pour être au parfum. Je n'ai plus assez d'énergie ce soir. Quand il me mettra dans la confidence, nous en parlerons.
Nonobstant, je décide de lui raconter ma soirée. Après mon récit, il me dit qu'il est désolé que DBM ne m'ait pas laissé une chance de faire mes preuves.
J'hésite un instant ne sachant pas si ma question est opportune.
Je ne dormirai pas sans savoir et il en est conscient sans doute.

- Mon ange qu'est-ce qui ne va pas?

Un long soupir répond à ma préoccupation. Mais je l'ignore, puis reformule ma préoccupation.

- Tu es distant depuis que je suis rentrée. Alors explique moi.

Il ne dit toujours rien, glisse ses doigts sous le tissus qui couvre mon buste, dessine de petits arabesques sur ma peau. Ses doigts chatouillent mes lèvres, se déplacent avec légèreté sur ma poitrine montant en moi la température.

Je sombre doucement quand sa voix me réveille.

- Ana, est ce que je t'étouffe?

Sa question est d'une aberration déconcertante, que l'envie de dormir me passe.

Je pris une gorgée d'eau et reposai le verre sur la table de nuit.

- Illan tu t'entends parler?
Pourquoi penses tu que c'est le cas?

Évite de répondre à ma question par une autre et répond moi.

J'étais disposée à l'écouter mais sa question n'a pas de sens. Je me recouche et lui souhaite de bien dormir parce qu'il est sans doute fatigué. Seul un esprit fatigué peut pondre de pareille réflexion.

Quelques minutes plus tard, ayant perdu tout envie dormir, je repense à sa question cherchant dans ma mémoire,si j'ai eu une réaction qui l'aurait poussé à en arriver à cette conclusion. 

Il revient à la charge constatant que je ne dors pas.

- Nous passons très peu de temps ensemble. Il arrive qu'un week-end sur deux je m'enferme au bureau pour travailler. C'est pour pouvoir profiter pleinement des week-ends avec toi, que je ne sors pas avec mes amis. Aujourd'hui bien qu'il ait été agréable de jouer au golfe avec Adriaan, la journée à été trop courte. Tu as préféré passer la soirée avec ton amie. Je veux donc savoir si je t'étouffe pour que tu en viennes à tout prix à chercher des prétextes pour que je sorte ou pour que toi, tu sortes.

Je n'en reviens pas. Comment un homme aussi mature que lui peut débiter autant d'absurdités ? Faut-il discuter de ça cette nuit?
Je ne sais comment m'y prendre sans touché à sa soudaine  susceptibilité.

- Dans une semaine, tu as cinq jours pour faire ce que tu veux ana, et si tu m'accordais les deux restants?

Je le comprends, mais je n'ai plus les idées claires pour qu'on ait cette discussion. Mes doigts caressent tendrement sa joue, je dépose un baiser sur ses lèvres en lui promettant qu'on reviendra sur ce sujet.

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