Chapitre 22

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Des éclats de voix réveillèrent Luna vers les 10 heures. La jeune femme remarqua que leurs propriétaires devaient être particulièrement proche car elle pouvait presque entendre quelques mots à travers les énormes murs de pierre. Prudente, elle jeta un oeil au couloir pour vérifier que la voix était libre et préféra descendre pour laisser le duel se dérouler en paix. En bas elle trouva Ray assit au bout de la table à siroter son café avec un air des plus calme. Comme s'il n'entendait pas les cris émanant de l'étage.

- Je crois qu'il y a un problème en haut, finit par déclarer Luna.

- Oui, d'ailleurs ça dure depuis une bonne demi heure, je ne sais pas comment tu as fais pour continuer à dormir. Encore un de tes super-pouvoirs ?, ajouta-t-il vraisemblablement toujours d'humeur taquine. 

- Ok, donc ton père et ton frére sont entrain de s'étriper et ça de te stresse pas le moins du monde ?

- Ils sont toujours comme ça. Et puis si Cal' pouvait parler calmement ça se saurait ! Ils ont beaucoup de choses à régler, des choses qu'ils ne savent régler que comme ça ... Et encore avec le recule ça ne semble pas très productif. Tu veux une tasse de café ?

Luna le dévisageait médusée se demandant réellement si tout ceci n'était qu'une blague ou s'il pensait vraiment ce qu'il venait de lui dire. Pourtant, du même air léger que tout à l'heure, le jeune homme se leva pour lui remplir une tasse du liquide brûlant. Il s'adossa au plan de travail et dévisagea son interlocutrice avec un de ces sourires qui disait " je sais tout" . Dans ces moment là Luna savait parfaitement qu'il attendait qu'elle lui pose une question mais elle refusait de lui faire ce plaisir, sachant d'autant plus quel sujet il aborderait. Mais il lui faisait inexorablement perdre patience en continuer à concentrer son regard traître sur elle. Ah mais qui lui avait demandé de venir d'aillleurs ! Vraiment il était aussi utile qu'un toucan en Russie.

- Quoi !!, craqua finalement Luna.

- C'était chaud entre vous hier ?, lança-t-il d'un air complice.

- J'invoque le 5éme amendement.

- Quand on l'utilise pour ne pas répondre ça veut toujours dire : Oui, oui, je suis coupable ! Ah yes ! Je le savais ! Depuis le temps que je vous pousse tous les deux, j'ai l'impression de ramer pour deux !

- Ok, alors Ray premièrement : Ferme-la. Deuxièmement : Je ne t'ai demandé de te mêler de rien. Troisièmement ... troisièmement ton café est imbuvable !, s'exclama-t-elle avant de prendre le chemin de l'étage où les cris semblaient s'être calmés.

- Je m'en suis mêlé par devoir civique !

A l'étage le calme était revenu, mais un calme lourd et pesant des lendemains de bataille. Luna remonta le couloir, elle trouva Edward vissé à son téléphone fasse à la fenêtre. Préférant ne pas le déranger elle continua à avancer et apperçut Callen assit au bord du lit, fixant ses poings. Il n'avait pas franchement aimé cette conversation à en voir ses sourcils froncés. Se sentant observé il leva les yeux et croisa ceux de Luna. Ah, oui, Luna, durant une heure il avait oublié sa présence mais à et instant les évènements de la veille lui revinrent en mémoire titillant son désir plus que nécessaire. Il soupira profondément avant de se laisser tomber en arrière pour fixer le plafond. Arrivera-t-il un jour à pardonner son père ? La haine accumulée contre lui et contre sa propre personne ne semblait pas prête à partir.

Avec surprise Callen sentit le lit s'abaisser sous un poids étranger. Il tourna la tête et apperçut Luna qui venait d'adopter la même position que lui, les yeux dans la peinture blanche du plafond. Elle était près. Tout près. Si près qu'il n'avait qu'à tendre la main pour la toucher. Et, malgré le fait qu'il en mourrait d'envie, il l'imita et fixa cette terne peinture blanche. Ils restèrent ainsi un moment. Dans le plus cérémonieux des silences baigné par leurs respirations régulières. Qui aurait pû imaginer cette scène il y a quelques mois ?

Les vices du plaisirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant