Chapitre 20

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Voilà une semaine que Luna n'avait pas croisé Callen. Pour une fois c'était elle qui évitait toute confrontation. Pourtant aujourd'hui elle devait retourner à l'hotel pour recevoir son argent du mois. En descendant de son bus elle sentit une impression étrange la gagnait. Son instinct lui sifflait qu'il se passait quelque chose. En arrivant dans la rue où elle "travaillait" elle remarqua qu'elle était baignée des lueurs bleues intermittentes caractéristiques des ... gyrophares ! Immédiatement la jeune femme pressa le pas pour enfin découvrir qu'une dizaine de voitures de police étaient garrée  au pied de l'hotel. Évidemment elle ne pouvait pas y entrer au risque de se faire arrêter. Alors qu'elle allait tourner les talons elle entendit des éclats de voix en provenance de l'entrée. Ce fut d'abord les filles qui sortirent escortées d'agents des forces de l'ordre qui les firent entrer dans un fourgon. Puis Laurence et Paul suivirent, tous deux menottés et hurlant sur quiconque osait se mettre sur leur chemin et enfin ... Callen. Même là, encadré par deux colosses, dans son costard impeccable il gardait son calme olympien. Bien sûr il ne savait pas que Luna observait la scène, mais il était terriblement soulagé de savoir qu'elle n'était pas avec eux ce soir là. 

Sans attendre d'en voir plus Luna remonta la rue à toute allure et sortit son téléphone. Elle composa le numéro que Ray lui avait un jour donné et attendit, le ventre noué, que l'intéressé réponde.

- Ray, lança-t-il justement.

- Ray, c'est Luna. Je ... je reviens de l'hôtel. Ils les ont tous embarqué, tous, même Callen !

- Quoi, quoi, quoi ? 

- Les flics ! Ils sont à l'hôtel !

- Merde !, s'exclama-t-il. Tu es où là ? Ne bouge pas OK ? Je viens te chercher dans une seconde on va régler ça !

Il n'attendit pas la réponse de Luna pour raccrocher. Et la jeune femme n'arrêtait pas de penser à ce qu'elle avait vu. Et si elle avait été là, si elle était dans ce camion qui roulait sans doute vers un commissariat. Elle aurait été obligée de tout avouer à son père, et cette aventure aurait, pour toujours, marqué son casier judiciaire. Et puis il y avait Callen. Malgré tout ce qui se passait entre eux et malgré le fait qu'il soit un odieux connard il ne pouvait pas aller en prison ! Heureusement, Luna ne put y penser plus longtemps, Ray venait de s'arrêter à sa hauteur pour lui faire signe de monter. A peine sur le siège passager elle sentit en Ray la même angoisse qui la gagnait plus à chaque seconde.

- Bon, on va voir mon père, il sait toujours quoi faire ...

***

 Ils venaient d'arriver à l'entrée de la suite qu'occupait le père de Ray et Callen. Après avoir frappé, Edward vint ouvrir aux deux jeunes angoissés. En quelques mots Ray rapporta à son père ce qu'il savait sous les yeux concentrés de ce dernier. Sans expliqué quoi que ce soit, il abandonna Luna et Ray dans son salon pour disparaître dans sa chambre passer une centaine de coup de téléphone.

- Mauvaise nouvelle, Spencer, le gars chargé de cette affaire à l'air bien accroché ... J'ai envoyé Parker négocier leur mise en liberté sous caution mais pour l'instant on ne peut rien faire.

Pour clore sa tira il envoya valser son mobile contre un mur ce qui fit sursauté Luna. "Tel père, tel fils'', se surprit-elle à penser. Elle n'écoutait même pas ce que Ray et son père pouvaient se dire, trop inquiéte pour Callen. Elle ne pouvait arrêter de le voir, menotté et menait jusqu'à une voiture de police comme un meurtrier.

- Restez là les enfants, au moins vous serez tenus au courant de la première avancée.

Même si son bon sens lui indiquait de partir, Luna choisit d'obéir et de rester ici. De toute façon elle ne savait même pas où ce trouvait l'hotel où elle se trouvait actuellement alors comment imaginer renter ?

Incapable de dormir la jeune femme venait de sortir de la chambre que l'on lui avait décerné pour se chercher un verre d'eau. Elle approcha de l'immense baie vitrée qui permettait d'observer plusieurs quartiers adjacents. Et même devant ces lumières dansantes, Luna imaginait Callen vert de rage dans sa cellule. Il devait avoir frappé des milliers de fois les murs et menacé au moins autant les policiers avant de choisir de s'asseoir pour se calmer. Cet homme était tout bonnement intenable ... Mais si les accusations contre lui étaient maintenues, si il était jeté en prison, que ferait-elle ? Ces derniers temps Callen s'était doucement introduit dans sa vie au point qu'elle veuille qu'il y revienne.

- Je vais le sortir de là, c'est ce que je fais toujours.

La jeune femme fit volte face et découvrit le père de Callen dans l'embrasure de la porte.

- Excusez-moi je n'arrivais pas à dormir.

- Moi non plus. Ce gamin m'en aura toujours fait bavé ! Je pense que c'est à cause de ce qu'il s'est passé entre sa mère et moi ... Dans tous les cas il semble beaucoup t'apprécier.

Luna faillit rire à cette pensée mais préféra se contenir. Les yeux perçant d'Edward lui rappelèrent encore plus son fils.

- J'en doute, souffla-t-elle avant de se laisser tomber dans un fauteuil en cuir.

Edward fit quelques pas sans pour autant vraimet se rapprocher d'elle. Il caressa pensivement sa barbe naissante avant de demander :

- Je ne ne veux pas vous froissez mais, comment avez-vous fini par travailler à l'hôtel ?

Ah, justement elle se l'était demandé pendant de longues années avant d'accepter sa situation.

- Je dirais un mélange entre de mauvaises rencontres et un ange gardieny absent... et surtout un tour dans la drogue ...

Le père de Callen posa ses mains sur le dossier d'un grand fauteuil face au mien. Il semblait imaginé tout ce que je lui avais vaguement décris. Finalement il lâcha un profond soupire en me conseillant d'essayer de dormir car mon manque de sommeil n'aiderait pas Callen, ni personne. Avant de retourner sous sa couverture Luna envoyait un sms nocturne à la nouvelle infirmière de son père pour la prévenir de mon absence.

Les vices du plaisirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant