Les vices du plaisir

Chapitre 27

Deux semaines. Luna se détestait de compter ainsi les jours depuis sa dernière rencontre avec Callen mais elle ne pouvait pas se contrôler. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui même si cet homme était - avec la plus grande des certitudes - un connard finis. Et ÇA, cette attitude d'adolescente enamourée elle ne pouvait se le pardonner. Enfin, ne pouvait-elle pas se montrer plus forte que ça ? Après tout, ce n'est pas si elle l'aimait vraiment ? Et puis, son expérience amoureuse, sa toute première, avec Fred, lui avait pourtant montré que tout ce qu'on gagne à s'attacher à quelqu'un et à se donner était de se prendre un magnifique retour claquant en pleine face.

Pourtant elle avait réussi pendant quelque temps à ne rien ressentir, pour personne - sauf son père bien sûr - et ça lui avait plutôt bien réussi. Elle avait simplement gagné un immense mépris pour la gent masculine et un désenchantement précoce. Tout était évident au fond, elle aurait du continuer comme ça, seule. C'est seule qu'elle avait toujours été la plus forte.

C'était de sa faute. La jeune femme le savait. Elle savait dès le début que tout allait mal finir mais elle avait préféré bêtement se voiler la face, comme si elle pouvait oublier cette énième déception de la part de Callen ...

On frappa à sa porte ce qui la sortie de ce tourbillon de pensées inutiles car elle n'attendait personne. Et sa première pensée l'écœura à lui donner la nausée car elle se surprit à espérer que ce soit Callen. Maugréant, elle se leva pour aller ouvrir. Évidemment il n'était pas là mais Eric se tenait sur son perron avec un air étrange. Las, elle ne prononça pas un mot et se contenta de tourner les talons pour se laisser tomber sur son canapé alors qu'Eric entrait avec hésitation. Il ferma consciencieusement la porte avec de rejoindre la jeune femme dans le salon. Sa position indiquait qu'elle fuyait tout échange : les yeux qui restaieny fixés sur la vitre, ses bras croisés et son mutisme ne pouvaient laisser la moindre interrogation. Néanmoins il retira sa veste qu'il posa sur une chaise avant de s'asseoir aux côtés de la jeune femme dans un silence toujours aussi lourd.

- Bon, j'ai toujours pas l'impression que tu es décidée à t'y remettre ...

Il ne put que constater l'absence de réaction de son élève. Même s'il se doutait de ce qui pouvait la mettre dans un état pareil il préférait ne pas évoquer le-dit problème. Il était plus important qu'elle réussisse à sortir la tête de l'eau pour avoir son examen qui approchait.

- Mais enfin Louise, je croyais que tu étais motivée, que tu voulais t'en sortir. Tu arrives au bout de tout ça, tu va pouvoir enfin devenir celle que tu veut être et c'est maintenant que tu abandonnes ? Ca fait deux semaines que je n'ai pas eu un signe de vie, et je suis sûr que même ton père doit être inquiet au possible. Reprends-toi, je te l'ai déjà dis, si tu as besoin je suis là.

Enfin Luna tourna doucement la tête vers lui. Il la fixait avec attention essayant d'analyser ses traits même si elle savait qu'il n'y parviendrait certainement pas. Cependant elle avait raison, elle n'allait tout de même pas se laisser abattre, surtout pas par Callen en tout cas ! Et effectivement, elle n'avait pas prit de nouvelles de son père depuis tout ce temps. Cette constatation lui serra l'estomac. Enfin, elle releva les yeux vers ceux d'Eric qui ne l'avaient pas quitté un seul instant. Arrivera-t-elle à voir qu'elle n'était plus seule désormais ? Qu'aujourd'hui elle avait des gens qui tenaient à elle, vraiment, qui se souciaient réellement d'elle et qui pouvaient l'aider sans vouloir une quelconque rétribution.

Dans un mouvement presque incontrôlé elle vint serrer Eric dans ses bras. Depuis combien de temps n'avait-elle pas fait ça ? Partager un simple échange humain peut parfois se montrer bien plus bénéfique que des milliers de discours. Eric regarde la jeune femme pendue à son cou et hésita un instant avant de la serrer à son tour.