Oasis D'amour

À la dérive

Elle me pousse à bout, je n'y arrive plus. Deux mois, et rien n'a changé. Elle a tout fait pour que je ne l'accompagne pas chez son gynécologue. J'ignore si on aura une fille ou un garçon. Ce n'est pas pour être méchant mais j'ai l'impression qu'en cassant la pipe, elle a emportée ma femme avec. Comment peut-on détester une morte?
J'en suis venu à découcher, je l'avoue ce n'est point l'idée du siècle, j'en suis pas fier.

Mais quelle ne fut pas ma surprise en la voyant passé l'aspirateur à cinq heures du matin.
Elle a toujours du mal à dormir je pense. Quand est ce que tout ce mélodrame prendra fin? Je me souviens encore de notre dispute. Je suis selon elle responsable de sa situation avec Joyce.

Si je n'existait pas, si elle n'était pas plus préoccupée à penser à nous, elle aurait sans doute passer les derniers instants de Joyce à la rendre heureuse. Ce sont des mots qui ne s'oublient pas. Je sais qu'elle ne pensait pas vraiment ce qu'elle a dit. Elle est chagrinée, et c'est sa façon de gérer la situation, trouver un coupable à ses maux.
Pour ma part je ne me résigne pas, je suis fou de cette femme.

À plusieurs reprises j'ai essayé de discuter, mais elle est toujours sur la défensive. Toutefois ça n'excuse pas mon comportement. J'étais bourré, une chose entraînant l'autre, je me suis retrouvé le lendemain dans le lit de tasha. Natasha a été une amourette de lycée, je l'ai revue ce soir au bar de l'hôtel où je suis descendu en quittant la maison. Je vais devoir garder ce secret à jamais si je tiens à sauver notre couple.

Ishane n'hésitera pas à partir quand elle l'apprendra. Elle ne comprendra pas que c'était juste charnel, encore moins que je n'avais pas les idées claires après notre dispute.
Après mon forfait tout ce que je voulais c'est rentré chez nous, et lui demander pardon. 

Toutes ses résolutions ce sont envolées quand je l'ai vu passé l'aspirateur. J'ai eu honte de l'avoir trompé avec la première venue, et me dirigeai fuyant son regard dans la chambre. Elle ne le méritait pas. On s'est dit des mots blessants, certes ce n'était pas une excuse pour ce que j'ai fait. Je l'aime et quoiqu'elle dise ou fasse je l'aimerai toujours.

L'aspirateur était tellement bruyant que j'eus du mal à m'endormir. C'est dimanche, normalement l'agence d'entretiens envoie son personnel, alors pourquoi elle passe depuis une demie heure cet aspirateur qui commence par me taper sur les nerfs.
N'en pouvant plus je me dirigeai au salon pour éteindre l'appareil.

Son visage exprimait la rage, c'est étonnant qu'elle puisse rester aussi belle même enragée.

- Tu étais où Illan?

Me demande t-elle fulminante.

- Ça t'intéresse? J'aurais peut-être prévenir s'il y avait quelqu'un qui s'en souciait.

Ce n'est pas la meilleure manière d'éviter de jeter de l'huile sur le feu mais je n'ai pas pu m'en empêcher...
Elle s'assied de tout son poids sur le canapé, prenant son visage dans ses mains.

- Je me suis inquiétée figures toi. C'est la première fois que tu ne dors pas à la maison. Ton téléphone était éteint, tu aurais pu me prévenir.

J'ai voulu m'approché, et la prendre dans mes bras, malheureusement les images de moi et Natasha me reviennent à l'esprit. Je me retiens, c'est idiot mais je me sens sale, depuis que je me suis réveillé dans ce lit.

- Ishane ça ne peut plus continuer, je n'en peux plus...

C'est à mon tour d'écraser mes fesses sur le canapé lui faisant face.

- Stp secoue toi, il est temps sinon on fonce droit dans le mûr ana. À moins que c'est le but, tu veux peut-être partir, et tu ignores comment le dire parce que tu te sens redevable...

Elle me fixe les yeux écarquillés en mordillant sa lèvre inférieure.

- Tu était où cette nuit?

Je n'éviterai sans doute pas cette question. Mille excuses tourbillonnent dans ma tête mais je décide de ne pas trop m'éloigner de la réalité.

- J'ai erré à la plage, et aux environs de vingt heures j'ai pris une chambre à l'hôtel.

Elle passe les doigts sur son visage et se leva sans rien dire.
Elle essaie encore de feindre cette discussion mais elle est inévitable.

- Assied toi Ishane

Mon ton se fait ferme et autoritaire, ce qui eut l'effet escompté.

- Je ferai mes valises dans la journée...

Mon coeur se mit à battre exagérément dans ma poitrine. Mes yeux me piquent, je relevai la tête pour qu'elle ne me voit pas dans cet état.
Je frotte mes mains ne sachant plus quoi faire.

- Ana tu peux rester, je m'installerai à l'hôtel le temps qu'on trouve une solution.

- Non ne t'en sens pas obliger. J'irai à l'appartement de Joyce.

Joyce... Joyce... Encore Joyce.

- Hum! Est ce que c'est une pause que tu veux ou...

Elle hausse les épaules.

- Je veux savoir où nous en sommes Ishane.

Santo cielo! Je n'ai qu'une envie, lui faire l'amour. C'est pénible de ne pas la toucher durant huit semaines. Au début elle se laissait câliner, mais m'empêchait d'aller plus loin. Au fil des  jours, elle restait de marbre, ce qui a finit par me décourager. C'était offensant de voir qu'elle n'était plus réceptive.

- À toi de me le dire Illan, c'est toi qui en a marre.

C'est encore ma faute ce qui nous arrive.

- Je n'ai pas besoin de réfléchir, par contre toi tu sembles perdu depuis sa mort. Il te faut de l'aide tu ne penses pas?

- Une larme solitaire tombe sur sa joue. Ça fait mal de la regarder s'autodétruire impuissant.

Elle trottine vers moi, s'agenouille en posant sa tête sur mes cuisses.
Je la laisse se libérer de ce chagrin qui devenait malsain pour notre relation, caressant tendrement ses cheveux...

Ana... soufflai-je entre mes dents, l'aidant à s'asseoir. Je caresse ses joues, collant mon front au sien. À peine nos lèvres s'effleurent qu'elle gémit.

L'entendre gémir m'a manqué...

Mes doigts caressent son cou, se glissent dans ses oreilles. Je mordille ses lèvres, les capturent savoureusement. Son haleine de menthe m'a manquée.

Essoufflé je niche ma tête au creux de son cou, pour m'enivrer de son odeur.

- Pardon Ian. Je n'ai pas voulu tout ça.. Je ne pensais pas ce que j'ai dit hier, c'est ma faute .

Comment lui faire comprendre qu'elle n'en est pour rien?

- J'ai lu la lettre de Joyce ana...
Relie la calmement, et tu verras que Joyce savait que l'aimes.
Cara tu me manques, prend rendez-vous chez le psychologue que Matt t'a recommandé. Fais toi aider, nous avons besoin de toi, j'ai besoin de toi Cara.

- Elle hocha la tête en acceptant de suivre cette thérapie et j'en suis soulagé. C'est un grand pas vers la guérison.
Elle ne veut pas l'admettre mais elle est malade. C'est la première fois qu'elle perd un proche, elle souffre d'un traumatisme émotionnel.

Je peux espérer qu'elle retrouvera ses esprits, que ma femme me reviendra. Je veux m'enivrer de son odeur, lui faire l'amour chaque fois que j'en ai envie. Rire de ses blagues...