Chapitre 9

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Ils roulaient silencieusement sur la route qui les ramènera en ville.

- Je te trouve bien silencieuse, encore une frasque de mon frère ?

Luna lui jeta un coup d'oeil oblique avant de fixer à nouveau le bitume qui défilait inlassablement.

- Il n'est pas méchant, d'ailleur il t'aime bien ! Il n'est juste pas très bon dans ses relations avec les femmes.

- Il n'est pas très bon dans les relations humaines.

Ray éclata de rire avec un amusement non dissimulé.

- Merci de me ramener, soupira Luna.

- Aucun problème, j'adore aider les demoiselles en détresse.

- Quel gentleman, répliqua-t-elle avec ironie.

- Quel caractére !

Un léger sourire se plaça sur les lévres de la jeune femme. Le tableau de bord s'alluma pour signifier un appel entrant. D'un geste Ray décrocha :

- Putain Ray t'es où ?, rugit une voix.

- Calme-toi Cal', je ramène Luna chez elle.

- Et tu pourrai pas me prévenir que tu pars, surtout quand tu prends la fille que je ramène avec toi !!

- Hm, tu es sur haut-parleur là.

- Je m'en fous ! Rentre tout de suite.

Ray lança un regard contrit à sa passagère qui comprit immédiatement où elle voulait en venir. Luna se contenta de lancer un profond soupire alors que Ray faisait demi tour.

Quelques dizaines de minutes plus tard ils s'enfoncèrent sur le chemin de calcaire. A peine Ray avait coupé le contact que Callen déboulait en trombe, claquant brûtalement la porte d'entrée.

- T'as pas trouvé plus con à faire !?, fulmina Callen.

- Commence par te calmer et après on pourra avoir une discussion, grinça Ray.

- C'est toi qui me fait des coups en douce et après tu me demande d'être calme !

- Je ne t'ai fais aucun coup bas ! Je ramène juste Luna.

- Moi qui pensais que tu ne t'intéressais plus aux filles ! Je ne te vois pas pendant des mois et la tu réapparais et tu l'embarques ? C'est quoi cette blague ?

- Arrête ! C'est bon je vais pas lui sauter dessus. Et puis tiens, ajouta-t-il avec mépris en sortant une liasse de son portefeuille, compte moi quand même la passe !

Sans attendre une réponse de son frère, Ray l'esquiva pour retourner à l'intérieur. Luna avait assisté à la scène sans même descendre de la voiture. Lorsque Callen était fou de rage il était conseillé de l'éviter pour rester envie.

- Et toi tu descends ?, demanda-t-il avec beaucoup trop d'agressivité.

- Va te faire foutre, cracha la jeune femme sans bouger d'un pouce.

Callen avait envie de lui hurler dessus mais il savait qu'il avait déjà plus que dépassé les bornes et qu'il n'arriverait pas à imposer sa volonté à la jeune femme.

- Excuse moi ...

- Je t'assure que si tu montes dans cette voiture je te brise le nez.

Il avait devant lui un mur qui n'était pas du tout près à la moindre concession. Lentement Callen contourna la voiture pour ouvrir la portière côté passager.

- Descend s'il te plait.

- Mais qu'est-ce-que tu cherches ? Tu ne peux pas me contrôler, du moins pas tous le temps.

Luna essayait tant bien que mal de faire taire la voix qui lui ordonnait de le frapper autant que possible. Puis une pensée lui traversa l'esprit et elle descendit avant de contourner Callen. La jeune femme entra dans la grande bâtisse et s'attaqua à l'escalier, gravissant les marches quatre à quatre pour être certaine que Callen ne serait pas derrière elle. L'escalier débouchait sur un long couloir, elle savait que c'était la troisième porte qui l'intéressait et la poussa timidement. Derrière se trouvait accoudé à la fenêtre, Ray, une cigarette entre les lèvres. Il lança un regard oblique à la jeune femme :

- Mon frère a tapé une crise parce que je t'ai ramené, alors si il sait que tu es seule avec moi dans ma chambre ...

- Tu sais comment ... Comment Callen et moi nous nous sommes connus ?

- Tu travailles pour lui, dit-il en observant Luna.

- Effectivement. Toi aussi tu couches avec les filles qui travaillent pour ta famille ?

- Pas vraiment, je préfére celle qui le veulent que celle qui veulent mon fric, avoua-t-il timidement. Mais c'est vrai que Cal' n'est pas comme ça, il ne veut plus s'engager sentimentalement dans quoique ce soit.

Ils restèrent silencieux un instant, admirant l'immense parc verdoyant de la propriété.

- Mais je crois qu'il t'aime bien, même beaucoup, s'il fait tout ça c'est parce qu'il peur que je te prenne pour moi, confessa-t-il avec un léger sourire.

- Il prend surtout un malin plaisir à me torturer, maugréa sa compagne.

- Parce qu'il a peur ...

Quelqu'un frappa doucement à la porte, ce ne pouvait bien sûr qu'être Callen qui ouvrit lentement la porte. Son soulagement face à la scéne qu'il avait devant lui innonda son visage. Il avait pourtant essayé de réprimer son envie de pousser cette porte sachant qu'il avait déjà fait bien trop d'erreurs mais n'avait pu s'y tenir.

- Euh, je voulais m'excuser, murmura-t-il, auprès de tous les deux.

- Tu es mon frère, répondit calmement Ray en posant.affectueusement une main sur son épaule, et même si tu fais entrer une merveille comme ça dans notre maison, je n'y toucherai pas si tu ressens quelque chose pour elle. Parlez-vous, vous en avez besoin.

Les vices du plaisirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant