Luna venait de finir sa très longue soirée. L'intervention de Callen dans l'après-midi occupait encore ses pensées alors qu'elle enfilait sa veste. Comme en écho à ses reflexions elle croisa Callen sur le porche. Il ne pavanait pas comme à son habitude et se contenta de lui envoyer un regard contrit.
- Tu accepterais que je te ramène ?, demanda-t-il.
Son frère lui avait donné une multitudes de conseils qu'il voulait s'efforcer de suivre. Étonnament Luna accepta. Après plusieurs minutes de trajet dans le plus grand silence il s'arrêta dans la rue où vivait sa passagère. La jeune femme sentait que son chauffeur voulait lui parler mais elle n'osait entamer le dialogue. Une fois stationner Callen la regarda descendre sans un mot. Lui qui était habituellement si sûr de lui, qui ne se laisser impressionner par personne sentait une boule dans son estomac se former. Il ne devait pas la laisser partir mais après tout ce qu'il lui avait fait subir ... jamais elle n'accepterait ... Toujours assis derrière le volant il tentait de rassembler son courage.
N'écoutant qu'une de ses pulsions il descendit et gravit les marches quatre à quatre. Une fois sur le perron de Luna il fut surpris de trouver la porte ouverte. Il la poussa du bout des doigts et trouva la pièce pricipale vide mais des sanglots s'échappaient. Dans la pièce adjacente il découvrit Luna en larmes, affalée sur le lit. Une seconde plus tard Callen était près d'elle comprenant immédiatement la situation. Pris d'un sang froid incroyable il saisit le portable posé sur le lit et répondit aux questions de l'urgentiste sur l'état de santé du père de Luna. Ce dernier était inconscient, sa fille lui serrant frénétique ses mains. Quelques minutes plus tard les pompiers entrèrent dans l'appartement sans même que Luna ne semble les voir, les yeux noyés de larmes. Ils durent être deux pour l'éloigner de son père pour pouvoir parfaitement l'examiner. Callen la contraint à rester avec lui dans la pièce principale. Comme si un déclic avait eu lieu, la jeune femme avait cesser de pleurer. Elle était stoïque, presque périfiée. Voulant la rassurer Callen posa sa main sur son épaule sans voir la moindre modification sur le visage de Luna.
- Ça va aller, eut-il la mauvaise idée de mumurer.
- Ah ouais ? Parce que tu peux me dire si mon père va s'en sortir ? Non, bien sûr que non ! Alors ferme-la, parce que ça ne va pas !
Callen n'eut pas le temps de répondre que déjà les pompiers apparurent, le père de Luna allongé sur un brancart et un masque à oxygéne sur le visage. La jeune femme se leva d'un bond, la mine déconfite, attendant le moindre mot des pompiers. Le plus gros de la petitr troupe sortie sans un mot sous les yeux anéantis de Luna. Cependant un dernier pompier vint vers elle l'informer que son père serait conduit à l'hôpital car son état était critique. Lui aussi finit par sortir laissant la jeune femme désamparée. A cette seconde elle avait envie de se laisser tomber, de pleurer toutes les larmes de son corps d'extérioriser tous ça, mais à la place, elle était debout au milieu de la pièce, le regard vide. Dans ce même calme qui le caractérisait Callen les fit sortir jusqu'à sa voiture. Une fois une Luna fantomatique assise il démarra en direction de l'hôpital que lui avait indiqué le jeune homme. De temps en temps il jetait des regards obliques à sa passagère qui était totalement immobile, comme si on venait de la pétrifier. Ils ne mirent que quelques minutes pour rejoindre l'hôpital mais la nouvelle que la secrétaire de l'acceuil leur offrit fit vasciller la jeune femme. En effet son père avait fait un arret cardiaque et était en réanimation. S'en fut trop pour Luna qui, malgré elle, tomba au sol.
***
Lorsqu'elle revint à elle Luna remarqua qu'elle était assise sur quelque chose de moelleux. Lentement elle ouvrit les yeux pour se retrouver face aux néons glauques d'une salle d'hôpital. Difficilement elle étudia la pièce et fut surprise de trouver sur la droite, inconfortablement assis, Callen, les yeux clos. Peu à peu les évenements lui revinrent en mémoire, si violemment qu'elle faillit tomber du lit. Il fallait qu'elle trouve son père ! D'un geste elle reversa la couverture mais lorsqu'elle se mit sur pied elle se sentit prise de vertiges. Elle devait avoir pris un mauvais coup sur la tête en tombant. Sans pour autant hésiter, elle fit un pas mais chancela imméditement d'être rattrappée par deux bras puissants.
- La prochaine fois demande moi, lança simplement Callen.
Il la supporta pour permettre à la jeune femme de rejoindre l'accueil. Ainsi elle apprit que son père était sortis de la réanimation et ils se dirigèrent vers sa chambre. De celle-ci venait de sortir de sortir le médecin que Callen interpella.
- Il est en vie mais vraiment très faible, commença l'homme en blouse blanche, dans son état chaque jour sera déterminant. Il est pour le moment placé dans un coma artificiel pour permettre à son corps de récupérer.
Sans attendre plus d'explications Luna entra et se laissa presque tomber sur le lit. Ce fut ici seulement qu'elle se permit de fondre en larme. Dans l'encadrement de la porte Callen attendait sans un mot, laissant l'intimité nécessaire à la jeune femme.
Une heure plus tard elle sortit de la chambre, les yeux gonflés et rougis par les larmes. Hésitante Luna s'approcha de Callen qui tenait deux cafés qu'il était allé chercher.
- Merci beaucoup de d'avoir aidé mon père, merci, vraiment, souffla-t-elle d'une voix faible.
- C'est le moins que je puisse faire. Allez viens, tu as besoin de souffler, le médecin m'appelle à la moindre modification.
À contre coeur la jeune femme accepta de suivre Callen. Ce dernier, une fois au volant, quitta la ville pour une route que Luna reconnaissait vaguement. Ils s'arrêtèrent devant la grande bâtisse où Callen avait grandit.
- C'est l'endroit le plus calme que je connaisse, répondit-il à une question qu'elle n'avait pas posé.
La maison était vide. Luna s'assis dans un des profonds fauteuils du salon, avant que Callen se mette face à elle, après avoir posé un verre d'eau devant elle. Quelque chose tracassait Luna quand elle repensait à toute cette soirée, c'était l'étrange attention qui lui portait, depuis quand Callen se montrait prévenant avec qui que ce soit ?
- Qu'est-ce-que tu veux ? Tous ça, tous ce que tu as fais pour moi, ça te ressemble si peu.
Callen reçut cette question comme une gifle qui le ferma immédiatement. Alors elle avait une si basse opinion de lui.
- A ton avis, grinça-t-il.
- Justement ! Je ne comprends rien, rien.
- Ça je m'en suis rendu compte !, cracha-t-il avant de disparaître dans le parc de la propriété.
Jamais Luna ne s'était sentie si bête, peut être qu'il l'avait aidé sans aucune arriére pensée ... mais c'était Callen et, par expérience elle était en droit de se questionner quand celui-ci se montrait si prévenant. Elle sortit à son tour et l'apperçut, marchant, les mains dans les poches.
- Excuse-moi, lança la jeune femme lorsqu'elle fut plus proche de lui.
- Si c'est ce que tu penses, ne t'excuse pas.
Les yeux dans le vide, Callen paraissait éteint. Un frisson le parcourut lorsque Luna posa une main sur son bras. Mais mon dieu il n'était pas un adolescent ! Il devrait pouvoir se contrôler !
- Je n'ai juste pas l'habitude qu'on m'aide de façon désintéressée.
- Viens, rentrons.
Alors qu'ils se rapprochèrent de la bâtisse le téléphone de Callen sonna. Ils s'immobilisèrent tous deux tandis que Callen répondait avec hésitation, immédiatement il se détendit avait de se refermer sous les yeux de Luna. Lorsqu'il raccrocha elle était suspendu à ses lèvres.
- Rien à voir avec ton père.
Ils se tenaient face à face si mal à l'aise de ne pouvoir s'appuyer sur l'habituelle haine qu'ils partageaient depuis qu'ils se connaissaient.
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Les vices du plaisir
RomanceCe monde. Ce monde d'argent et de plaisir, c'est, depuis deux ans celui de Luna. Une prostitué, une escorte, son emploi a de nombreux noms mais la même forme. Elle vend du plaisir à l'état le plus pur. Aucun homme ne lui résiste et pourtant une part...