Les vices du plaisir

Chapitre 17

Callen dévisageait Luna avec un air qui ne laissait rien présager de bon.

- Je te rassure, lança enfin le père de Callen, j'ai simplement discuté avec.cette jeune femme.

Un léger vent de soulagement passa sur le visage de Callen sans pour autant atteindre ses yeux. Il jeta un regard assassin à sa soeur qui avait plus que dépassé les limites ce soir là.

- Avant que tu ne t'énerves sur qui que se soit, accepterais-tu de boire un verre avec moi ?

Sans avoir eu besoin d'échanger un mot Ray et Laurence décidèrent de laisser leur frère seul, préférant être loin lorsque sa colère éclaterait.

- Je ne suis pas certain qu'un seul suffise, grinça-t-il.

Son père lui tendit un verre qu'il fit disparaître d'une traitre. Mal à l'aise Luna restait au niveau de la porte, ne voulant pas gêner les retrouvailles des deux hommes. Edward s'enfonça dans un fauteuil, scrutant minutieusement son fils. Il remarqua que la jeune femme avait finalement choisis des les laisser seuls.

- Tu peux me dire qui est la jeune personne avec qui j'ai passé ma soirée ?

- Luna, c'est ... une des filles, éluda Callen.

- "Une des filles" ? Alors pourquoi tu as eu si peur que j'ai couché avec elle ?

- Rien. Je ne m'y attendais pas c'est tout. Tu fais ce que tu veux avec elle.

- Donc si je la rappelle pour finir ma nuit en beauté tu n'y verras pas d'inconvénient ?

Callen se resservit et fit cette fois disparaître la moitié de son verre avant d'inspirer profondément.

- Tu fais ce que tu veux, lança-t-il enfin.

Son père soupira, dépité par la réponse qu'il savait fausse de son fils. Ses yeux se posèrent sur la porte par laquelle leur sujet de conversation s'était échappé plus tôt.

- Elle est magnifique, intelligente et affirmée malgré son âge, lista Edward. Un vrai joyaux.

- Bon, ça y est ? Tu as fini ? Si c'est pour dire des choses comme ca que tu reviens, c'était pas la peine !

Edward soupira profondément, son fils était bien sûr toujours le même et ne supportait pas la moindre contrariété.

- Ne t'énerves pas. Je suis content de te voir, vraiment.

Ils ne savaient même pas depuis combien de temps ils s'étaient quittés. C'était avant le départ d'Edward pour l'Amérique du Sud.

***

La famille de Callen choisit de se retrouver le lendemain soir pour un repas de famille vu l'heure tardive et pour permettre aux tensions de chacun de retomber.

Callen et Luna roulaient vers le manoîr en silence. La jeune femme se sentait si mal après la scène de ce soir. Et si elle avait passé la nuit avec cet homme, et si elle avait couché avec le père de Callen ?

Une fois arrivé Callen ne lui décrochait toujours pas le moindre mot, ignorant presque sa présence il disparut rapidement dans sa chambre. Mais Luna avait besoin de lui parler, de savoir que Callen savait parfaitement se qui s'était passé.

Timidement elle frappa à la porte de sa chambre où seul un grognement rauque lui répondit. Il sortait de la douche, les cheveux trempés et un jogging à la taille.

- Tu pense m'ignorer jusqu'à quand ?, lança Luna.

Sans un regard pour elle Callen entreprit de se sécher les cheveux avec une serviette.

- J'espère que tu es sais que je ne pouvais pas deviner qu'il était ton pére !

- Mais tu a failli passer la nuit avec lui Luna !

- Et c'est de ma faute ? C'est pour ça que ta soeur est venue ici, pour me dire de venir à ce rendez-vous. Je t'assure qu'il ne s'est rien passé, rien. On ne s'est même pas touché.

Il soupira sans entrain et balança sa serviette sur le lit. Oui, bien sûr qu'il ne pouvait rien lui reprocher, mais le simple fait d'imaginer ce qui aurait pû se passer dans cette chambre le mettait hors de lui. Et savoir que tout ceci était le résultat d'un complot lamentable de sa soeur était loin d'arranger son humeur.

- Sors. Je vais dormir.

- Non, tu me penses encore coupable d'une chose que je ne peux pas contrôler.

Comme pour appuyer ses propos la jeune femme croisa les bras, campée sur ses positions malgré la crainte qu'elle avait de voir Callen exploser. Et même là, même si en colère il ne pouvait s'empêcher de la trouver magnifique dans cette robe d'un rouge claquant. Lentement, son regard remonta jusqu'aux yeux de son interlocutrice, admirant chaque parcelle de son corps.

- Je sais que tu n'as rien fais, souffla-t-il, mais s'il te plaît laisse moi.

Luna soupira, avant de secouer la tête. Elle s'approcha de Callen qui l'observait les yeux ronds avant qu'elle ne saisir son visage entre ses mains. Ce contact fit entièrement frissonner Callen qui tentait, en vain, de dissimuler son trouble.

- Ne te rends pas malade, je suis désolée.

Lentement, elle romput tout contact physique entre eux avant de quitter la chambre sous les yeux de Callen. Ce dernier déglutit avant de se laisser tomber sur le lit, secrétement terrifié devant les effets que cette femme avait sur lui.

Au matin, sous les coups de 8h Callen s'assit doucement au bord du lit où dormait Luna. Il dégagea une méche de cheveux qui barrait son visage, en admirant chacun de ses traits. Finalement il posa sa main sur son épaule et la secoua légèrement tout en répétant son prénom. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, il vu sa surprise de le voir ici.

- J'ai eu un coup de fil de l'hôpital, expliqua-t-il, ton père s'est réveillé.

Elle le fixa une seconde, les yeux vides, avant d'envoyer valser la couverture pour sauter sur les pieds. À la hate elle enfila un jogging et un sweat sur son pyjama avant de courir vers la voiture, Callen sur les talons.

Quelques minutes plus tard ils étaient sur le parking de l'hôpital. Luna ne put attendre qu'il gare la voiture et en sortit pour se diriger vers la seule chambre qui l'intéressée laissant son chauffeur seul au milieu du parking.

Une quinzaine de minutes plus tard Callen arriva à son tour devant la chambre. Depuis l'embrasure de la porte il apperçut la jeune femme dans les bras de son père et préféra faire demi tour pour leur laisser leur intimité. Il erra dans l'hôpital où les infirmières finissaient leur ronde jusqu'à trouver la cafétariat. Sachant que ces retrouvailles seraient certainement longues il choisit de commander un café et de s'asseoir à l'une des nombreuses tables vides. L'image de Luna pleurant dans des bras de son père lui rappela les rapports difficiles qu'il entretenait avec le sien. Et c'était bien moins la faute de son père que de son éternel dégoût de lui-même qui détruisait ses relations avec ses proches. Morose il avala une nouvelle gorgée de son café désormais froid attendant sagement son amie.

Après avoir terminé son deuxième café Callen finit par se lever pour rejoindre la chambre où devait être Luna. Comme prévu il l'y trouva, alors qu'il s'apprétait à faire demi tour sachant que Luna ne voulait pas qu'il ait le moindre échange avec son père la jeune femme lui fit signe d'entrer avant de lui sauter au cou.

- Merci, merci, merci, murmura-t-elle.