Chapitre 28

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Lanvais me fixait avec colère, tandis qu'Yvette semblait dans une panique intense. Je mis les poings sur les hanches.

- Que signifie ceci ?, demandai-je.

- C-C'est monsieur, mademoisellej'ai tenté de l'en empêcher.

- Je vous retourne la question, Cendrine, dit Jean.

Je soupirai.

- Yvette vous a transmis mon message ; il me semble clair, à moins que vous ne fussiez point français, répondis-je.

- Et je croyais, répliqua Jean en détachant chaque syllabe avec une rage contenue, que votre affection m'était acquise après nos étreintes échangées. Il faut croire que je me suis trompé.

- Vous ne vous êtes nullement trompé, mon ami, dis-je avec difficulté. Seulement, il me faut des gages plus sûrs de votre amour que des caresses, et une femme n'a que trop raison de se méfier d'un homme qui ne lui passe point l'aliance au doigt, vous ne pensez pas ?

Jean frappa du poing la table de chevet. Je me mis alors à le craindre, lui en qui j'avais pourtant confiance. Lui, que je pensais si réfléchis et rafiné. Le voir en colère me faisait froid dans le dos, alors je détournai le regard.

- Des gages ?, répéta Jean. De mon amour ? Ne vous en ai-je point donné assez ?

- Non, puisque nous en sommes là, trouvai-je la force de dire.

Mon orgueil reprenait le dessus. Je le fixai, un air de défi dans le regard.

- Que les femmes peuvent être manipulatrices !, se plaignit faussement Jean. Et que voulez-vous donc ?

- Vous savez, répondis-je, faussement ingénue, une femme sans virginité n'est pas un parti intéressant, et je n'ai pas de dot puisque Clarysse a dut hériter de tout à la mort de mon regretté père. Donc, je n'ai pas d'avenir autre que celui de catin avenir que vous m'épargnerez si réellement vous avez de l'amour pour moi, puisque vous en êtes la cause.

Jean soupira et sortit un écrin de la poche de son veston. Un sourire se dessina alors sur mes lèvres. J'avais réussi mon but. Il mit un genou à terre et ouvrit l'écrin, présentant une bague d'une rare finesse, d'or ornée d'un rubis.

- Cendrine, dit-il en laissant enfin apparaitre un sourire irradiant de beauté. Ma si fougueuse et si chère Cendrine, accepteriez-vous de me prendre pour époux ?

Je m'agenouillai pour être à sa hauteur, souriante.

- J'en serais ravie !

CendrillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant