Serait-il parfait ?

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Je fais chaque jour l'effort d'être celle qu'il lui faut. Quand j'y pense ce n'est pas si compliqué de vivre ensemble. Je veux dire quand on a un homme responsable, ordonné et aux petits soins comme Illan.

Je ne suis pas du genre à maugréer, chaque fois qu'on laisse traîner ses affaires. Ian prend toujours le soin de ranger les siennes et de ne rien laisser traîner. Il s'assure de lever les stores quand il est à la toilette. Lave la vaisselle les soirs, et cuisine une fois sur deux les week-ends. Que désire la femme?

La perfection n'étant pas de ce monde, le seul bémol est son côté casanier. Au début je pensais qu'il restait à la maison pour me tenir compagnie. Même s'il m'arrivait de sortir avec Tessa ma coiffeuse et une de ses copines, Ian restait camper dans le canapé pour suivre le championnat de basket-ball à la télé.

Aujourd'hui j'ai dû lui faire du chantage pour qu'il accepte d'aller jouer au golfe avec Adriaan Fabio son ami d'enfance.
En attendant, je m'affaire à la cuisine. Faire des raviolis peut paraître simple, mais prend énormément du temps. Ce matin il a juste pris une tasse de café avant de s'en aller.

Je pétrissais la farine quand mon portable se mit à sonner. Je n'y fis pas attention, avant de me rappeler de mon entretien. Soudain je me ruai sur mon sac pour prendre le portable. Le numéro qui s'affiche me dit quelque chose. Je ne vois toujours pas, mais décroche quand même.

- Ciao ciao

- Bonjour Shaine, comment vas-tu ?

C'est quoi ce prénom? Elle ne va pas me dire qu'elle a oublié mon prénom quand-même.

Je comprends pourquoi, je croyais reconnaître ce numéro. La voix sensuellement douce de Joyce ne s'oublie pas.

Je maintiens tant bien que mal mon portable avec mon épaule pour libérer mes mains.

- Joyce ? Je vais bien et toi?

Après un court instant de salamalecs, elle me demande si je serai disponible le soir pour prendre le café. Je lui donne l'adresse d'un bistro, pas loin de la résidence. Si c'est pour m'annoncer que je n'ai pas été retenue, elle aurait mieux fait de s'épargner cette peine.

Je sais que c'est une façon de parler, mais ne comprends tout de même pas leur manie d'ingurgiter le café toute la journée. Si ce n'est que pour se réchauffer, je pense qu'une infusion de tilleul pourrait faire l'affaire.

À une demie heure de dix heures, je laisse mon petit four mijoter au feu doux. Je me suis attelée par défi à tout préparer avant midi. Je compte faire pour le déjeuner du Tchep, alors je coupe les légumes, avant de m'attaquer à la viande que je laisse mariner.

À onze heures, Ian rentre et m'aide à finir la cuisine après sa douche. J'aime ces moments, quand on fait des activités à deux dans une ambiance bon enfant.

Je n'ai pas pu déjeuner. Les raviolis sans me vanter étaient un délice. J'en ai pris tellement qu'à l'heure du déjeuner, il n'y avait plus de place pour le tchep.
J'informai Ian de ma sortie à dix-huit heures, et lui raconte l'appelle de Joyce.

Elle me trouble cette femme. Je ne sais quoi penser mais elle fait naître en moi une sensation que jusqu'ici je n'ai ressenti qu'au début de ma relation avec mon chéri. Je me fais sans doute des idées, mais ce n'est pas du tout normal qu'une femme me fasse cet effet. Je la trouve sympathique, et espère de tout coeur qu'on sera amies.
J'aimerais la présenter à Ian quand j'en aurai l'occasion.
Elle va sans doute lui faire le même effet, et...je ne m'en prendrai qu'à moi même quand "il me fera le coup..." Et bien, que j'ai confiance en lui, comme je l'avais dit la première fois que je l'ai rencontrée au salon de coiffure, je comprendrai son dilemme.

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