Oasis D'amour

Le Dîner d'affaires

Depuis deux semaines je suis aux anges. C'est le rêve de tous. Vivre une vraie romance sans que rien ne vienne interrompre ces instants de plénitude.
Désormais, je peux dire sans crainte que nous sommes en couple.
Il l'a par ailleurs notifié sur facebook. "En couple avec Ishane Da-matta."

Je sais qu'il attend que je le fasse mais une pareille chose ne risque pas de se produire pour l'instant.
Chasser le naturel,il revient au galop. Je joue la carte de la prudence. Je ne doute pas de sa sincérité. Ni de ses sentiments mais rien n'est certain dans la vie.

Si tout ça se termine, s'il finit par me quitter, comme mon ex qui a bercé mes espoirs, pour, au bout de trois ans me dire d'arrêter de rêver, je redeviendrai célibataire. Franchement c'est pas l'idée du siècle. Mettre sont statut matrimonial sur les réseaux sociaux.

Je m'évertue cependant à ne rien changer dans mes habitudes. Il y a toujours cette légèreté qui caractérise notre couple. Appelez ça la bonne entente. Une ambiance bon enfant. J'adore le taquiner. Jouer avec ses nerfs sans trop le pousser à bout. J'adore quand il joue le mec jaloux et protecteur.

Toutefois je suis préoccupée par son attitude.
Illan Foster est devenu plus possessif. Je ne lui connaissais pas ça. Il faut dire aussi que je n'étais pas non plus sa "fiancée".

Est ce que possessif ne rime pas avec jalousie excessive ?

Je me souviens de cette scène. Ça date de deux jours, le samedi soir.
Nous avions décidés d'aller en boîte de nuit. Tout allait bien jusqu'au moment où un jeune homme m'aborda, à l'entrée. J'avais une bouteille d'eau plate en main. Ian devrait garer la voiture et me rejoindre.

Le monsieur m'a demandé si j'avais une autre bouteille, parce qu'il n'y en avait plus au bar.
Il m'a expliqué qu'il est allergique à l eau gazeuse.
C'est vrai que le Belhomme flirtait sournoisement avec moi, mais ce n'était pas une raison pour me mettre dans l'embarras devant les autres.

On était en train de causer quand il surgit de nulle part pour demander à mon interlocuteur d'aller voir ailleurs et que je suis accompagnée.
Je comprends qu'il veuille marquer son territoire.
Pour ma part, c'est un manque de confiance. Il m'aurait laissé gérer la situation.

Je ne comprends pas la logique masculine.
Une femme aurait laissée son homme se débrouiller, juste pour voir s'il était capable de la défendre. Nous sommes impulsive mais pas idiote au point d'abandonner une occasion d'obtenir la preuve d'une éventuelle infidélité. Pas moi en tout cas. J'aime avoir de plausibles preuves avant d'inonder mon partenaire de sous-entendus.

Il a, en agissant ainsi gâché notre soirée. Je lui en ai voulu.
Le lendemain, il m'a pour se faire pardonner offert une séance de relaxation au spa.
J'ai jubilée intérieurement bien sûr. Si je savais qu'il fallait me mettre en colère pour me faire une beauté!

Ce soir il a un dîner d'affaire, et m'a demandé si je peux l'accompagner.
Sa phrase ressemble plus à une information, qu'à une requête.
J'aime qu'il prenne les choses en main mais à cette allure je demanderai la permission pour sortir.

J'ignore si c'est une bonne idée. Qu'est-ce-que je peux bien faire dans un groupe d'hommes qui ne parleront que d'affaire?

Nous partageons désormais la même chambre. J'attends donc qu'il sorte de la douche pour me préparer.

Une idée délirante vient de germer dans mon esprit.
Refroidir la tension qui règne entre nous. Je vais donc prendre l'initiative de relancer nos corps-à-corps.
Je suis en manque. Tout mon être le clame. Entre son emploi du temps chargé, et nos prises de becs à cause de sa manie de vouloir tout contrôler depuis que j'ai accepté de me mettre en couple, je me limite juste à de simples baisers.

Je n'hésite donc pas à me glisser dans la salle de bain.

Ian le dos tourné, ne me voit pas venir.
Je me colle à lui, caresse délicieusement son dos. Il frisonne contre moi et me fait face.
Ça me manquait de frotter mon corps au sien et de l' embrasser à volonté.
Mes doigts se promènent sensuellement sur son membre. Celui-ci répond à mes caresses. Je le prends dans ma main et me mis à faire des allers-retours rapides, et de l'autre malaxe ses bourses. Son sexe devient raide et retrouve toute sa longueur.
Ian le souffle haletant me murmure à l'oreille de doucereux mots.

Sur la pointe des pieds je capture ses lèvres et nous emporte dans un baiser à la fois délicieux et sauvage. C'est normal. On était tous le deux assoiffés de goûter à ce délice.

Soudain Ian me plaque le dos au mur. Me pénètre de toute sa longueur, provocant une légère douleur qui disparait au fur et a mesure que le plaisir montait en moi. Dansant en moi au rythme du désir, ses coups de reins son sauvages, rapides.
J'ai le sentiment qu'il me punit sournoisement.
Eh bien! Je préfère de loin ce genre de punition. Je frémis, gémis,crie son nom. Le plaisir que je reçois dépasse de loin tout ce qu'il m'a donné avant ce soir.

J'ignorais que prendre une femme comme une brute pourrait être aussi exaltant. À moins que je sois masochiste.

Après ma séance de douche érotique je me prépare sans traîner les pas.
Illan ayant choisi ma robe, je me mets à fixer mon chignon, mais il a souhaité que je libère mes cheveux.

Une robe longue olive fendue jusqu'au genou.
Pour une surprise ça en est une.
Moi qui pensais qu'il m'aurait demandé de me déguiser en nonne.

Est ce pour exhiber sa fiancée comme un trophée?
Franchement j'ai du mal à comprendre les hommes. Après c'est pour se plaindre des impertinents qui me dévorent du regard.
Quoiqu'il en soit cette robe est parfaite.

Le trajet dure une trentaine de minutes. Avant de sortir de la voiture il déposa un léger baiser sur mon front.

Le restaurant est un quatre étoiles qui augmente mon stress.
Se rapprochant de la réceptionniste Ian entoure son bras à ma taille. Je sens son parfum et un sourire coquin étire mes lèvres.

La jeune femme nous accueille le sourire aux lèvres.
Je dirai plutôt " l'accueille " vu qu'elle a les yeux figés sur les lèvres de mon homme feignant d'oublier ma présence.
Est ce que ça fait aussi parti de leur formation ou bien un manque de professionnalisme...
Elle finit par nous mener vers une table où un couple d'âge mûr et une jeune femme, concentrés sur leur causette finissent par se lever pour nous saluer, se rendant compte de notre présence.
Après les présentations un serveur vint chercher notre commande.

En attendant l'homme me pose des questions pour faire connaissance. C'est un personnage très jovial. Il doit approcher la cinquantaine. Ses questions sont décontractées et de nature à me détendre. Est ce qu'il a remarqué que j'étais tendue ?
Les discussions vont de bons trains.
Contrairement à l'homme sa compagne, est une de ses femmes mondaines, hautaines et prétentieuses qui veulent toujours attirer sur elle l'attention.
J'ai certes un corps de rêve, je ne suis ni prétentieuse, ni superficielle.

Illan m'expliqua que le monsieur est le président de l'une des filiales implantées au Japon. Je n'eus que du respect pour l'homme en observant sa tenue très simpliste.
La deuxième dame est l'assistante du partenaire français qui a dû partir à la dernière la minute pour une affaire urgente. Ce dîner n'est pas du tout ce que j'appréhendais.

Excepté les rares fois où ils ont parlés je suppose affaire dans un Italien trop complexe pour moi, nos échanges ont tournés autour de la politique, de la mode pour les femmes et d autres sujets banaux. J'en oublie mon stress.