Le Clown et l'Arlequin

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L'amour ne dure que jusqu'au premier cri, le reste n'en est que la répétition incertaine. Voilà à quoi pensait Harley, recroquevillée dans le cabinet de toilettes insalubre du vieil hangar où elle avait élue domicile avec le Joker, le jour même. Leur GAGçonnière, comme il l'avait baptisé. Là où ils prépareraient la mise en scène de toutes leurs blagues. Appuyée contre la baignoire à demi-nue, Harley contemplait hébétée, les ravages de la passion du jeune homme sur son corps de poupée. Les morsures et hématomes n'étaient pas rares durant la bagatelle. Elle-même labourait allègrement de ses ongles les bras et le torse de son amant quand la passion l'emportait. Mais cette nuit avait été différente. En plein ébat, il s'était soudain figé, les yeux agrandis par une illumination, que même l'esprit embrumé par son plaisir, Harley trouva inquiétante. Se saisissant de son cran d'arrêt, il avait pesé de tout son poids sur le corps nu et lascif. Surprise par son soudain changement d'humeur, Harley fut saisie d'une terreur sourde en voyant apparaître sur ce visage qu'elle chérissait tant, une expression de cruauté qu'il réservait habituellement aux victimes de ses mauvais tours. Elle cria tandis que la lame lui perforait le sein gauche. Elle tenta de se débattre, mais contre ce mètre quatre-vingt-cinq tout en rudesse, la tentative était vaine. Tirant la langue de côté, Le Joker grava son initiale qu'il entoura d'un cœur. Très fier de lui, il se recula et admira son œuvre avec un sourire de satisfaction. Harley pleurait de douleur mais il n'en avait cure. Et, plus tendre que jamais, avec une douceur infinie, reprit leur jeu amoureux.

En face d'elle, Mistah J, la poupée à l'effigie d'un clown noir et rouge, qu'il lui avait offert peu de temps après l'explosion de l'hôpital, il y avait de cela plusieurs mois, la fixait de son sourire placide. Harley ramena ses genoux contre elle et les enserra dans ses bras frêles. Qu'avait-elle bien put faire pour déclencher la ire du Joker ? Elle ne savait plus vraiment. La journée avait pourtant si bien commencé...

Comme à leur habitude quand ils décidaient de « jouer » dans Gotham, le Joker avait envoyé Harley préparé le terrain. Leur cible était une bijouterie grand luxe du centre-ville, qui comptait parmi ses clients, les plus riches et les plus éminents citoyens de la cité. Sautillant à cloche pieds, Harley était arrivée tout sourire devant le guichet du vendeur, qui était absorbé dans ses comptes et ne daignait pas la regarder.

« - Bang Bang ! Avait-elle lancé joyeusement pour manifester sa présence.

Le vendeur leva des yeux surpris et, réalisant qui était en face de lui se décomposa. Avant même qu'il est pu donner l'alerte, elle tira deux coups de feu. Le corps retomba lourdement sur le sol, tandis que les hommes de mains que le Joker avait recruté pour l'occasion, réduisaient au silence les agents de sécurité. Elle les regarda remplir les sacs, indifférente, tandis que les clients couchés au sol, tremblaient de peur. Elle s'approcha doucement d'une femme d'un certain âge, pelotonnée dans un coin et posa sa tête sur son épaule. Elle avait approximativement le même âge que sa mère et possédait quelque chose dans la fragilité de ses traits qui rappelèrent à Harley la douceur candide d'Eleonore Quinzel. Secouée par les sanglots de l'inconnue, Harley se redressa et la regarda attentivement la mine contrite.

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