Je serre Aloïs contre moi. Il sursaute à mon toucher. On a pas vraiment l'habitude des contacts physiques. Il se laisse faire quand même et m'entoure de ses deux bras.-Néza, écoute, avant que tu partes j'aimerais te dire quelque chose. Je sais que tu te te force à toujours paraître fort et inébranlable mais tu as aussi le droit de lâcher prise parfois. Pleurer ce n'est pas être faible. Demander de l'aide ce n'est pas être faible. Retiens bien ça..
Je ne réponds rien, touché par ses paroles. Mon père m'appelle depuis notre voiture et on se détache à contre cœur. Il sort un boîtier de CD de sa poche et le fourre dans ma main. Il me sourit.
-C'est une compilation que je t'ai faite. J'y ai mis plein de chansons qui vont te plaire.
Mon père klaxonne. Aloïs me tape dans la main une dernière fois et me souhaite bonne chance pour ma nouvelle vie. Je cours dans la voiture avant qu'elle ne démarre et m'assois entre les cartons et les sacs de voyages. Je me tourne vers l'arrière et fais signe à Aloïs jusqu'à se qu'il ait disparu.
Je sens quelque chose se briser en moi et je fonds en larmes silencieusement.
Ça fait mal.J'ai mal au cœur. Pas une douleur physique comme quand on est malade. Non, une douleur plus profonde, une douleur des sentiments.
On m'a arraché une partie de moi.
L'image d'Aloïs me revient en tête. Ses cheveux blonds bouclés et ses yeux rieurs. Et toutes les innombrables fois où on s'est retrouvé dans un pétrin pas possible à cause de ses stupides conneries.
On m'a enlevé une des deux choses qui contait pour moi. Mon seul et unique ami.
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Néza
Historia CortaJe considère que ma vie est séparée en deux parties, la première avant l'annonce et la deuxième quand tout s'est écroulé. La première est synonyme d'enfance, d'innocence, de piano, de mon amitié avec Aloïs, de la boutique de disque et malheureusemen...