Chapitre 18

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Enfin ils avaient pû rentrer, retrouver leur vie malgré la santé fragile du père de Luna. Trois jours après sa sortie de l'hôpital Luna avait préféré rester à ses côtés mais elle savait que ce matin elle devait retourner au lycée pour à nouveau trouver un moyen de justifier son absentéisme constant et le soir elle irait à l'hôtel. Comment allait réagir Laurence  ? Impossible de seulement l'imaginer mais cette seule pensée l'angoissait. D'autant plus qu'après ses dernières aventures elle n'avait plus un sous en poche et devait rembourser beaucoup à Callen. Callen justement. Son absence se faisait plus sentir qu'elle ne l'aurait imaginé. Une partie d'elle avait apprécier ces quelques jours même s'ils avaient été ponctué de diverses frasques et que leur origine était dramatique. 

La jeune femme venait de finir de préparer le déjeuné de son père et réunit rapidement ses affaires de classe. La mort dans l'âme elle jeta un dernier regard inquiet à son père de finir par franchir le seuil à la rencontre de son bus. Ce matin là elle arriva en avance pour éviter de croiser la foule d'élèves et se permettre de revoir ses cours. Machinalement elle rejoignit sa salle, le ventre noué, terrifiée à l'idée de raté ses examens finaux à cause de raisons personnelles ce qui la contraindrait à ... à rester travailler comme une prostitué. Elle secoua vivement la tête pour se débarasser de ces pensées qui ne l'aideraient pas et commença à feuilleter ses cours avec attention.

- Tiens, vous nous faites l'honneur de votre visite, lança son professeur en ouvrant la salle.

En se tournant vers elle il s'immobilisa une seconde. Elle avait réellement l'air épuisée. "Super, pensa-t-elle, Mr assistante sociale !"

- Je ne sais que vous ne voulez rien dire mais entrez, j'ai a vous parler.

Luna lui jeta un oeil mauvais, si elle avait appris quelque chose de sa vie c'est de ne pas faire confiance aux hommes. Néanmoins elle entra avec méfiance, ses bras croisés sur sa poitrine, sur la défensive. Face à elle sont enseignant laissa négligeament tomber ses clès sur son bureau et posa son manteau sur le dossier de sa chaise avec une lenteur mesurée. La jeune femme savait très bien qu'il évoquerait leur dernière conversation que Callen avait interrompu. Finalement il s'assit face à  elle et croisa les jambes. Il la dévisagea un instant avant de lâcher un profond soupire. Lentement il remonta ses manches :

- Si j'essais de te prévenir c'est que je sais ce que tu as vécu, commença-t-il en laissant apparaître des marques sur le plis de son coude. J'ai eu la chance de m'en sortir, laisse moi t'aider.

La jeune femme eut du mal à contenir son étonnement, elle ne pensait pas qu'un homme qui présentait si bien pouvait ... Et maintenant elle comprenait l'acharnement qu'il avait à l'aider, ce n'était pas du simple zéle. Finalement elle se détendit et s'appuya contre la table derrière elle.

- J'ai arrêté tout ça, lança-t-elle d'une petite voix.

- Tu me pardonneras d'être sceptique quand je regarde la tête que tu as.

Comme si elle pouvait lui expliquer ! Et si on apprenait comment elle gagnait de l'argent, sa vie serait sans doute détruite mais surtout son père ne poserait plus jamais le même regard sur elle.

- C'est vrai, ça fait deux ans que j'ai rien pris.

Il la dévisagea un moment, la sondant du regard à la recherche du moindre indice. Finalement il se redressa :

- Je te crois. Mais n'oublie pas que si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis prêt à t'aider, conclut-il en imprimant chaque mot.

Finalement il se leva pour faire entrer le troupeau de fauves qui attendaient devant sa porte.

Les vices du plaisirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant