Heureuse. Jétais heureuse et ne parvenais pas à me faire à cette idée. Jean maimait, et moi aussi. Ce fut la première chose que je réalisais en descendant les escaliers. Il était parti peu après. Il me manquait déjà. Un mince sourire sétalait sur mes lèvres tandis que jentrai dans le petit salon où se trouvaient lady Elizabeth, sa sur, et Sofia. Lespagnole me regardait dun il courroucé. Mais je my étais faite. Ma maitresse sourit.
-Je suis heureuse que votre état saméliore, dit-elle.
-Oui, Madame, et je suis désolée de vous avoir causé du souci, répondis-je.
-Allons, ce nest rien ; je ne connais rien de plus satisfaisant que savoir quune histoire damour se termine bien !, sexclama Elizabeth. Ce qui, en plus, est rare dans la vraie vie comme dans les romans.
-Oui, Madame.
-Alors, lança Sofia un sourire en coin, où est cette bague ?
Je la regardai sans comprendre.
-Quelle bague ?, demandai-je.
-La bague de mariage, voyons !, sexclama la brune comme sil sagissait dune évidence.
Alors tout seffondra. Je palis. Une bague ? Il était vrai que dans lusage, lorsquon aimait une personne, il était important de la demander en mariage, gage damour et de fidélité. Se pouvait-il que Jean lait oublié ? Ou bien quil nait profité de moi ? Je fus vite plongée par le doute.
-Allons, Sofia !, la gronda Elizabeth. Voyez dans quel état vous avez mis notre Cendrillon !
Ce sobriquet. . . Il me fit aussitôt penser à Louis-Henri. Pouvais-je lui demander conseil ? Mais je connaissais déjà sa réponse : Jean profitait de moi ; il me voulait pour son amante, point pour sa femme. Ou pire : il avait été engagé par une ancienne conquête de mon demi-frère afin de se venger. Autant d'absurdités. C'est alors que jeus une idée.
-Au contraire, dis-je soudain. Je vous remercie Sofia pour mavoir en quelque sorte mise en garde.
-Mise en garde ?, répéta la burne, visiblement irritée.
-Il est vrai que je suis peu au courant des choses courantes à Paris, expliquai-je. Et en effet, monsieur Lanvais pourrait vouloir simplement profiter de mon corps, ainsi pour men assurer du contraire je refuserai toute visite de sa part tant quil ne maura pas demandée de lépouser. Sil ne le fait pas, je saurais à quoi m'en tenir.
Lady Elizabeth fronça alors les sourcils.
-Nest-ce point précipiter les choses, ma chère ?, demanda-t-elle.
Je soupirai et mes épaules s'affaissèrent.
-Je souhaite seulement massurer de la véracité de ses propos et de la teneur de son amour pour moi, répondis-je. Je ne veux pas être la cible dune farce.
Tout en disant cela, je vis la mâchoire de lady Mary se crisper et ses yeux se remplir de larmes. Pourquoi ? Je décidai de partir sans plus tarder écrire à Werther afin de lui demander conseil.
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Cendrillon
Ficción históricaIl était une fois... Car tout conte commence ainsi. Sauf que, on le sait très bien, la vie n'est pas un conte de fée. Encore moins la mienne. Je suis Cendrine De Tréville, mais tout le monde m'appelle Cendrillon, et voici mon histoire. La vraie.