Les vices du plaisir

Chapitre 29

- Regarde moi !, ordonna-t-il en saisissant le menton de la jeune femme entre deux doigts pour l'obliger à la regarder. Tu tiens à moi ?

Un silence terriblement vide s'installa entre eux. La distance qui les séparait été trop petite, ils étaient proches, trop proche, dangereusement proche. La respiration de la jeune femme se tarit tandis que son esprit s'embrouillait.

- N...

Elle ne put finir sa phrase, les lèvres de Callen scellant les siennes, créant ainsi une vague d'électricité qui parcourut son échine pour se nicher dans son bas ventre. "Je ne tiens pas à lui" pensait-elle une seconde plus tôt.

***

Dans un élant incontrolable Callen plaqua Luna contre la porte du chalet sans relâcher ses lèvres une seule seconde. Une de ses mains glissa derrière la nuque de la jeune femme tandis que l'autre s'attacha à sa chute de rein. ll se pressait contre elle, incapable de supporter l'espace, même minime qui existait entre eux.

Soudain deux mains se postèrent sur son torse et le repoussèrent. Luna sépara leur lèvres en déviant la tête sur le côté :

- Je ... je peux pas, souffla-t-elle si doucement que les mots étaient à peine perceptibles.

Callen inspira profondément pour reprendre le contrôle de lui-même et surtout réussir à dompter le désir qui le brûlait. Finalement il recula avant de se laisser tomber sur le vieux sofa que contenait la pièce. Machinalement il alluma une cigarette dans l'espoir de se calmer. Luna elle,n'avait pas bougé d'un cil, toujours tremblante contre la porte dans le silence pesant qui s'était abattu.

- Je vais y aller ...

- Et c'est tout ?, lança Callen.

- Qu'est-ce-que tu veux ? Qu'est-ce-que tu veux entendre ?, répliqua-t-elle à fleur de peau.

L'instant d'après Callen était debout, et se posta devant la jeune femme. Il la toisa un moment avant de prendre la parole :

- Je veux savoir pourquoi tu fuis, pourquoi tu te défiles toujours ?

- C'est toi qui me demande ça ? Toute ma vie n'est qu'un mélodrame ridicule et tu es en partie responsable ! C'est peut être ÇA qui me pousse à me défiler !

- Oh non tu ne peux pas éternellement invoquer cette raison ! On sait tout les deux que tu as répondu à mon baiser, que tu me désires quoi que tu dises alors vois la vérité en face une fois pour toute !

Un rire nerveux échappa à la jeune femme qui se passa machinalement une main sur le front. Cette situation la mettait beaucoup trop mal à l'aise et, surtout, elle en avait assez d'être à la merci de Callen encore une fois. Malheureusement pour elle, il avait en partie raison, elle avait bel et bien répondu à son baiser ...

- Tu sais quoi ? Penses ce que tu veux ..., déclara-t-elle d'un air las.

- Et voilà ! Encore et encore tu fuis !

- Qu'est ce que tu veux entendre ? Qu'est ce qui pourrait bien te suffire comme réponse ? Rien, absolument rien tant que je ne serais pas dans ton lit n'est ce pas ?

- Tu sais très bien que c'est faux. Tu le sais car si j'avais voulu coucher avec toi j'aurais pu le faire. Tu ne peux pas me condamner pour des choses que je n'ai pas fais sous prétexte que je ne te laisse pas indifférente !

Cette fois il s'était levé et se tenait devant la jeune femme qui devait lever les yeux pour croiser ceux de son interlocuteur. Étonnement ils n'étaient pas aussi froids que ce qu'elle avait pensé voir même si une certaine colère transparaissait. Ses pupilles étaient brûlante, tel un brasier terrible qui venait de s'enflammer.