Chapitre 23

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- Voilà !, s'exclama Ray qui venait de mettre le dernier coup de marteau sur le mur de la cabane.

Callen avait perdu de sa mine sombre sans pour autant se permettre un sourire. Son frère le savait particulièrement tendu et le connaissait assez pour savoir à quel point ça le rendait insupportable.

- Tu vas continuer à tirer la gueule longtemps ?, demanda Ray.

- Ne commence pas ..., maugréa son frère.

Le cadet se laissa tomber sur une souche près de l'eau où le vent leur portait l'air frais et humide de la forêt avoisinante.

- Tu ne t'ais jamais dis que si tu passais moins de temps à te torturer tu pourrais toucher au bonheur ?

- Pour commencer je suis très heureux et ... et je ne comprends toujours pas que tu puisses pardonner à ...

- À notre père ?, compléta Ray. À l'homme qui nous à toujours tout donné et qui à passé ça vie a nous aimer ? Tu ne peux pas lui reprocher tous les drames de monde. Et je prie pour qu' un jour tu arrêtes de te cacher derrière cette excuse.

Sans attendre de réponse, le jeune homme pris le chemin de la golfette pour rejoindre le manoir.

***

Après avoir salué son père Luna rejoignis son bus. À cette heure du matin il était bien sûr vide et les musiques RnB du moment passaient dans un semblant de tranquillité. La tête reposant contre la vitre glacée de l'autocar elle repensait à sa vie, et aux changements qui s'y était oppérés ces derniers temps. Elle n'avait plus vu aucun de ses clients depuis un certain temps mais tout ceci ne lui manquait pas, les cartons étaient fais depuis quelques jours, elle avait trouvé un appartement à la périférie de la ville dont le loyer était bien moins important. Enfin, suite à toutes ces péripéties la jeune femme avait dû se rendre à l'évidence : elle devait arrêter ses études pour travailler pour pouvoir payer son loyer. Jamais elle ne gagnerai autant qu'avant mais elle savait qu'il n'y avait pas d'autre alternative. Sa gorge se serra en pensant à cela, malgré tous ses efforts pour recevoir un véritable enseignement elle avait échoué.

Ainsi ce matin Luna avait décidé de se rendre dans son établissement pour se dé-inscrire. Cette vérité avait profondément altérée son moral mais elle ne pouvait s'y soustraire. Il était 7h43 quand elle descendit du bus, elle était donc en avance. Malgré l'air frais du matin Luna avait étrangement du mal à respirer. Pour se calmer et s'empêcher de penser elle choisit de marcher un peu dans les rues adjacentes. 7h 47. Décidément ce matin le temps avait un certain sens de l'humour. Sachant qu'il  ne servait à rien de continuer, Luna se laissa tomber sur un banc face à son lycée. 7h47, toujours. D'ailleurs ce n'était déjà plus son lycée après tout. Elle n'aura jamais de diplome de fin d'étude, jamais de bal de fin d'année ... Comment arrivait-elle ainsi à accentuer seule son cafard ? 

- Louise ?, lança une voix qui la sortit de sa torpeur.

Elle reconnut l'enseignant auquel elle avait révélé la part cachée de sa vie. 

- Tu ... Vous voulez entrer ?, demanda-t-il en pointant du doigt la grille entre-ouverte de l'établissement.

D'un signe de tête elle accepta et lui emboîta le pas. La jeune femme venait de se rendre compte qu'elle aurait préférer attendre ces 13 minutes sur le banc, là elle ne faisait que précipiter sa chute. Il la mena jusqu'à une petite salle informatique près de l'entrée. Immédiatement Luna avait apperçut son malaise suspect. Devant le regard droit et franc de la jeune femme il finit par parler :

- J'ai vu dans le journal qu'ils avaient eu un réseau de ... de ... de prostitution, rajouta-t-il à voix basse. Et comme vous n'êtes pas venue en classe pendant quelques temps je me suis inquiété ...

Les vices du plaisirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant