Être la solution , pas le problème .

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Quand j'étais petite, ma maman me répétait souvent que les monstres n'existaient pas. Mais il y en a...

Mes parents se sont rencontrés sur les bancs de l'université d'Harvard. Mon père, Charles Quinzel, était un brillant étudiant en médecine qui se destinait à la carrière militaire comme son père et son grand-père avant lui. Ma mère, Eleonore Peters, étudiait la psychologie. Ils étaient faits pour être ensemble. Lui avec sa haute silhouette athlétique et bronzée, un sourire brillant de santé, des yeux bleus turquoise, elle petite, fragile avec de beaux cheveux blonds et des yeux noirs rieurs et espiègles. Le parfait couple d'étudiants modèle. Ils se sont mariés après l'obtention de leur diplôme et ont commencé une vie rythmée par les mutations et les affectations de mon père sur les différentes bases de l'armée américaine. Hawaï, San Diego, Northfolk, mon père servait son pays en tant qu'officier de marine. Selon les dires des soldats, le Lieutenant Quinzel, médecin militaire en charge des officines de l'armée était très apprécié. Quand je suis arrivée, ma mère a abandonné son travail de psychologue pour se consacrer à mon éducation. Je suis née à Quantico dans l'Etat de Virginie. Mon père décida de m'appeler Harleen Elisabeth Quinzel, du nom de mon arrière-grand-mère paternel, ce à quoi ma mère n'eût rien à redire. Mon père décidait de tout, tout le temps, elle, elle ne pouvait que s'effacer, abonder dans son sens c'était la seule option qui lui appartenait. Elle l'avait toujours suivit aveuglément, persuadée qu'il prenait toujours les bonnes décisions. Quand mon père lui avait parlé de Quantico, elle n'avait même pas réfléchi, elle l'avait suivi, comme toujours. Mes parents s'étaient installés dans la petite ville entourée d'une base de la Marine, l'an précédent. La parfaite famille américaine, dans la plus pure tradition luthérienne.

Si mon père fut déçu de ne pas avoir de fils, il se consola bien vite en s'apercevant très tôt de mon « potentiel ». Ma mère avait remarqué que j'étais plus vive, plus réactive que les autres enfants en bas-âge. Bien avant les autres, je savais me tenir droite, marcher, parler, élaborer des jeux plus complexes, faire preuve d'une imagination plus riche. J'étais plus curieuse, plus attentive, plus observatrice que les autres enfants. Je n'avais pas cette manie exaspérante, selon mon père, de crier ou de sauter partout à tout instant. Non la petite Harleen était sage comme une image, extrêmement sérieuse et facile à vivre. Une adulte en miniature en somme. Il m'apprit tout avant l'âge. J'écrivais, comptais calculais, lisais, bien avant les autres enfants de la base. Ma mère aménagea un petit bureau dans la maison, juste à côté de celui de mon père. J'y restais enfermé du matin au soir, à apprendre les leçons qu'ils avaient élaborées pour moi, résolvant les problèmes de plus en plus complexes et les énigmes. Je ne me rebellais jamais, pourquoi donc ? Quand mon père rentrait le soir, ma mère s'asseyait à côté de lui dans le petit salon, et moi face à eux je leur récitais mes leçons, ravie de voir la fierté briller dans les yeux bleus aciers de mon père. Il était si difficile d'arracher un sourire à ce visage froid et distant. Mes parents désapprouvaient le modèle traditionnel portée aux nues par la plupart des thérapeutes, pour eux, l'affection n'était pas un dû, si je voulais recevoir des marques d'affection, je devais les mériter. Je n'ai pas le souvenir d'avoir été materné par mes parents, ces manies qu'avaient les autres enfants de réclamer ou d'exiger la tendresse de leurs parents me révulsaient d'une certaine manière. Si j'avais osé me comporter de cette manière avec mon père, il m'aurait certainement punie, ou pire, il se serait mis en colère...

SyndromOù les histoires vivent. Découvrez maintenant