Alors je veut juste vous prévenir , cette histoire n'est pas de moi mais d'une écrivaine très talentueuse , sa fiction étant publiée uniquement sur fanfic.fr, je trouve ça dommage donc j'ai eu envie de la partager avec vous . Voilà voilà , bonne lec...
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Elle flottait au-milieu de nulle part. Et pourtant elle avait parfaitement conscience de l'endroit où elle se trouvait. La jeune femme était comme dans une bulle à l'intérieur d'elle-même. D'ici, Harleen entendait distinctement le bip régulier du monitoring, elle voyait très clairement les perfusions et le lit sur lequel son corps était couché, ratatiné. Elle contemplait le plafond parfaitement depuis un temps infini, du moins c'est ce que le ballet régulier des médecins et des infirmières lui avaient appris. Toutes les heures les deux premiers jours et toutes les deux heures les jours suivants. Elle était capable d'énumérer le nom de toutes les personnes ayant franchi le seuil de sa chambre. Harleen savait distinguer les mines compatissantes de ses visiteurs comme James Gordon qui semblait avoir vieilli de dix ans depuis la dernière fois où elle l'avait vu, de celles, blasées du personnel médical. Le bruit du monde autour, berçait ses journées par sa cadence lente et mécanique.
Elle avait vu défiler pas mal de monde. Le Docteur Bartholomew, Elliott, Steven, Amalia, Gordon, Barbara McFord, Joann Leland, quelques connaissances de l'université, ses anciens collègues de Denver... tous venaient pleurer sur le sort de la « pauvre Harleen ». Elle avait presque cru assister à ses propres funérailles. Leurs sanglots et leurs mines éplorées lui donnèrent envie de vomir. Ces mêmes gens qui avaient fait semblant de la voir durant des années, venaient se recueillir sur sa dépouille de martyre. Ils la regrettaient. Mais elle ne regrettait rien. Harleen se souvenait de chaque seconde, avec une précision effrayante. Elle se rappelait les tortures, les paroles, les blessures elle se rappelait Candice dans toute son horreur. Elle se délectait encore de la manière dont elle l'avait achevée. La brutalité avec laquelle elle l'avait tuée. Harleen ne regrettait rien.
Elle s'était sauvée elle-même. La colère gronda en elle sans qu'un seul de ses mouvements ne la rende perceptible aux yeux du monde. Personne ne l'avait secourue. Elle se rappelait parfaitement de chaque seconde passée dans ce hangar crasseux. Elle avait appelé à l'aide, elle avait supplié, mais personne n'était venue la sauver. Où étaient-ils tous ces pleureurs qui défilaient en procession au pied de son lit, quand elle avait eu besoin d'aide ? Où était Batman quand elle avait eu besoin d'un sauveur ? Que faisaient-ils tous ces braves gens pendant qu'elle agonisait ? Rien. Personne n'avait rien fait. Personne n'avait le levé le petit doigt pour elle. Elle avait entendu la conversation entre le commissaire Gordon et Batman et son cœur avait failli exploser de fureur. A leurs yeux, elle était une criminelle, une détraquée, un monstre. Elle ne valait pas la peine d'être sauvée. Elle n'était que la marionnette que le Joker avait manipulée à sa guise. Elle était stupide. Oui incroyablement stupide.
La petite voix dans sa tête s'en était allée. Elle avait disparu, consumée par la folie de Candice et par sa rancœur. Harleen n'avait plus besoin d'elle désormais. Maintenant, elle savait. Couchée sur son lit de souffrance, elle avait entendu tous ces braves gens si beaux, si gentils, si normaux regretter « l'intelligence hors du commun » de la gentille petite Harleen. Un tel don de Dieu jeté aux orties. Etait-ce là tout ce qu'elle était ? Un quotient intellectuel largement supérieur à la moyenne ? Une boule de fiel avait enflé dans sa gorge, tandis qu'elle déployait un effort surhumain pour contenir ses larmes de rage et de dépit. Harleen Quinzel n'était qu'un chiffre, celui de son QI aux yeux du monde. C'est ce qu'elle avait toujours été : pour ses parents, ses professeurs, ses collègues, ses supérieurs. Elle n'était qu'un singe savant. Candice avait raison. Et tandis que son septième jour d'hospitalisation déclinait, elle versa des larmes amères, seule dans le noir. Elle pleura en silence sur ce qu'elle avait été, sur cette petite fille sage et raisonnable qui avait peur de tout et qui suivait scrupuleusement les règles. Elle avait tout fait pour s'intégrer au monde, pour être normale. Et où cela l'avait-il mené ? Elle avait tout perdu.