Oasis D'amour

Besoin d'Elle

Ces derniers jours m'ont donné la migraine à force d'avoir trop réfléchi.
Une promotion c'est une nouvelle qui se fête. Contre gré j'ai dû me taire, parce que je craignais sa réaction.
On était parti pour faire cinq mois.
Je ne me doutais pas d'avoir une promotion avant la fin de ma mission. Est ce qu'elle me quittera après ses cinq mois? Est ce que ce serait la fin de notre relation ?

Si on m'avait dit qu'un jour, une femme prendrait tant de place dans mon coeur, j'aurais parlé de simples allégations. Dès l'instant où nos regards se sont croisés, ma vie a radicalement changée.
J'ai coupé le pont avec toutes ces femmes qui partageaient ma couche.
C'était comme si j'avais trouvé ce qui manquait à mon existence. Alors imaginez mon angoisse à l'annonce d'une telle nouvelle?
Je cherchais le bon moment, et le courage pour en parler.
Je n'ai pas besoin de réfléchir pour savoir, que c'est elle que veux dans ma vie. Elle est mon inspiration quand je me réveille les matins pour une longue journée de travail. Mon soutien quand je déprime, la première fan qui me pousse à exceller dans la vie.

Alors oui, je suis prêt. Prêt à accepter qu'elle me passe la corde au cou. Je veux faire d'elle ma reine. Ma moitié, ma partenaire de vie. À ses côtés je veux refaire le monde.
Néanmoins, je connais ses réticences.
Ishane est d'une contradiction déroutante. Elle veut le prince charmant, mais pas une noce royale, ni le royaume de ce dernier. Ces peurs l'emprisonnent, et moi par la même occasion.

Comment réussir à la convaincre qu'on pourra vivre sous le même toit,que rien ne changera dans notre relation, excepté la possibilité d'être parents?
Elle a la phobie du mariage. J'espère que mon amour pour elle sera assez convaincant pour qu'elle fasse plus de concessions.
J'accepterai volontiers un mariage très discret, si tel est son désir.

Après notre discussion, il est convenu qu'on fera une semaine à la villa et cinq jours chez ses parents. J'en profiterai pour régler mes affaires en cours.
Je pense que je me suis fais du mauvais sang pour rien. Elle n'a pas fait un long discours comme à son habitude. Ce qui m'a d'ailleurs surpris.

Je me demande si ces parents accepteront qu'elle vive définitivement en Italie. Il n'a pas été facile de convaincre sa mère que je veillerai sur elle. Elle m'a fait promettre de l'appeler tout au moins une fois par semaine pour donner des nouvelles.

Dès demain j'achèterai nos billets. Pour l'instant j'aime bien profiter du confort que me procure son corps blotti contre moi.

- Ian! On la fête cette promotion ?
Je ferai du ragoût de pomme de terre. J'espère que je trouverai tout ce qu'il me faut dans la cuisine.

- Oui oui. J'ai demandé qu'on fasse les courses hier. Parfait! Repose toi, je te ferai signe dès que tout sera prêt.

- Ah non madame. On le fera ensemble cette cuisine. Je sais que ce n'est pas la première fois mais je veux te regarder faire la cuisine. Me moquer de toi quand tu couperas les oignons.

- Hum pas très sympathique Ian. Tu peux faire mieux toi?

- Tu m'as bien vu? Je ressemble à une madeleine?

Ça par contre c'est un coup bat. Elle est ma petite madeleine. Elle a le don de pleurer pour de simples banalités.

- Dis donc! Tu ne réagis pas à ma pique? C'est nouveau ça !

Elle me regarde en souriant, et je me doute bien qu'elle mijote quelque chose.

Une fois à la cuisine elle épluche les pommes, les coupe. Prépare le filet de viande et me tend les oignons à couper, haussant les sourcils avec une lueur taquine.

Je vois claire dans son jeu et décide de le relever. Je ne suis pas Italien pour rien. La cuisine est une affaire familiale, mais ça elle l'ignore.